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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT MARSELJE: Tear Drops (2020) (FR)

Un solide album de romance et d'aventures spatiales sur du Berlin School, des ballades et du E-Rock à essence industrielle. Espérons-nous une suite avant 5 ans!

1 Return to Dueepra 4 6:42

2 Chasing Atmospheres 8:15

3 Find me a Card 4:56

4 The Story so far 5:45

5 A Walk on the Bridge 6:40

6 Journey to Heaven 7:45

7 Coming Home 3:19

8 Se(que)nding to a Dream 18:03

9 Where is my Phone 9:46

10 Departure from Dueepra 4 7:17

(CD/DDL 78:33)

(Melodic, Sequencers, Indie)

La fragilité des notes de piano tombant déjà avec une mélodie mélancolique a tôt fait de se connecter avec mes émotions. Moi, ô grand sensible devant l'éternel! Return to Dueepra 4, moi qui pensait aussi à un truc de science-fiction, échappe des bruissements électroniques qui ressemblent à une sorte de dialogue codé. Peu après, une flûte me distancie de cette probabilité. La ballade du piano s'accote sur une ligne de basse dont les sourdes impulsions soutiennent ce rythme ambiant dont la beauté se met à danser avec divers éléments électroniques, me faisant penser à Johannes Schmoelling voulant éviter toute comparaison sardonique avec Vangelis. Qui est Robert Marselje? Les résultats de mes recherches donnèrent un musicien Néerlandais qui a déjà effleuré la MÉ au début des années 90 avec les albums The Force of Music et Waves in the Sky, parus chez l'ancêtre de Groove nl, CUE Records nl en 93 et 95. Claviériste jouant dans des groupes de rock, c'est plutôt un autre album de MÉ qu'il composa avec Jean Paul Van Engelen en 1995 qui a passablement séduit les aficionados du Berlin School, l'album The Blue Team. Il revient donc 5 ans plus loin avec l'album TEAR DROPS sur Groove. Et bien que Return to Dueepra 4 pourrait nous amener à penser que l'album porte bien le poids de son titre, c'est mal connaitre Ron Boots!

Des vents sinueux chassant des particules granuleuses sont à l'origine du piano pensif de Chasing Atmospheres. Cette douce ode mortuaire échappe ses émotions qui sont rapidement lapidées par ces vents qui ont finalement raison de ce spleen juste avant la 3ième minute. Les vents électroniques tempêtent plus qu'au début, initiant un superbe down-tempo industriel transporté par de bons arrangements vers un rock électronique sans appel. Un rock fouetté par une batterie électronique survoltée et une ligne de basse trop gourmande pour son débit explosif. Suit par la suite une violente attaque du synthétiseur avec d'innombrables solos appartenant aux années MIDI. Une tonalité qui enveloppe aussi Chasing Atmospheres. Mais c'est pas grave. Ça passe tellement vite et avec tant de violence que nos oreilles se sont mises à bourdonner autour de la 4ième minute. Find me a Card suit avec un rythme élastique cousu sur l'avancée d'une basse séquence sautant comme dans One of These Days (Pink Floyd) au ralenti. Les percussions en boîtes jettent les bases d'un autre rock électronique enlevant survolé par des solos de synthé dans une tonalité dramatique à la French School des années 70, notamment Thierry Fervant. The Story so far est un petit truc léger! Une mélodie électronique s'appuyant sur les accords d'un piano et les cliquetis percussifs circulaires qui attirent toute la musicalité dans sa boule sphéroïdale. Gentil et paisible, ça coule très bien! Comme A Walk on the Bridge, titre conçu comme Chasing Atmospheres mais dans une ambiance où le pont est recouvert de brume. Le rythme qui surgit après 3 minutes est une ballade nourrie de solos d'un synthé-qui-sonne-comme-une-guitare-qui-en est-clairement-pas-une.

Journey to Heaven s'accroche à la finale acoustique de A Walk on the Bridge avec un piano tisseur de mélancolie, comme dans ces titres de TEAR DROPS dont les essences d'un pianiste et son étang brumeux sous un ciel de pleine lune inondent nos sens comme nourrissent l'âme de fantaisies nocturnes. Conservant son statut de ballade ambiante, le titre progresse avec une intensité latente. La brume qui l'entoure et ce rythme ambiant qui le soutient dans un passage chthonien sont des éléments qui n'effacent en rien cette perception d'excentricité crépusculaire. Un très beau titre qui est suivi par une autre ballade, splendide cette fois-ci, sur la nostalgie d'un piano tellement plus limpide avec une âme d'amour infini dans une sonorité quasiment électrique. La résonnance des notes rejoint nettement ces cordes qui font frissonner l'âme. Mais vous savez; je suis un être de romance! 😊 Romance, comme dans ces tonnerres et grondements atmosphériques qui secouent l'ouverture de Se(que)nding to a Dream. Il y a un fascinant effet sonore dans cette ouverture, un peu comme le bruit de la pluie sur une flaque d'eau, amplifiée et séquencée qui sert de courant alternatif-acoustique entre le débit saccadé du clavier et ces effets percussifs. Ce plus long titre de TEAR DROPS, on parle de 18 minutes, évolue en mode minimaliste avec quelques nuances dans son élaboration rythmique. Je parle de légers effets de zigzags sous la force des vents et de ces tonnerres qui ne cessent de secouer les ambiances et cette série d'ions sauteur roulant en boucles dans une vision de Klaus Schulze moderne. Les voix chtoniennes se faisant de plus en plus sentir, une grosse nappe d'orgue casse nette ce rythme frénétique. Cette orgue lance des nappes sèches comme étirées sur près de 60 secondes, amenant Se(que)nding to a Dream vers un virage cosmique où des murmures, plus angéliques cette fois-ci, initient calme et sérénité avec des accords d'un xylophone astral qui semble inspiré le chant du synthé. On dirait la conclusion d'un film de guerre dont l'enjeu est la Lune! C'est ce que j'appelle un très solide titre qui n'a pas volé une seule seconde à cet album. Ça aurait été une excellente finale à ce nouvel album de Robert Marselje, sauf que ce dernier propose un rythme électronique inspiré de Tangerine Dream dans le temps où Chris Franke songeait à quitter le navire. Where is my Phone n'a la prestance d'aucun autre titre sur TEAR DROPS, alors que Departure from Dueepra possède ce petit truc qui chamboule l'âme sur un rythme électronique-métallique résonnant construit sur une mélodie intuitive qui nous mange les émotions par l'intérieur. Ça n'excuse pas Where is my Phone mais ça termine cet album-retour du musicien Hollandais sur un très beau titre.

Honnêtement, j'ai été plus que subjugué par cet album qui mêle romance et aventures spatiales entre ballades et Berlin School sans oublier quelques bons rock électronique. Une autre très belle réalisation de Groove qui n'a pas son pareil pour nous sortir un lapin de son chapeau dans un style que le label Hollandais exploite depuis près de 30 ans. TEAR DROPS est un très solide album de Robert Marselje… J'espère juste qu'il y en aura plus à venir et pas seulement dans cinq ans!

Sylvain Lupari (01/03/21) *****

Disponible chez Groove NL

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