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  • Writer's pictureSylvain Lupari

OLIVIER BRIAND: Dark Energy (2018) (FR)

“Dark Energy n'est pas à la portée de toutes les oreilles avec des synthés utilisés à des fins hautement artistiques et qui banalisent la démocratisation de l'art”

1 Dark Energy Part I 30:34 2 Dark Energy Part II 29:52 PWM Distrib

(CD 60:27) (Ambient experimental music)

Une exploration sonore au plus profond de la matière et de l'énergie noire! Après l'audacieux projet d'Alpha Lyra sur l'atome ultime, c'est au tour d'un autre musicien Français de nous faire entendre sa réflexion sur un phénomène scientifique, soit l'astrophysique et l'énergie noire. Et comment se déroule cette réflexion? Avec toutes les couleurs de sa force négative. En fait, il faut aimer les sons reliés au Cosmos puisque l'énergie noire emplie tout de l'Univers.

C'est donc dans une symphonie de sons composites que s'amorce ce voyage gravitationnel. On entend des bulles de sons éclater dans cet assemblage de tonalités cosmiques. L'auditeur est immergé dans une forme de jeu vidéo dont il ne possède aucune manette. Les tons s'agglutinent par masses ou par petits groupes sur des nappes à peine formées qui parfois réagissent par des effets de réverbérations qui effilochent une densité embryonnaire. Mais est-ce seulement que des sons? Oui, mais ils se regroupent par instants en de fascinantes mélodies lunaires où la délicatesse des notes et des séquences harmoniques, ainsi que les orchestrations qui nous amènent à la dérive ornent un panorama dont la lente évolution sert de tableau à la dextérité d'Olivier Briand. C'est ainsi que la deuxième partie de Dark Energy Part I délaisse son empreinte d'expérimentation afin d'embrasser une floraison tonale plus propice à une profonde immersion musicale. De gigantesques nappes d'orgue amènent une dimension chthonienne à cette seconde phase où la vie tonale accompagne maintenant une forme plus musicale d'une réflexion très difficile à décrire, tellement elle est riche et bouge assez rapidement pour le genre. Les nappes de voix sont imprégnées d'une tendresse onirique et se fondent avec des orchestrations qui perdent leurs sens symphonique lorsqu'absorbées par un synthé et ses chants intergalactiques. Des percussions amènent une dimension percussive qui admet un léger chaos, secouant même les ambiances afin de structurer une phase spasmodique. Si mon ami Olivier réfute le chaos, il en nourrit l'introduction de Dark Energy Part II qui demeure tout de même assez musical dans sa tour de Babel sonique. Des éléments percussifs exercent une pression rythmique qui se traduit par une longue suite de rodéos agressifs dans un univers où les fantaisies rythmiques côtoient celles des ambiances pigées dans les interstices d'un synthétiseur en folie. Tapage rythmique et tapage sonique se collent dans cette introduction où le désordre n'a jamais eu si belle allure. Olivier Briand nous amène sur le bord d'un gouffre où la longue et lente glissade nous ramène de l'autre côté d'une introduction toujours gourmande du déséquilibre tonal. Une seconde partie de DARK ENERGY difficile à consommer tant sa nature effraie. Mais ne sommes-nous pas dans cette illusion où l'énergie sombre agit comme une force gravitationnelle répulsive?

Une musique qui respecte les visions de son auteur, DARK ENERGY n'est pas à la portée de toutes les oreilles. C'est un album qui s'adresse avant tout à ceux qui se délectent d'œuvre complexe où les synthés sont utilisés à des fins hautement artistiques et qui banalisent la démocratisation de son potentiel. J'ai trouvé les délires de Dark Energy Part I étonnement attrayant. Quant à Dark Energy Part II, je suis toujours en mode dompter les sons. Quoique j'y trouve de plus en plus d'attraits, au grand dam de ma Lise.

Sylvain Lupari (16/07/18) ***½** SynthSequences.com Available at PWM Distrib

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