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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MICHAEL SHIPWAY: Voyage to Venus (2011) (FR)

Dans Voyage to Venus Michael Shipway tisse les lignes d'un très bel album rempli de cette créativité de la England School

1 Kingfisher 8:17

2 Mekonta 5:20

3 Silicon Mass 6:12

4 The Jungle 6:45

5 The Mekon 5:55

6 Turning Blue 7:58

7 Submariner 8:23

8 Kargaz 4:29

9 Invasion 4:17

10 Victory 7:02

(CD 64:38)

(Progressive E-Rock, England School)

Plutôt reconnu pour son travail au sein de Volt, et tout récemment Lamp, Michael Shipway est actif sur la scène de MÉ depuis 1995 avec un premier album intitulé Beneath Folly. VOYAGE TO VENUS est son 4ième album solo, et un premier depuis Spirit of Adventure en 1995. Avec comme toile de fond la bande dessinée culte de science –fiction Anglaise Dan Dare; Pilot of the Future, VOYAGE TO VENUS est un album qui s'éloigne des rythmes et des ambiances coulés dans des sphères d'improvisations contrôlées pour offrir 10 titres plus structurés. Des titres animés et mélodieux où le musicien anglais s'habille avec des airs de Mike Oldfield, offrant même d'intéressant duels synthé/guitare, et Mark Shreeve avec un zest de Tangerine Dream des années Miramar. La moitié de Volt offre tout un éventail des genres dans des structures musicales qui s'imprègnent des dialogues de cette série portée à l'antenne de la BBC Anglaise. Des voix et des brouhahas soigneusement insérés qui apportent une dimension très futuriste à un album qui vaut le détour.

Des séquences limpides aux frappes qui alternent dans un bouillon statique avec ces voix et ces éléments cosmiques qui trempent l'auditeur tout de go dans les ambiances connexes percent l'intro très atmosphérique de Kingfisher. Le rythme est léger et entraînant. Arqué sur ces séquences vivantes et des percussions sobres, il déambule d'une démarche à peine saccadée sur les harmonies qu'une flûte trace et laisse flotter dans une fine brume cosmique. Et comme dans une grande majorité des titres sur VOYAGE TO VENUS, ce rythme explose finement en deuxième portion. Il vibre de ses accords résonnants sous les courbes et lignes complexes d'un synthé qui ne ménage pas ses solos. On reconnaît à travers ce titre, et sur beaucoup d'autres d'ailleurs, l'influence de Chris Franke sur les rythmes et les visions du séquenceur. Mekonta offre un rythme lourd avec des percussions de styles Bongos/Tablas qui sculptent une approche tribale-cosmique avec un synthé aux lignes torsadées et aux solos qui crachent les venins d'une lourde guitare électrique. Silicon Mass présente une rythmique plus fluide avec des séquences qui sautillent en alternance sur les souffles fantomatiques de Martiens à lunettes. Une guitare tisse de fines harmonies qui s'égarent sur un rythme devenu plus puissant où Michael Shipway profite de la lourdeur du mouvement pour y greffer d'autres furieux solos de guitare. C'est dans les poussières de freinage d'un vaisseau spatial que débute The Jungle. L'intro présente des accords hésitants qui volètent avec la lourdeur de leurs résonances, trompant des dialogues surréalistes qui s'évanouissent dans les pesantes frappes de percussions. Le rythme devient alors lourd, épousant les douces courbes lascives d'une bonne ballade électronique caressée par un synthé aux étranges arômes de saxophone futuriste.

Après un The Mekon qui tapisse la galaxie de grésillements où une ambiance sombre et mélancolique à la Blade Runner assaille nos souvenirs, Turning Blue déploie ses fragiles accords de verre en une délicate spirale qui tournoie à l'ombre des airs ambiants d'un synthé solitaire. Si la première partie offre une approche méditative, les ruades des percussions qui en secouent la quiétude dirigent le titre vers un down-tempo aliénisé où grouille une luxuriante faune organique. Une fine mélodie pianotée fait diversion alors que des riffs insistants plongent Turning Blue vers un curieuse chevauché galactique où voix hors-champs et torsades de synthé écorchent la délicate mélodie qui cherche toujours refuge dans ce curieux chassé-croisé de rythmes, ambiances et mélodies qui déchirent sa toile. Avec ses bruits de ballast, Submariner vibre sur les accords d'une ligne de basse et sur une armada de percussions de style Bongos qui structurent une approche assez funky. Et le rythme est de plomb! Ceinturé de bons solos de synthé, il est aussi grugé par des lignes stroboscopiques qui forgent un funk saccadé que des solos de guitares métamorphosent en sorte de mi-blues/mi-jazz. Toujours sur un fond de Dan Dare, Kargaz propose une délicate approche de ballade avec des accords frétillant sur les souffles d'une douce flûte éthérée. Le rythme est doux, encadré par des nuages de brume angélique, et la mélodie est dessinée par une guitare acoustique habilement joué. On me dirait que c'est du Mike Oldfield que j'aurais tendance à le croire. Invasion propose une structure similaire à Mekonta mais avec une approche plus nerveuse et pulsative, alors que Victory déploie un rythme plus rock avec une cadence qui galope sous les vents mélodieux des solos d'un synthé aussi musical qu'émotif. C'est un bon titre avec une approche cinématographique qui me rappelle l'univers de Mark Shreeve.

Généralement, je suis de ceux qui abordent un album avec des échantillonnages de voix et de tumultes de films d'action d'une façon assez réfractaire! Et je dois confesser que ces éléments apportent une touche réaliste (sic!) à ce VOYAGE TO VENUS. Pour les fans de Volt, le paysage musical offert par Michael Shipway risque de surprendre. Mais l'un dans l'autre, et en reboutant les 10 titres de l'album, on constate qu'il n'est pas très loin du courant alternatif de Volt. Moi j'ai bien aimé. Michael Shipway cerne très bien ses structures dans des rythmes et ambiances qui suivent les traces forgées dans le modèle England School d'Ian Boddy, Mark Shreeve, Andy Pickford et David Wright. Et ça dépeint fort bien le périple plutôt original de VOYAGE TO VENUS.

Sylvain Lupari (09/11/12) ***½**

Disponible chez MSL Music

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