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  • Writer's pictureSylvain Lupari

RON BOOTS: From the Forgotten Rooms of a Lonely House (2011) (FR)

Updated: Jun 9, 2021

From the Forgotten Rooms of a Lonely House est un sapré beau cadeau audio pour les chanceux qui se sont rendus à ce spectacle

1 Bielefeld by Night (MorPheuSz) 5:40

2 Another Timeroom!!! (MorPheuSz) 7:36

3 Da Capo (MorPheuSz) 8:36

4 Lost Stars 4:36

5 Vocat Cataclism 16:18

6 From the Dark Cellars of the House 9:24

7 Spinning out of Control 8:13

(DDL 60:23) (V.F.)

(Berlin School Electronic Prog-Rock)

FROM THE FORGOTTEN ROOMS OF A LONELY HOUSE, quel titre songé, est un album cadeau que Ron Boots distribuait gratuitement aux fans qui assistaient à son dernier concert au Bochum Planetarium le 30 décembre 2011. C'est un album de musique inédite où Ron Boots a fouillé dans les recoins de son studio, d'où ce superbe titre, afin de dénicher des titres qui témoignent de la versatilité du synthésiste Hollandais. Les 3 premiers titres sont interprétés par MorPheuSz, alors que les 4 suivants proviennent des greniers créatifs de Ron Boots. Des titres aux rythmes et ambiances très diversifiés qui s'enchaînent en un long opus de 60 minutes où tout le matériel inédit sonne vaguement familier. Un peu comme s'il avait servi de base à des titres éparpillés ici et là dans les répertoires de MorPheuSz et de Ron Boots.

Enregistré au 3ième festival de MÉ de Bielefeld en Septembre 2010, Bielefeld by Night nous plonge dans les ambiances hybrides de MorPheuSz, là où le rock progressif rencontre la MÉ. C'est un beau blues-rock électronique où la guitare plaintive de FD Projekt tisse de suaves solos bourrés d'émotions sur de bonnes percussions. Les synthés vaporisent des nuages de brumes et modulent des vagues qui ondulent tout en subdivisant leurs souffles en de brefs solos sur une douce structure où le rêve côtoie la lascivité. Un peu comme dans Garden Gnomes and Goblins, Another Timeroom!!! nous transporte aux frontières des peuples des sables avec un langoureux rythme tribal campé sur de belles percussions de style Tablas. Les synthés, comme la guitare, brodent un monde de fantaisie avec de fines couches irisées et des notes mélancoliques qui flottent, brillent et soupirent dans un décor Arabique. Da Capo est un superbe titre tiré de l'album du même nom, écrit par Eric van der Heijden en 1998. C'est une très belle mélodie dont les harmonies sont volées par une splendide guitare romanesque de Frank Dorittke. L'intro est très Vangelis avec des synthés aux brises angéliques qui soufflent sur des cymbales rotatives et des riffs de guitare harmonieux. Rêveur, le rythme flâne entre les couches d'un synthé, qui libère aussi des notes aux tonalités de harpe, et les harmoniques solos de guitares qui chantent sur des percussions dont les frappes soutenues structurent un rythme boléro. Et vers la 5ième minute, les riffs et les percussions insistent dans leurs tergiversations. Et bang! Da Capo troque sa structure onirique pour une approche plus rock où Frank Dorittke fait figure de pieuvre avec ses furieux solos et Harold van der Heijden martèle une rythmique infernale, refoulant le titre dans les limites d'un rock électronique savoureusement mélodieux. C'est très bon et ça me donne le goût d'en savoir un peu plus sur Eric van der Heijden.

Les vents sombres de Lost Stars nous introduisent dans la 2ième partie de cet album, celle de Ron Boots. Ces caresses de Éole soufflent dans nos oreilles, faisant scintiller des étoiles et rouler des vagues harmonieuses dans un refrain harmonique. Vocat Cataclism est le joyau de cette collection d'inédits. Et ça me semble impensable que Ron Boots ait oublié ce titre dans les méandres de sa maison! Une ligne sinueuse, aux courbes arabiques, s'élève d'une introduction remplie de vents et sonorités atmosphériques. Des pulsations glauques et légèrement résonnantes structurent un down-tempo où danse cette superbe ligne de synthé aux idées très suggestives. Les percussions tombent, donnant plus de mordant à un rythme qui embrasse les langoureux Berlin School de Klaus Schulze dans sa période numérique. Le rythme est fascinant et hypnotique avec des percussions lourdes dont chaque frappe résonne autour d'une ligne de synthé aux contours aussi sensuels qu'intrigants. Un rythme qui s'alourdit vers la 5ième minute avec des percussions plus martelées qui tonnent sous des solos de synthé torsadés. Et Vocat Cataclism de continuer son voyage rythmique d'insurgé électronique avec une approche plus psychédélique en deuxième partie. Même si les solos de synthé sifflent avec une belle cohésion au-dessus d'un rythme de plomb, le synthé et les claviers tissent de superbes lignes aux sonorités de vieux hymnes progressifs des années vintages. Flirtant avec l'illusion d'une approche qui semble bien structurée, Vocat Cataclism vogue sur des airs d'improvisation où chaque coup de percussion nous enfonce dans notre fauteuil et chaque envolée de synthé nous transporte aux années des rêves chimiques. C'est un superbe titre qui vaut à lui seul l'achat de FROM THE FORGOTTEN ROOMS OF A LONELY HOUSE. Des percussions discrètes dont les frappes furtives se perdent dans des murmures imaginaires et d'oblongues réverbérations sinueuses encadrent à merveille le titre de From the Dark Cellars of the House qui est un long prélude atmosphérique à Spinning out of Control qui, comme son titre l'indique, est façonné dans des rythmes tournoyants. Des cymbales font courir leurs tssitt-tssitt, tentant d'échapper à des percussions pulsatoires et autres percussions qui résonnent et roulent vers un rythme pulsatif. Une séquence lourde vrombit et ceinture un rythme qui se décore de pads de synthé saccadés, alignant leurs spasmes mélodieux en un long filament stroboscopique et propulsant Spinning out of Control dans des rythmes de plancher de danse.

Pour un cadeau aux spectateurs présents à ce concert, FROM THE FORGOTTEN ROOMS OF A LONELY HOUSE en est tout un beau! C'est une belle collection de titres inédits qui coule avec une étrange homogénéité pour des titres éparpillés dans les greniers du temps. Il y a de beaux bijoux dans ce coffre qui contient de belles breloques musicales. Et heureusement il reste quelques CD de cette étonnante collection qui ravira pour sûr les fans de Ron Boots et de la musique de MorPheuSz. Et pour ceux qui hésitent encore à découvrir tout cet univers, c'est le moyen idéal!

Sylvain Lupari (15/03/11) ****¼*

Disponible chez Groove nl

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