Sylvain Lupari
Michael Brückner Hymns to the Dawn (2021) (FR)
Updated: Dec 29, 2022
“De la musique ambiante dont le niveau de créativité le met dans une classe à part”

CD1 77:05
1 Hymns to the Dawn - Part 1 6:43
2 Hymns to the Dawn - Part 2 8:15
3 Hymns to the Dawn - Part 3 13:40
4 Hymns to the Dawn - Part 4 8:47
5 Hymns to the Dawn - Part 5 3:12
6 Hymns to the Dawn - Part 6 6:14
7 Hymns to the Dawn - Part 7 8:23
8 Hymns to the Dawn - Part 8 11:20
9 Hymns to the Dawn - Part 9 10:27

CD2 (Bonus) 75:13
1 The Gift 59:23
2 The Gift (Groove Remix) 15:50
(CD/CD-R/DDL 152:18)
(Dark Ambient, Ambient, Berlin School)
Initialement, cet album était prévu pour remercier un client qui avait placé une grosse commande auprès de Michael Brückner dans une période où la pandémie avait ralenti le mécanisme de fabrication de CD. Le musicien-synthésiste allemand a créé cette symphonie pour vents et bourdonnements afin de remercier la patience de ce client. De fil en aiguille, et en écoutant avec plus d'attention ce cadeau unique, Brückner réalisait qu'il avait un potentiel plus large qu'un album-cadeau et privé. Après avoir surcompenser ce client de nouveau, le cadeau devenait HYMNS TO THE DAWN (Drones, Atmospheres and Dreamscapes Vol. 3) qui est le 3ième volet d'une série d'albums de musique électronique (MÉ) ambiante et méditative où ténèbres et clarté s'entrelacent dans une longue chorégraphie de gracieux mouvements aériens.
Hymns to the Dawn - Part 1 débute avec une lente chorégraphie d'ondes réverbérantes qui se tordent et s'enroulent autour d'une séduisante mélodie processionnelle. L'intensité dans les visions de MB se fait sentir dès l'évolution de cette ariette électronique qui insuffle ce décor contrastant entre les couleurs des ombres réverbérantes de ce dernier album du musicien en 2021. Le côté sibyllin y est harmonieusement implanté avec une couleur abyssale qui est plus concentrée dans l'intensité ectoplasmique de HttD Part 2 où d'étranges voix spectrales semblent nous parvenir de l'au-delà. Un peu comme dans le film Interférences (White Noise-2005) mettant en vedette Michael Keaton. On apprendra plus loin que c'est la voix de Hanna Brückner, la fille de MB. Ces ambiances s'étiolent dans un délicat mouvement spiralé du séquenceur. Fidèle à sa signature, le musicien de Mainz ajoute de courts mouvements de rythmes ambiants à ses textures méditatives. Ainsi, nos sens évitent de se perdre dans une longue mosaïque qui nous encourage tout de même à une belle période de méditation. HttD Part 2 s'accroche à son filon d'intensité avec la présence d'un orgue et de sa magnétisante procession. C'est avec une texture de chorale chtonienne que HttD Part 3 monte à nos oreilles. Une faune aviaire fait sentir sa présence, faisant glisser le titre vers un gracieux mouvement méditatif qui retrouve la porte de l'obscurité quelques instants plus loin. Et ce combat entre les ombres et la lumière fait partie intégrante des charmes de cet album qui se dompte plutôt facilement si nous sommes friands du genre. Les sons d'oiseaux, ou de chauve-souris, enveloppent un peu plus les visions dystopiques de HttD Part 4 et de ces parfums de Tangerine Dream qui apparaissent entre les nappes flottantes du synthé. Des bruits organiques attirent notre ouïe en même temps qu'un mouvement ascendant assez cynique s'empare des lents élans de fronde