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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROACH & METCALF: Tales from the Ultra Tribe (2013) (FR)

Updated: Mar 11, 2022

Cet album repose sur un merveilleux maillage de percussions séquencées, électroniques et acoustiques sous de belles nappes de synthé elfiques

1 Setting Forth 13:53  

2 A Noble Direction 9:52  

3 Midnight Migration 11:04  

4 The Magma Clan 9:37  

5 Road from Here 8:24  

6 Fire Sky Portal 4:13  

7 Return of the Dragon Bone Tribe 10:40  

8 In the Safety of Travel 6:11

(CD 73:59)

(Ethnic EM)

On entend des cliquetis rogner les couches de synthé blafardes qui ouvrent Setting Forth. De sinueuses, et très diaphanes, couches de synthés et des souffles de gargouilles contre-attaquent le poids des percussions qui augmentent le crescendo sans pour autant enflammer le rythme. Et là, il y a des percussions qui respirent. Comme les pulsations d'un alien, ces percussions complètent l'impressionnant maillage des peaux que forgent Steve Roach et Byron Metcalf. Le pouvoir de la musique! Bienvenu dans le surréaliste univers de TALES FROM THE ULTRA TRIBE. Un univers où les peaux acoustiques compétitionnent avec celles électroniques sous un ciel musical noirci de couches de synthés aux couleurs que seul Steve Roach peut imaginer. Cette deuxième collaboration, l'autre étant The Serpent's Lair en 2000, est un album aussi étonnant que rafraîchissant où la musique se nourrit des sons des deux architectes sonores aux antipodes réunit sous les feux de l'ésotérisme.

Après avoir atteint sa vitesse de croisière, le rythme de Setting Forth vit sur ces pulsations ventousées où s'accroche un amas de percussions qui bouillonnent de ses tonalités hétéroclites. Steve Roach délivre ses vents qui soufflent comme des brises éraflées sur une terre aux reliefs anfractueux. C'est grisant et nos oreilles sont à l’affût du moindre soupçon d'égarement, du moindre détail qui attise les deux hémisphères. Et il y en a! C'est la force de TALES FROM THE ULTRA TRIBE; combiner ambiance et rythmes de transe chamanique sans jamais dérailler dans le vide ou dans l'abstrait des ambiances passives. Certes il y a des rythmes mous et des ambiances éthérées, comme Fire Sky Portal et In the Safety of Travel, mais je dirais plus qu'il y a des ambiances molles, car les percussions animent constamment le feu de notre intérêt. Avec ses couches de synthé flottantes, mais mélodieusement soporifiques, A Noble Direction se bat contre les douceurs lunaires de Roach. Le rythme est constamment engraissé par les frappes de Metcalf dans ce fascinant combat entre le synthétisme des claviers et l'acoustique des percussions dont les échos respirent l'acier. Et on avance d'enchantements en enchantements avec ces 8 titres qui se collent en une mosaïque de 74 minutes. Après le rythme passif de A Noble Direction, Midnight Migration fond dans l'oreille comme une espèce de groove pour zombies. Un titre qui va plaire aux fans de Klaus Schulze, Midnight Migration ondule sous des vents d'oracles, des gargouillis shamaniques et des serpentins de synthés qui griffonnent une ambiance ténébreuse. Les percussions sont magnétiques et leurs frappes chirurgicales attirent l'éveil vers des transes spirituelles où les épaules roulent mais les pieds restent bien ancrés dans notre hypnotisme cérébral. La dualité entre les synthés sculpteurs de sommeil et les percussions forgeurs de transe, comme dans les très enveloppant The Magma Clan est l'un des innombrables charmes de cet album.

Avec son rythme effréné, Road from Here nous amène dans l'autre versant de TALES FROM THE ULTRA TRIBE où l'on court après notre souffle sous les loupes des lassos qui soufflent au dessus de nos têtes. Le rythme est dément et court sur des percussions, on dirait des dizaines de mains qui frappent à l'unisson, dont les frappes se multiplient sans cesse sous l'égide d'un synthé et des ses harmonies elfiques. Le cœur ne suit pas la tempête et se réfugie dans les strates enveloppantes et apaisantes qu'un synthé libère vers la 6ième minute, réveillant la colère des dieux tam-tam qui roulent des fûts, le ton vengeur. La finale embrasse des séquelles de Setting Forth alors que nous trébuchons dans le très ambiosphérique Fire Sky Portal et sa faune organique où vit des êtres que seule l'imagination peut créer. Cette faune se dissout dans les percussions vivantes de Return of the Dragon Bone Tribe dont le titre image à merveille son contenu. Le rythme est ambiant et les ambiances sont organiques. Les percussions respirent d'une vie de stridulations, entremêlant les frappes claniques à des bruits des marécages des déserts. Et on se laisse charmer par ce rythme absent qui respire, alors que tranquillement on se laisse envahir par l'apaisant In the Safety of Travel.

Des percussions, des percussions et encore des percussions! L'univers de TALES FROM THE ULTRA TRIBE est assis dessus. Il faut voir la liste des percussions et de leurs bruits contigus que Metcalf et Roach excitent avec une dextérité déconcertante. Et ces percussions respirent d'une étrange vie avec des rythmes parallèles où les contradictions s'attirent à l'ombre des synthés qui nous rappellent constamment les univers de Dreamtime Return, Proof Positive ou encore Fever Dreams. Un bel album de Steve Roach & Byron Metcalf qui saura vous envoûter pour sûr.

Sylvain Lupari (22/06/13) *****

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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