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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PETER MERGENER: Astronaut (2019-2021) (FR)

Ahhh! Quel bonheur que d'entendre Peter Mergener flirter avec son grandiose passé

1 We Go to the Moon 3:20

2 Lunar Mission 6:49

3 Cosmic Radiation 2:42

4 Solarenergy 5:33

5 Spacecraft Docking 5:27

6 Weightless 2:51

7 Astronaut 5:38

8 Moondust 4:24

9 Earthrise 2:44

10 Spaceflight 7:23

11 Behind the Moon 3:59

(DDL 50:56)

(New Berlin School)

Le Cosmos! Qui de mieux placé que Peter Mergener pour nous entretenir en sons et musique du Cosmos et des impressions des astronautes? Lui qui caresse son immensité depuis près de 30 ans, soit depuis Beam Scape avec son illustre compagnon Michael Weisser. C'est fort de cette expérience que l'ex-Software présente aussi un album soulignant le 50ième anniversaire du premier atterrissage sur la lune. Mais il me semble que cette anniversaire a été soulignée par différentes sources de la société en 2019. Et notre ami Peter y était! ASTRONAUT a été initialement réalisé en mai 2019 dans une édition limitée à 300 CD. Inutile de vous dire que l'album s'est tout vendu sans avoir quitté l'Allemagne. Et c'est pour cette raison que le label Prudence de BSC Music a décidé de remettre cet album en circulation, mais dans un format téléchargeable uniquement et dans les majeures stations d'écoutes en ligne. Un excellent album où Peter Mergener n'aura jamais été aussi près de Software.

On trouve beaucoup d'échantillonnages de discours, de dialogues avec la NASA, dans la NASA même et/ou entre les astronautes dans ASTRONAUT. Le discours de John Kennedy meuble l'ouverture dramatique de We Go to the Moon. La tension sonore est à son comble dans cette pièce d'ouverture structurée par la passion des éclats symphoniques. La tension se dissipe pour laisser entendre d'autres échantillonnages. Le ton est donné, ce nouvel album de Peter Mergener s'annonce comme celui qui le rapproche le plus de ses racines, notamment Electronic Univers Vol.2. Le séquenceur dans Lunar Mission propose une ligne qui sautille avec des légers effets spasmodique sous une douce couverture éthérée du synthé. Une ombre de basse envahie les ambiances en même temps que des orchestrations tissent des staccato amoureux. Le rythme change déjà pour devenir plus fluide, comme une chevauchée piquée par une guêpe. Et ça devient encore plus rapide lorsque les percussions s'invitent pour injecter une essence de disco danse à la porte des 2 minutes. En constant mouvement, Lunar Mission respire les rythmes et ambiances des premiers albums solos de Peter Mergener. Surtout lorsqu'une ligne d'arpèges installe son ballant mélodieux dans des bruits électroniques, simulant un langage cybernétique parmi ces voix de la NASA qui font très Software lorsque enrobées des chants de nymphes célestes. Tout un départ! On espère toujours entendre un peu de vieux Software dans la musique de Mergener. C'est donc avec un ravissement pour ces oreilles nostalgiques d'entendre les chants déformés par ces voix robotiques, de même que ces orchestrations à la dérive qui plombent le très ambiant Cosmic Radiation. Il n'y a pas de rythmes, mais les souvenirs sont là! Bien que les deux titres ne soient reliés d'une quelconque façon, Solarenergy suit avec ces orchestrations typiques qui valsent mollement dans une sphère nimbée de bruits électroniques plus contemporains. Ambiant, le mouvement est dense et surtout assez intense avec des élans de boules de feu qui ajustent l'intensité des émotions s'en dégageant et celle des voix aériennes qui hument avec la passion du désespoir. C'est alors qu'une séquence émerge autour de la 3ième minute, tempérant ces ambiances avec un rythme linéaire et flottant. On ne peut pas avoir un aussi bel amarrage que celui de Spacecraft Docking qui se produit dans des poussières d'étoiles. Des voix de la NASA accompagnent l'ouverture qui est aussitôt capturé par une approche rythmique rêvasseuse. Le mouvement du séquenceur délie des lignes qui oscillent avec un beau pouvoir d'attraction dans un endroit du Cosmos qui abrite une orchestre de chambre. Violons et violoncelles épousent l'architecture rythmique qui augmente la cadence une fois les percussions arrivées. Ce qu'on retient le plus est cette mélodie qui s'accroche au ballant des arpèges et cette chaleur orchestrale propre à l'univers Mergener. Un très beau titre!

Court et aussi beau, voire lyrique, Weightless est un bel intermède avant que le rythme rotatoire de la pièce-titre envahisse nos oreilles. Le mouvement du séquenceur est fluide, limpide, à la Software, et élabore des lignes de rythme qui se croiseront et se loveront pour amener celui-ci vers une phase plus dynamique avec l'arrivée des percussions. Les orchestrations tissent des mélodies qui ne sont pas sans rappeler Snowflakes are Dancing d'Isao Tomita. Et elles sont plus percutantes lorsque Astronaut entre de sa zone de transition pour ressortir avec un dynamique séquenceur. Excellent! Moondust est un titre ambiant et cosmique débutant aussi avec des échantillonnages de voix d'astronautes, ici il s'agit de William Anders dans Apollo 8. On sent une sourde panique dans sa voix qui est cernée par des bip de télécommunication. PM met à profit sa vaste expérience des lentes valses cosmiques dans un titre qui met des images dans nos oreilles. La chorale de nymphettes et les orchestrations interplanétaires sont conçues pour une musique de fin de générique d'un film dramatique. Earthrise continue sur cette lancée avec d'autres échantillonnages vocaux dans un titre passionnel. La chorale cosmique compose une étonnante aria dont l'intensité atteint son apogée lorsque jumelée à des orchestrations carabinées. Ignition et Spaceflight sort de nos haut-parleurs en longeant les murs avec son séquenceur tournoyant autour d'une lointaine mélodie qui semble être un fascinant fantôme de Please Don't Let Me Be Misunderstood par The Animals. Le rythme et la mélodie roulent en symbiose avec des effets sonores très Tangerine Dream. La seconde minute est celle où les percussions électroniques structurent une vision de rock électronique dansable alors que toujours la mélodie tisse son ver-d'oreille qui prendra différentes variations, toujours en symbiose avec le rythme et la phase de transition de ce titre explosif qui définit assez bien le genre musical de Peter Mergener. Behind the Moon entreprend la finale de cet album avec des voix et des bips de télécommunication sur une belle toile musicale inspirant un côté mélodramatique qui sied parfaitement aux nombreux voyages cosmiques entrepris par la Terre. Des drames sculptés par des clairons, comme des moments grandioses portés par une chorale interplanétaire.

Ahhh! Quel bonheur que d'entendre Peter Mergener flirter avec son grandiose passé. ASTRONAUT est un superbe album où le musicien Allemand n'a d'autre choix que de réveiller son passé afin de donner une vision réaliste à une œuvre cosmique aussi majeure que celle-ci. Du bon New Berlin School qui trempe dans ses meilleurs moments. Celui de Software et de Electronic Universe!

Sylvain Lupari (16/08/21) ****½*

Disponible chez Juno Download

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