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RENÉ VAN DER WOUDEN: Stargazer (2015) (FR)

Plein de petits trésors dans une mer de subtilités! Je comprends maintenant pourquoi Stargazer est un album pilier de REWO

1 The Observational Astronomer 10:19

2 The Blue Lights 19:44

3 Stargazer 14:57

4 Galaxy Floating 14:44

5 Mosaic of Stars 7:08

(CD-R/DDL 66:44)

(Berlin School)

Peut-être parce que mes oreilles trempent constamment dedans, mais il me semble que je ne décroche pas d'entendre du René van der Wouden. Et je crois que je suis encore tombé sur un très bel album avec ce STARGAZER! C'est dans la foulée des dernières réalisations du synthésiste Hollandais, Return to the Stargaze et Astromen, que REWO m'a fait parvenir cet album qui est le début d'une trilogie amorcé il y a 5 ans. Je n'ai pas entendu de liens qui en font une évidence à un préquel à Return to the Stargaze, mais j'y ai redécouvert cet artiste toujours préoccupé de sa signature et esthétisme sonore.

STARGAZER! L'aventure se passe dans le Cosmos. Et donc chaque titre se présente dans des enveloppes atmosphériques remplies de violons cosmiques, de bruits insolites et de nappes morphiques. C'est de cette façon que The Observational Astronomer s'installe dans mes enceintes acoustiques. Gazouillis, torsions de réverbérations, tonnerres en bois et non métalliques, langages électroniques étiolés et voix chtoniennes sont parmi les ingrédients qui ornent sa longue introduction qui dépasse les deux minutes. Le mouvement du séquenceur est nerveux avec une première ligne bondissante et spasmodique, et une deuxième ligne vit en parallèle avec une tonalité plus éclatée. Ce mouvement entrecroisé flotte sous des lignes de wooshh vacillantes. Une autre séquence en deux accords se greffe à cette structure, créant un micmac de séquences sous des nappes de synthé devenues plus musicales. Les percussions arrivent après la barre des 6 minutes, structurant un bon rock cosmique ceinturé de lignes spasmodiques. Le synthé siffle une très belle approche mélodieuse avec une brise de tonalité flûtée dont le trémolo installe autant sa dose de frissons que la mélodie tisse son ver-d'oreille. Brillant dans l'exploitation de ses structures minimalistes, REWO trimballe cette délicate mélodie dans sa tapageuse stratégie atmosphérique de son ouverture. Un délice! The Blue Lights propose une structure hypnotique centrée sur des percussions électroniques qui sont sobres et entrainantes. Une suite de boucles s'installent avec ce venin auditif qui nous rend tout simplement addictif. Le panorama ambiant est constitué de larges nappes du synthé ayant une belle dose d'orchestrations, qui deviennent parfois émouvants, et des wiishh sifflant avec un goût acide de distorsions qui abritent des pépiements de moineaux synthétisés. Des tam-tam s'invitent autour des 12 minutes, donnant plus de profondeur rythmique à un titre somme tout banal mais qui fait son effet.

La pièce-titre exploite une très longue ouverture atmosphérique. On parle de plus de 6 minutes de panorama sonore cosmique et de ses collations électroniques. René couche une belle structure séquencée après cette période. Les ions sont vites et se succèdent dans une alternance vertigineuse. L'effet sculpte un rodéo avec des ruades alternantes sur une période de plus ou moins 2 minutes avant qu'une autre enveloppe atmosphérique, nimbée d'un beau mellotron, mettre un terme à cette activité statique. Plus riche et plus musicale avec un xylophone et ses accords en verre lyriques, cette seconde phase atmosphérique ne dure qu'un instant dans une passerelle où l'intensité et le rythme fantôme tissent une belle complicité pour redonner un nouvel élan à Stargazer. Un élan où le rythme revient avec ce mouvement alternant du séquenceur qui est devenu plus lent, le temps de laisser parader ces tintements de xylophone, avant de reprendre son débit vertigineux dans un horizon sans pagailles atmosphériques. Mettons que le séquenceur et le xylophone fait aussi un grand effet. Si on aime le versant New Age de la MÉ, Galaxy Floating saura captiver vos émotions. Débutant avec une ondée de de scintillements chatoyants qui pétillent sur une nappe de synthé gorgée d'une paisible voix céleste, Galaxy Floating se laisse aller sur un tapis de délices jusqu'à s'arrimer à une phase de rythme vivant par un fluide mouvement alternant des ions séquencés. Hypnotique, le rythme reste stationnaire avec ces harmonies fragilisées dans ce concept de lourdeur statique. On les entend chatoyer aussi dans une vague de murmures absents et une masse d'accords qui enserrent les bonds du séquenceur qui sont maintenant soutenues par des percussions fraichement arrivées. Il y a des dizaines de petites choses dans ce titre! Des choses que je n'arrivent pas à cerner ni expliquer, parce que trop long à décrite, qui en font une très belle pièce de musique. Et nous arrivons au court Mosaic of Stars et son ouverture atmosphérique qui en gruge près de 3 minutes avant qu'un fascinant rythme n'étende ses majestueuses figures de 8 en zigzags. Il y a un niveau d'intensité, qui s'ajoute avant les percussions électroniques, au niveau des nappes de synthé qui font très Tangerine Dream. Ces nappes deviennent l'essence de cette approche mélodieuse qui tente de contrôler la frénésie spasmodique d'un rythme qui ne dit pas non à un coup de main du xylophone. On dirait TD lors de la tournée 86. Un très bon rock électronique.

Plein de petits trésors dans une mer de subtilités! Je comprends maintenant pourquoi STARGAZER est un album pilier dans la discographie de René van der Wouden. On y retrouve des éléments qui se sont faufilé plutôt bien entre la dizaine d'albums séparant STARGAZER et Return to the Stargaze. Et maintenant, attaquons Astromen.

Sylvain Lupari (10/02/21) ***½**

Disponible au REWO Bandcamp

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