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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Perceptual Defence & Syndromeda Live at Cosmic Nights 2017 (2018) (FR)

Dans un assez bon équilibre entre phases ambiantes et rythmiques, Live at Cosmic Nights 2017 montre avant tout que ce duo n'est pas au bout de ses ressources

1 Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 1 16:52 2 Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 2 16:29 3 Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 3 12:40 4 Sounds from the Obscurity of the Dark Matter 8:13 5 Twilight Experience 19:45 Luna PDSS004

(CD-r/DDL 74:00) (V.F.) (Cosmic Berlin School)

The End of the Universe était censé boucler la boucle des aventures intersidérales du duo Perceptual Defence & Syndromeda. Ce dernier album était le plus ambiant de la trilogie et suivait cette implacable logique qu'après la fin…il n'y avait plus rien. Mais voilà, le duo Italo-Belge préparait dans leur studio respectif une suite inattendue qui serait dévoilée dans le cadre de cet important festival de MÉ; le Cosmic Nights. Et le duo ne pouvait espérer trouver mieux comme endroit de prédilection que cette usine d'air comprimé désaffectée échouée sur les banquises de la Terre à Heusden-Zolder, Belgique, afin de performer sa nouvelle odyssée intergalactique. C'est sous les étoiles, et dans un décor ahurissant, par un soir de Mai 2017 que le long acte de Two Aliens conversating in the Silent Space s'est déroulé. Et c'est important de la préciser et d'en prendre note, car LIVE AT COSMIC NIGHTS 2017 est une suite tangible à The End of the Universe.

Des bruits d'un vaisseau spatiale rendu au bout de sa route ouvrent Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 1. Un dialogue entre un homme et une femme s'installe alors. Brisant un silence lourd, la femme demande où ils sont. Ils sont au bout de tout, de l'univers où il n'y a plus rien…sauf le silence. Cette mise en scène est suivie par un champs magnétique d'ondes sonores avec des longilignes qui ondulent dans une structure horizontale où le vide valse avec ses éléments sonores, dont une constante poussée de vagues stellaires. La lente introduction de Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 1 est bien décorée avec ces houles d'étoiles et où s'ajoutent des brises creuses, des cosmiques gazouillis et des ronflements sourds d'une machine souterraine. Ce sont d'ailleurs ces vrombissements qui deviennent l'armature rythmique d'une longue introduction. Le rythme sautille avec une couleur tonale tant organique que vintage. Des cliquetis se greffent, initiant un très bon mouvement du séquenceur qui libère une autre ligne de rythme plus vive et plus aventureuse. Quoique toujours ambiant, et toujours sous l'emprise de vagues stellaires, ce rythme stationnaire, riche en battements aléatoires des séquences, diminue un peu sa cadence, et sa force tonale, afin de stimuler les synthés qui lancent des solos et des phases d'harmonies lunaires aussi disparates que le fruit des séquenceurs. Une structure fidèle à la vision artistique du duo avec 6 minutes de rythme pour 10 minutes d'éléments atmosphériques cosmiques. Une structure que l'on retrouve aussi dans Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 2 où cette fois-ci le rythme bourdonne en mi-parcours dans un décor d'ambiances lunaires sombres et troubles. Sur une phase de 5 bonnes minutes, Perceptual Defence et Syndromeda couchent ici une structure qui bouillonne à la Silver Scale, il n'y aura pas d'explosion, où les nappes, très Tangerine Dream de la même époque, sont aussi enchanteresses qu'inattendues.

Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 3 atteint une sorte de zénith pour les bruits ambiants et des effets de rythme qui circulent comme les frondes d'une catapulte géante. Le maillage de ces effets donne une fascinante dimension et c'est avec étonnement qu'une structure de rythme déploie ses ombres vampiriques et gambade comme une foulée de ruades de poneys sauvages. Perceptual Defence et Syndromeda structurent des figures de rythmes contiguës qui font osciller leurs lignes dans de bons élans entrelacés. Des bruits percussifs ajoutent du poids à cette structure un brin sauvage qui étire les fruits du séquenceur pour un bon 6 minutes avant que Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 3 ne termine Two Aliens conversating in the Silent Space dans l'avidité affamée d'un néant. Le meilleur de LIVE AT COSMIC NIGHTS 2017 se trouve ici. Quoique le rappel, Sounds from the Obscurity of the Dark Matter, n'est pas vilain du tout avec une solide présence des séquenceurs qui font rouler leurs billes soniques sur un convoyeur en folie. Un peu comme dans la structure de rythme dans Two Aliens conversating in the Silent Space Phase 1, c'est la danse des billes séquencées dans un tissu sonore sans oxygène, et ceux qui aiment ces rythmes spasmodiques et sans gaine de cohésion seront encore ravis.

L'album comprend un titre composé à distance, entre l'Italie et la Belgique, et enregistré en studio; Twilight Experience. On saisit très bien la présence de Gabriele Quirici avec la meute de lignes oscillatrices qui ondulent vivement et roucoulent comme le dialecte d'une horde de pigeons sous hypnose. Après une courte période d'ambiances d'un monde abandonné, l'univers de Syndromeda souffle entre nos oreilles avec un mouvement de séquences organiques dont la fragile ascension traverse une muraille de poussières de verre et de bruits biscornus que l'on peut certes associer aux couleurs tonales du crépuscule. Et ainsi vont les visions du duo Italo-Belge qui, à travers LIVE AT COSMIC NIGHTS 2017 ne semble pas, mais pas du tout, à bout de ressources.

Sylvain Lupari (27/01/18) ***¾**

Disponible au SynGate Bandcamp

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