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  • Writer's pictureSylvain Lupari

KLAUS SCHULZE: In Blue (1995/2005) (FR)

“Cette réunion entre Schulze et Gootsching et ce In Blue qui en est témoin donne le plus bel album de la domaine de la MÉ des années 90”

CD 1 Into The Blue 78:25 CD 2 Return of the Tempel 44:38 Serenade in Blue 34:19 CD 3 (Bonus) 1 Musique Abstract / Live 1994 7:02 2 Return to the Tempel 2 / Live 1997 13:51 3 Out of the Blue 2 / Live 1998 32:20 Revisited Records SPV 089-304102 DCD+CD REV 008

ZYX Music 1995

(CD 210:45) (V.F.) (New Berlin School)

IN BLUE Ah... Le retour en douceur d'Ashra Temple. Un peu d'histoire de moi à vous. Il se passait peu de choses en Amérique du Nord, en ce qui a trait à la MÉ style Berlin School. J'écoutais les derniers souffles de Software qui était toujours distribué chez HMV, alors que Tangerine Dream s'éloignait de plus en plus de son style avec Turn of the Tides et Tyranny of Beauty. IN BLUE était un de ses rares CD de Klaus qui a traversé l'océan pour atterrir ici. Et quand j'ai vu et le nom qui accompagnait celui de Klaus Schulze, j'ai su que j'aurais les oreilles remplies de plaisirs sonores. Et en effet, elles ont étaient remplis à ras bord! Attachez votre tuque avec de la broche: IN BLUE est ce que je pourrais décrire comme un véritable chef-d'œuvre du mouvement néo-Berlin School. C'est l'union parfaite entre deux époques. Entre les essences des sons analogues et des années 70 et la fraîcheur numérique des technologies de cette époque. Un opus solide que Revisited Records a peaufiné pour l’offrir dans un superbe Digipack de 3 CD, comprenant un CD bonus et ce livret très utile dans lequel Schulze parle d'IN BLUE.

Into the Blue est un long titre de 78 minutes composé de 5 segments. La première partie est une ode à une musique ambiosphérique. Une longue fresque sonique pleine de sensibilité et de mélancolie. Des accords qui sonnent comme une guitare et des chœurs symphoniques qui traversent un ciel bleuâtre. Et vers les 15 minutes, la musique éclate avec des percussions. Et Blowin 'the Blues Away nous transporte dans le vieil univers de KS où les lignes de séquences sont tourmentées par les multiples assauts de percussions et hachurées par des instruments à vent tels que trompettes et hautbois tricotés dans de très bons arrangements orchestraux. Tout ce mélange musical se débat avec intensité sur des rythmes violents enveloppés de couches de synthé qui harmonisent leur compréhension avec les différentes phases séquencées. C'est un morceau de musique incroyablement riche où Klaus est en pleine forme et joue avec les ambiances tout en faisant preuve d'une incroyable ingéniosité pour faire correspondre les élans du séquenceur aux explosions des échantillonnages de percussions tout au long des harmonies symphoniques du synthé. Le segment de 30 minutes qu'est Wild And Blue est totalement divin. Le rythme est sauvage, et Schulze joue entre son vaste échantillonnage de percussions, parfois assourdissantes, sur une structure bondissante mais tout de même assez uniforme où se vautrent un magnifique synthé et ses harmonies de trompettiste. La structure évolue naïvement, filtrant avec une approche de free jazz et un mouvement de séquences hyperactives. Le crash des percussions établit un nouveau chapitre de Wild And Blue où les accords se fondent dans une sorte de guitare, une chanson nasale et une mélodie fortement rythmée. C'est du Klaus Schulze à son meilleur! Et même s’il ne peut pas tenir ce rythme sauvage, il amène la deuxième partie vers des phases plus sereines mais toujours secouées par des fragments d'un rythme qui refuse obstinément de plier l'échine. La finale s'en occupera.

Le CD 2 est magique avec Return of the Tempel, le point de rencontre entre le génie à la guitare, Manuel Gottsching (Ashra Temple), et Klaus Schulze qui ont fondé Ash Ra Temple en 1970. Midnight Blue est très éthéré, avec une approche plus ou moins cosmique remplie d'énormes wooshh et de wiiishh interstellaires. Rêvasseur, Gottsching disperse ses notes dans une fusion des ambiances orientales et latines pendant que Klaus travaille ses orchestrations et tisse des solos légers qui roucoulent comme une guitare. Et bang! Return of the Tempel nous rentre dedans comme un train avec un maillage de percussions, sobre devrais-je ajouter, et une ligne de basse haletante. Est-ce que ce sont des lamentations de guitare ou de synthé qui enveloppent ce rythme ascendant? La magie des spectres soniques! La guitare multiplie les effets sur une structure agrandie par son approche vivante et minimaliste ainsi que par un excellent pattern de séquenceur qui augmente son dynamisme à mesure que Return of the Tempel progresse. C'est là que Manuel Gottsching saisit nos oreilles avec des solos tout à fait exceptionnels. Un merveilleux morceau d'une musique sauvage et folle remplie d'harmonieuses et audacieuses excentricités! Blue Spirits rétablit la paix qui a introduit Return of the Tempel avec une sorte de guitare latine et des orchestrations sur fond cosmique, tandis que True Blue termine ce long titre avec des effets électroniques plutôt ordinaires. Une chose inutile! Serenade in Blue sonne comme une suite à Into the Blue tant la musique et ses structures évolutives se ressemblent.

Le CD bonus n'améliore pas la qualité de la version originale!

Music Abstract est une frénésie intense forgée dans les ombres de Das Wagner Disaster's. La qualité sonore est moyenne, on pourrait dire un bootleg du public remasterisé, mais c'est du bon Klaus Schulze. Return of the Temple 2 est effectivement joué avec Göttsching. Un titre aux atmosphères évolutives, il fut joué sur un poste de radio Berlinois, Radio 1, en 1997. Out of the Blue 2 est un long titre qui respecte la philosophie musicale de Schulze. Mais je n'y ai rien trouvé qui pourrait laisser croire qu'elle sortirait des sessions de IN BLUE. C'est plutôt un titre qui aurait dû faire partie de la ré édition de Dziekuje Poland avec ses sonorités arabesques que l'on retrouve sur le très digital Audentity. Il y a de bonnes surprises, mais j'ai déjà entendu de meilleurs bonus.

IN BLUE est un incontournable si vous êtes fan de musique minimaliste et de Manuel Gottsching. Les fans de KS l'ont déjà, j'en suis convaincu! C'est un album qui allie intensité et sérénité dans une enveloppe musicale riche en mouvements évolutifs. Klaus Schulze joue avec ses rythmes et ses ambiances avec une dextérité surprenante, allant d'un extrême à l'autre avec violence et quiétude. C'est sans doute sa plus belle œuvre des années 90. De ses années d'échantillonnages où les percussions et les arrangements dominent les élégances qu'il possédait jadis pour faire dériver son synthé et ses solos majestueux. Les 2 premiers CD représentent un travail colossal qui peut correspondre facilement à ses meilleurs albums des années 70. Et j'ai toujours cette chair de poule chaque fois que je l'écoute, en particulier la partie de Manuel Gottsching. Le signe d'un album qui a très bien vieilli ...

Sylvain Lupari (01/07/07) *****

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