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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT FOX: Short Stories (2011) (FR)

L'univers de Robert Fox repose essentiellement sur ses approches harmoniques et à ce niveau Short Stories est du bonbon pour les oreilles

1 Arabian Nights 7:22

2 Lady in the Lake 6:44

3 Soldier Blue 6:45

4 Prescription for Murder 6:47

5 Khan 7:09

6 Rifles of Senora Carrar 4:33

7 Gypsy 6:28

8 Icarus 9:36

9 The Velvet Hour 8:01

10 Homeward 6:30

(CD/DDL 74:00)

(New Age, Tribal, Cinematographic)

Suivant les traces de son œuvre théâtrale Adonai, parue en 2008, Robert Fox continue de voguer sur les récifs d'une musique cinématographique imbibée de forts courants poignants et dramatiques. SHORT STORIES est un recueil de 10 histoires traduites en musique qui ont traversées les âges et surtout les mythes et légendes du folklore Anglais. Des histoires de guerre et de paix où la poésie d'un monde Arabe s'arriment à des rythmes latents qui finissent par exploser avec toute l'intensité des arrangements tribaux et orchestraux qui en ennoblissent la profondeur. Fidèle à ses approches immensément lyriques, il tisse un merveilleux univers mélodique où le piano, la guitare acoustique et les lignes de synthé chantent avec de fines voix angéliques du Moyen Orient, structurées à même son synthé, sur des structures qui rappellent les influences de Vangelis.

Chapter 1: Arabian Nights reflète une ambiance de sérénité qui sillonne ces chapitres d'histoires parfois violentes. Une douce voix angélique moulée dans les mélancoliques songes du Moyen Orient psalmodie sur des lignes de synthé qui flottent dans des dérives lunaires. Poétique, le ton annonce un évènement grave avec cette odeur de tristesse qui refoule ses sanglots au-dessus des roulements de grosses caisses symphoniques. Arabian Nights tombe par la suite dans les airs d'une douce mélodie sensuelle qui se dandine soyeusement sur le mouvement des percussions tout en ignorant les lourdeurs régulières des roulements de tambours. Peu à peu, Robert Fox étend l'arsenal de ses influences avec de fines notes de piano qui cimentent toute l'approche mélodique et mélancolique de SHORT STORIES et qui entraînent Arabian Nights dans les pénombres de sa poésie nostalgique. On ne peut taire ce lien avec les influences de Vangelis qui respirent tout au long de l'album. Lady in the Lake appose une signature unique avec des brises de synthé arabiques qui se perdent dans les accords d'une guitare solitaire et d'une très belle voix céleste. Soldier Blue épouse un mouvement séquentiel à la Chariots of Fire qui, avec les roulements de tambour, moule un doux rythme ascendant, un peu comme un Boléro onirique qui va en perdant un peu de son intensité dans une finale ambiante et très éthérée où les souffles suaves d'une voix céleste enveloppe les larmes de trompettes qui pleurent dans des roulements épars de tambours symphoniques. Cette voix contemplative nourrie et amplifie les ambiances arabiques du 15ième album solo de Robert Fox. Elle initie l'introduction flottante de Prescription for Murder qui est une belle ode pour assassin repenti avec un beau piano qui fait glisser ses sombres notes sur les lames d'un synthé aux brises irisées. Le piano et la voix unissent leurs mélancolies pour tisser une très belle oraison méditative qui graduellement embrasse une portion plus mélodieuse avec un rythme qui épouse un abstrait tic-tac d'une horloge intemporelle qu'une voix de sirène des sables emporte dans ses souffles poignants.

Les brises de synthé arabique qui introduisent Khan me rappellent l'immense tristesse que l'on retrouve sur Pie Jesu par Sarah Brightman. Si l'intro est flottante, le rythme s'éveille d'une douce approche clanique chantée par de beaux accords de guitare acoustique. Ambivalent, le rythme cherche refuge dans une structure ambiante nourrie par un synthé qui délaisse ses harmonies pour insuffler des souffles plus rauques qui parsèment les inquiétudes des chapitres de SHORT STORIES. Rifles of Senora Carrar et Gypsy offrent deux mélodies claniques gréco/perse. Si Rifles of Senora Carrar est plus théâtrale, Gypsy est plus onirique. C'est une délicate sérénade qui chante de sa fine voix acuité sur un doux rythme absent où les frappes de percussions claquent comme des fouets dans les sillages des voix séraphiques. Icarus est une longue ballade qui pleure les larmes d'un synthé qui empile ses lignes en une muraille de sons contrôlante. Des soupirs de violons, des souffles flûtés et des voix afghanes meublent cette captivante mélodie qui flâne sur d'éparses percussions Tablas ainsi que des roulements de grosses caisses qui ajoutent une dimension orchestrale à ce joyau de SHORT STORIES. On se remet à peine que les soupirs de violons dans The Velvet Hour viennent caresser nos oreilles avec une autre belle ballade pour errants du désert. Chapter 10: Homeward termine le livre musical de SHORT STORIES avec une ballade plus animée. Même si son introduction est écrite avec une plume de soie et chantée avec une voix Syrienne, le rythme fini par se pointer avec délicatesse sur une structure qui n'a rien à envier aux œuvres mélancoliques et orchestrales de Vangelis.

L'univers de Robert Fox repose essentiellement sur ses approches harmonieuses et à ce niveau SHORT STORIES est du bonbon pour les oreilles. C'est une œuvre extrêmement mélodieuse que sa vision cinématographique enveloppe d'une étonnante aura dramatique et émouvante. Les voix? Ce n'est pas vraiment un problème, même si parfois on nage dans le mysticisme éclectique d'Enigma. Toujours dans un ton juste, elles se fondent agréablement à ce décor des milles et une nuit où assassins et poètes dansent pour l'unification de leurs antipodes.

Sylvain Lupari (09/08/12) *****

Disponible chez AD Music

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