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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Perceptual Defence & Syndromeda Fear of the Emptiness Space (2014)

“Audacieux, dérangeant et intrigant, l'album remplit à merveille les attentes que l’on pouvait avoir à l’égard de ce duo très anticonformiste”

1 The Spacewalk Program first Alien Encounter 31:20 2 Fear of the Emptiness Space 34:34 SynGate Luna | PDSS01

(CD-r 65:56) (V.F.) (Dark Ambient EM)

On ne peut avoir une collaboration aussi logique que celle de Perceptual Defence et Syndromeda. Les deux artistes aiment exploiter des longues structures ambiosphériques sombres avec des élans séquencés qui en détournent le sens et charment les oreilles de tout amateur de Berlin School. Les deux jouent sur le même terrain où chacun a ses particularités. S'ils affectionnent les ambiances chthoniennes, glauques et caverneuses, un adore y greffer des éléments cosmiques et l'autre des ambiances théâtrales. Le résultat est un très bon album ambiant où les confins de la terre flirte avec les astres les plus éloignés sur de lents mouvements morphiques et hypnotiques, éveillés par de délicieux mouvements de séquences. FEAR OF THE EMPTINESS SPACE est un audacieux voyage sonique depuis notre plaque tectonique jusqu'au noyau du cosmos dans de denses ambiances aux nuances post comme pré-apocalyptiques.

Une tempête de ruades statique tournoyant dans les poisons des nuages radioactifs, voilà la meilleure façon de présenter The Spacewalk Program first Alien Encounter. Des lignes de synthé crissent comme des nuages remplis d'ocre que l'on évente à coups de faucilles, libérant une multitude de lignes qui flottent de toutes les couleurs, comme un genre d'aurore boréal souterrain nourri de milles poussières de roches volcaniques. Les reflets miroitent dans un univers bigarré où les soufres de l'écorce terrestre enterrent une chorale de créatures chthoniennes et se fondent dans un décor cosmique illuminé de ses tonalités interstellaires. Entre les mugissements d'une tribu de spectres et les gargouillis d'une peuplade intergalactique, le rythme de The Spacewalk Program first Alien Encounter s'extirpe d'un entre-monde inondé de souffrances synthétisées avec de faibles séquences circulaires dont les pas furtifs accélèrent subtilement la cadence. L'univers noir de Syndromeda se moule parfaitement aux approches théâtrales de Perceptual Defence alors que, tout plein de mystère, le rythme hypnotique de The Spacewalk Program first Alien Encounter fait sautiller ses ions dans des tempêtes soniques alimentées par des synthés aux arômes aussi apocalyptiques que spectraux. On peut voir, autant que l'on entend, ses sinueuses vagues de synthé infiltrées un rythme qui peu à peu s'ennoblit avec un autre mouvement de séquences. Des séquences plus incisives et plus limpides qui refusent la soumission des astres des synthés, amplifiant un rythme statique qui se fait moqueur avec ses pulsations qui gargouillent dans son ombre et dans les silhouettes planantes d'une tempête électronique aux mille feux allégoriques. Cette innocente danse des ions séquencés trébuche dans les remous glauques des bulles de magma, qui éclatent un peu partout, et dans les chœurs chthoniens, entraînant la longue saga de The Spacewalk Program first Alien Encounter dans un univers ambiosonique aussi morphique et dérangeant que son intro. On ne sait si nous sommes dans le cosmos ou à 100 000 lieux sous terre. Ce que l'on sait est que nous sommes envahis par une horde de lignes menaçantes, de vagues inondées de poussières d'ocre et de tonalités hétéroclites qui, fusionnées, tracent un lourd canevas ambiosphérique intimidant pour l'imagination. Des pulsations évitent la prise du sommeil un peu après la 18ième minute. Leurs palpitements incertains fini par forger une masse compacte d'ions qui sautillent sous un ciel noirci de lignes multi-couleurs. Ce mouvement de rythme stationnaire palpite avec constance, chassant tous ces nuages soniques qui inondaient les atmosphères de The Spacewalk Program first Alien Encounter pour offrir un très bon mouvement de séquences dont le rythme tourbillonnant voyage d'une oreille à l’autre avant de se dissiper à nouveau dans un immense brouillard interstellaire. Plus ambiant et plus intrigant, Fear of the Emptiness Space forge sa longue et lente membrane sonique dans les cratères ambiosoniques de The Spacewalk Program first Alien Encounter. Les ambiances sont tissées très serrées avec des lignes, des ondes et des vagues de synthé dont on ignore toujours si elles proviennent des confins de l'univers ou de notre terre. On se croirait dans l'immense vaisseau de Aliens ou encore dans cette improbable navette qui creusait l'écorce de la terre, et du temps, dans Voyage au centre de la Terre. Où sont les aliens? Où sont les dinosaures? Ces ambiances sont aussi délicieuses que surréalistes avec ce mélange de tonalités inconnues qui pétillent dans de denses ombres chthoniennes. Les quelques mouvements de séquences éparpillées ici et là laissent des fossiles de danses hypnotiques ethniques qui se perdent dans l'immensité des champs magnétiques imaginés et imagés par des synthés aux arômes si disparates. Des synthés qui inondent la finale de chants aussi sereins que ces lignes de séquences fragiles qui inondaient les prés du très beau Mirage de Klaus Schulze, comme quoi que l'on peut sortir un homme de la campagne (Danny Budts), mais pas la campagne de l'homme. Audacieux, dérangeant et intrigant, FEAR OF THE EMPTINESS SPACE rempli à merveille les attentes que l'on pouvait avoir eu égard de ce duo très anticonformiste. Danny Budts et Gabriele Quirici jettent les pans d'un impressionnante mosaïque ambiosphérique et ambiosonique, secouée par des spirales de séquences jetées ici et là, dont les couleurs, autant de futur qu'ancestrales, rayonnent dans un univers sonique en perpétuelle ébullition. Pour amateurs de MÉ sans frontières…

Sylvain Lupari (26/03/14) ***½**

Disponible au SynGate Bandcamp

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