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Writer's pictureSylvain Lupari

SEBASTOPOL: Moondust And Black Stars (2019)

Si vous êtes un fan des ambiances interstellaires et des grands espaces perdus de Vangelis, Moondust And Black Stars est pour vous

1 Quadnic 5:36

2 Clair De Lune 7:01

3 A Long Way 5:01

4 The Easy Life 5:47

5 The Easy Life Part Two 7:19

6 Number Two 17:48

(CD/DDL 48:46)

(Ambient, cosmic, orchestral)

Une onde de réverbérations nourrie de bruits-blancs et de stridulations fait exploser le silence en envahissant nos oreilles avec des modulations qui s'apparentent à de subtiles explosions. Cette bande de sons peut aussi être une forme de communication avec des extra-terrestre ou ces spectres cachés dans une autre dimension et dont le langage est désigné comme étant une forme linéaire où les inflexions cachent des syllabes inaudibles. Quadnic se met à vivre et à vibrer après 4 minutes avec des pads de synthé qui nous surprennent tellement ils sont inattendus. Univers tonal abstrait ou en gestation! Quadnic est un fidèle reflet de ce que seront les 18 premières minutes de MOONDUST AND BLACK STARS.

Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises, la MÉ faite en Belgique développe sa richesse avec des tentacules créatrices qui pigent dans tous les genres. Ce troisième album de Sebastopol, projet de Marc Debroey, en est une bonne preuve en exploitant des panoramas d'ambiances immensément cosmique qui dérivent vers des espaces sonores d'une autre dimension ou d'une autre galaxie. Après un premier titre qui soulevait autant mon questionnement que mes sourcils, l'ouverture très électronique vintage de Clair De Lune amadoue mes sens. Ces ions qui se dandinent avec un air diabolique sont tout simplement savoureux. Les bruits blancs qui entourent cette marche de petits lutins malicieux servent bien la cause. Le séquenceur émiette ses ions dans une approche saccadée qui est divinement enveloppé par un amas de couches de synthé aux couleurs ombragées. La musique coupe ses liens autour des 4 minutes pour laisser entendre un texte narré par Marc Debroey. Ça surprend! C'est pas vraiment agaçant. À la limite ça passe un peu bien, surtout que la texture orchestrale cinématographique revient stimuler la force de Morphée dans une finale anesthésiante. A Long Way nous plonge dans l'univers symphonique de Synergy, l'album Audion. Et comme tout semble flirter avec un univers parallèle dans MOONDUST AND BLACK STARS, un champ de distorsions sonores et de communications avec des habitants d'un autre espace-temps interfère avec la beauté symphonique électronique de A Long Way. Depuis l'ouverture de son dernier opus, le talent au synthétiseur de Sebastopol nous inonde les oreilles, même si le manque de cohésion dans ses expérimentations peut agacer ce qui se situe en haut du lobe d'oreille. Personnellement, je trouve cet aspect de couper une musique pour y insérer des nids de réverbérations, de bruits blancs et de glitches un peu agaçant. Au début ou comme finale, pas de problèmes!

Mais le meilleur de cet album arrive avec The Easy Life et The Easy Life 2 qui sont deux titres que Marc Debroey fixe au Cosmos. Intense et cathédralesque, la première partie nous donne des frissons à l'âme avec un synthé aux solos plaintifs dans une structure remplie d'effets d'écho et de saccades statiques. Les arrangements et les orchestration chamboulent tout autant dans The Easy Life 2 qui est plus électronique avec une ligne de mélodie séquencée qui vient et part, revient et repart. De ce que j’ai lu sur les deux premiers albums de Sebastopol, Number Two reflète plus son univers avec un long titre qui se déplace avec lenteur. C'est très ambiant et tranquille avec des nappes de synthé qui effleurent les extrémités de leurs ailes dans une lente valse cosmique. Une mélodie mélancolique poussée par ce synthé aux larmes de sons chatouille cette ligne de sensibilité de notre âme. L'impression de flotter entre les paisibles masses de sons est réaliste, même lorsqu'un bon, et inattendu, down-tempo nous sort doucement de notre zone morphique. Tout simplement divin!

J'admets qu'il y a des bouts qui m'ont agacé! Mais au final j'ai été charmé par cette vision, et surtout cette texture musicale qui est bien adaptée, cosmique, orchestrale et cinématographique de Sebastopol. Et si vous êtes un fan des ambiances interstellaires et des grands espaces perdus de Vangelis avec des fissures qui nous laisse entendre l'autre côté de votre univers, MOONDUST AND BLACK STARS vous est tout désigné. De la très belle musique cosmique ambiante de la Belgique ici…

Sylvain Lupari (13/01/19) *****

Disponible au Wool-E-Disc Bandcamp

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