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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MYSTIFIED: Morning City (2017) (FR)

“Vous mangez à pleine cuillère de ces bruits, ces échantillonnages de bruits sur bruits? Alors ce Morning City est principalement pour vous

1 Down to the Pier 6:47 2 On the Fire Escape 3:14 3 Freight 6:30 4 Reflecting Metal Cycles 8:18 5 Water 4:28 6 On the Fire Escape Reprise 5:36 7 Industrial District 9:39 8 Storm Sweeps In 5:10 9 Sun Thru Afternoon Window 9:46 SPM-3401 (DDL 59:28) (Ambient industrial soundscapes)

Un des nombreux avantages liés à mon hobby de chroniqueur de MÉ est d'avoir développé au fil du temps une excellente relation avec les artistes et les labels du genre. Ce faisant j'ai eu cette possibilité d'ouvrir mes oreilles, de moins en moins frileuses, à une musique plus underground, à une musique dont les points de comparaisons n'existent point. Ainsi j'ai pu découvrir de fascinants artistes que je n'aurais jamais considérés avec ces oreilles qui s'étaient moulées à un genre plus mélodieux. Et si Steve Roach m'a fait comprendre que sous chaque roche se cache une symphonie, des artistes tel que Mystified m'ont fait comprendre que sous chacune de ces roches se cachent aussi un univers parallèle où le vacarme est dominant. J'ai connu le fascinant univers de Thomas Park via ses collaborations avec Shane Morris dans cette trilogie hautement avant-gardiste sur l'évolution du monde jurassique. Mystified a participé à plus de 350 projets de musique et avec MORNING CITY il récidive avec une œuvre inspirante du genre ambiant industriel. Pour ce faire, Thomas Park a colligé une impressionnante banque d'échantillonnages sonores des milieux urbains auxquels il a greffé des nappes de synthé, des notes de piano ainsi qu'un tapis de basse. Le résultat est étonnant! Et si on aborde l'album avec un minimum d'ouverture d'esprit, je dois admettre que je m'y suis pris à quelques occasion, on s'étonne à percevoir que la musique peut véritablement naître du tintamarre. C'est dans ce contexte que s'amorce la découverte de MORNING CITY!

Des couches de bruits ambiants, on devine un concert de klaxons, et des martèlements divers, on devine un immense chantier de construction, ouvrent Down to the Pier. Des gouttelettes d'eau suintent derrière ce tohu-bohu sonore ambiant où ronfle aussi le zèle des machines. Cet album n'est pas vraiment l'antre du repos! On the Fire Escape nous le rappelle avec de courts mouvements bruitaux qui arrivent par saccades. Bien malin celui qui peut sortit un bruit de ce lot d'effets percussifs! Seul le bourdonnement du traversier nous indique où Thomas Park situe son imagination. Il y a des titres un peu moins corrosifs aux oreilles, comme cette chute d'eau turbulente qui coule à la dérobée dans Freight, un titre assez immersif. Industrial District est un peu dans le même moule mais avec une tonalité plus acuité, alors que Storm Sweeps In est plutôt intense et assez près d'une tangible réalité. Il y a des petits bijoux de créativité sur cet album de Mystified, comme Reflecting Metal Cycles qui propose une subtile figure de rythme tribal d'une société en mouvement. Il y a un rythme très près des racines psybient qui éclot autour de la 5ième minute. Je ne peux chasser cette collection d'images qui défilent en accélérées dans le documentaire de Ron Fricke, Chronos. Remarquer que la bande sonore en est tout le contraste avec la musique planante de Michael Stearns. On the Fire Escape Reprise est un autre petit bijou avec son approche rythmique qui surgit des entrailles tintamarresques de MORNING CITY afin d'épouser une forme quasiment frénétique. Le dialogue électronique de Water, écrit avec la collaboration de Ben Cox, sonne comme un langage extra-terrestre qui ricoche par bulles échoïques sur un lit parfois tumultueux et parfois silencieux d'eau dont la provenance et le passage restent un mystère. Avec de l'imagination on devine un peu les sources de Sun Thru Afternoon Window, un titre d'ambiances mue par de rapides clignements de cils ou par images qui défilent en forme saccadée auxquelles on y a greffé des sons, des tons.

On me taxerait de propagandiste si je qualifiais ce dernier album de Mystified de coup de génie! Moi qui est aussi à l'aise dans ce genre musical qu'un chat sur une nappe de glace en plein océan, j'avoue l'avoir écouté par séquences. Un titre ici et deux autres tantôt, jusqu'à ce que mes oreilles rencontrent Reflecting Metal Cycles. Et j'y ai pris goût! J'ai imaginé les visions de Thomas Park. Et oui, ça colle! Mais je crois tout de même qu'être un fan de musique ambiante industrielle facilite la découverte d'un album audacieux pour mes oreilles mais somme toute très appétissant pour les amateurs du genre.

Sylvain Lupari (14/04/17) ***½**

Disponible chez Spotted Peccary

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