top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

KLAUS SCHULZE: Moondawn (1976) (FR)

“Aidé par Harald Grosskopf à la batterie, Moondawn est un classique des années 70 et Floating le rend encore plus accessible”

1 Floating (27:15)

2 Mindphaser (25:22)

BONUS TRACK

3 Floating Sequence (21:11)

BRAIN 1088

Revisited Records (CD 74:03)

SPV 304802 CD - REV 031

Les années 70…Ah les années 70! Pour plusieurs, elles sont les années charnières de l'évolution musicale. Les années qui ont bouleversées le caractère et le visage de la culture. Pour l'Allemagne c'est la Krautrockmania, l'ère du rock planant et de la MÉ. De cette nouvelle forme musicale émerge des noms comme Tangerine Dream, Ashra Temple et Klaus Schulze. Ce musicien Allemand, que plusieurs comparent à un Mozart de notre XXième siècle, est effectivement le centre d'une révolution musicale. Il manipule les enregistrements, les mélangent, les faits joués à l'envers. Bref il manie ses textures sonores au gré de ses ambitions et de son imagination. C'est dans cette foulée que naîtra plusieurs classiques contemporains, dont MOONDOWN. Réédité par la compagnie allemande SPV, qui est en train de refaire tout le catalogue Schulze, cette réédition inclut un bonus en Floating Sequence. Un titre correcte pour une nouvelle mouture sonore qui en a déçu plus d'un.

Des tintements scintillent parmi une incantation berbère et des cloches tibétaines. De fines nappes d'un synthé éthéré s'en échappent et flottent dans un doux et chaleureux cosmos électronique. Tout doucement Schulze étend son lourd manteau synthétisé avec des couches de synthé qui s'enlacent aux souffles de Farfisa. Une union magnétique qui valse sous les scintillements atmosphériques, traçant un superbe paysage intergalactique. Une séquence hypnotique se détache de cette enveloppe morphique, dessinant les bases d'un rythme minimalisme qui défile par ondes bouclées. Le synthé s'éloigne et les premiers balbutiements de la batterie se font entendre. Sournoisement Floating se développe sur un rythme en constante progression avec un mouvement séquencé qui se dandine dans un univers aux multiples couches de claviers et de synthés. Et avant qu'on se sente tirer de notre torpeur le rythme déferle sur de douces modulations synthétisées qui font la course à la douce batterie d'Harald Grosskopf. Loin d’être flottant, Floating nous transporte dans l’univers sonore de Klaus Schulze où les ambiances sont fluctuantes et les synthés sont denses avec de longs solos qui dansent avec justesse sur des séquences fluides et l'agile batterie de Grosskopf. La principale ligne du séquenceur mue subtilement tout au long de la musique. Elle évolue à travers de légères notes de piano et de claviers ainsi qu'entre de soporifiques couches de synthé qui flottent parmi les solos de Schulze. En harmonie avec sa progression le rythme devient plus lourd, martelé par la batterie de Grosskopf et découpé par les incisifs solos de Schulze qui planent parmi des effets sonores galactiques et des chauves-souris sifflantes. Un rythme hypnotique et envoûtant qui graduellement s'atténue afin d'embrasser un calme plein d'une sérénité astrale. Tout simplement grandiose!

Mindphaser est plus serein, voire totalement atone, un peu comme le calme après la tempête de Floating. De lointaines vagues viennent frapper un rivage en l'enveloppant d'un sobre manteau synthétisé. L'ombre du synthé traverse Mindphaser qui démarre avec un long soupir. Il traverse une galaxie qui crache son gaz atmosphérique alors que les vagues de l'abîme nous entoure. Nous sommes accrochées à la douceur sensorielle des synthés de Schulze. Immobile nous sommes cloués et hypnotisés par ses sirènes qui bonifient notre solitude. La tension augmente et éclate sous une avalanche de percussions qui déferle sous les sombres ondes d'un gros orgue fantomatique. Lent et lourd, le tempo est sensuel et puise sa forme sur des percussions secs. Solos de synthé tortueux, batterie agitée, effets sonores atmosphériques et texture sonore dense, Mindphaser torture l'esprit et ronge la dualité de l'esprit au gré de la folie Schulzienne. Un intense délire cosmique et psychédélique qui représente fort bien les paradoxes du Krautrock et qui gagne en puissance et éclate avec force.

La pièce bonus, Floating Sequence, est une pâle similitude à Floating. Un genre de mix quoi! Ça suit la même courbe séquencée, mais avec une tonalité atmosphérique plus près de notre réalité technologique d'aujourd’hui que d'antan. L'atmosphère est plus fluide, moins suspecte qu'à l'époque. Les effets sonores sont étirés, donnant une impression de fraîcheur sonore qui n'arrivera jamais à égaler l'original. Est-ce que cette réédition vaut le débours? Au niveau sonorité j'ai trouvé l'atmosphère moins ténébreuse, un peu plus claire. Il existe beaucoup mieux avec Moondawn (The Original Master) qui est paru chez Manikin en 1995. C'est la plus belle édition de MOONDAWN. Mais ce cd est épuisé depuis longtemps. Entre-temps, cette édition de SPV est très acceptable et vient avec livret qui décrit l'histoire de l'album de même que l'évolution musicale de Klaus Schulze. C'est l'occasion rêvée pour ceux qui ne connaissent pas tout à fait le répertoire de l'icône Allemande. MOONDAWN est un classique des années 70 et Floating le rend encore plus accessible.

Sylvain Lupari (04/05/06) *****

451 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page