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  • Writer's pictureSylvain Lupari

SPACE ART: Entrevues (2020) (FR)

Il m'a fallu quelques écoutes pour m'habituer au style d'écriture qui n'a pas changé à l'exception de sa nouvelle enveloppe sonore

1 Lunes 4:08

2 Psychadeliose 4:44

3 Retrouvailles 3:00

4 Meteo 6:16

5 Inox 3:31

6 Atmosphere 4:45

7 Space News 2:52

8 2B 2:50

9 Nous Savons Tout (Remixé par Diakar) 3:22

(LP/DDL/CD 35:40) (V.F.)

(EM, New Synth-Pop)

Vous dire le temps passé à essayer de dompter cet album! Et pourtant…Et pourtant, je buvais chaque note de Trip in the Center Head et l'album éponyme à la fin des années 70. Et pourtant, dès les premiers accords de piano dans Lunes je notais un côté un peu plus froid. Il y a ce bourdonnement aussi qui rôde autour de cet élan séquencé numérique. J'étais un peu perdu, comme confus! Ce n'était pas cette souvenance sonore qui errait quelque part dans mes souvenirs. Le synthé par contre, c'était le même. Et lorsque son chant si mélodieux se perdait dans les lourdes frappes de vrais percussions afin de structurer un Jazz Lounge ou encore un Blues cosmique avec cet apparence de saxophone prenant la place d'une fausse guitare. J'étais plus que confus. Et que dire du Jazz progressif de Psychadeliose? Je n'étais définitivement pas à ma place. Surtout que Retrouvailles avait les mêmes airs. Synthé aux arômes de saxophone et percussions nerveuses. Je croyais entendre du Chick Corea. J'ai barré là! Et j'ai serré le tout dans ma filière 13. C'était fin Janvier 2020! Deserted Island Music lançait à grands coups de publicité la renaissance de Space Art avec uniquement une version vinyle de ENTREVUES. À l'époque j'avais demandé à Remy Stroomer, le propriétaire de DIM, si ce vinyle allait devenir un CD ou un format numérique. Il n'en était pas certain. Toujours incapable de l'apprivoiser, j'en ai discuté avec Remy, j'ai abandonné l'idée d'écrire une chronique qui serait défavorable parce que je n'aimais pas le genre, ni ce son. Les mois passèrent et j'ai bien tenté quelques écoutes… Jusqu'à ce qu'officiellement l'album soit réalisé en CD et en format téléchargement en début décembre. J'ai donc réécouté les 2 premiers albums du célèbre groupe Français. Dorénavant, je suis devenu apte à vous parler de ENTREVUES.

Le piano de Lunes est éclatant. Descendant paresseusement de son clavier, la résonnance de ses notes rencontre des riffs de claviers qui dessinent des cercles improvisés jusqu'à sa rencontre avec le synthé. Le chant de ce dernier est aussi beau que mélancolique. Roucoulant avec aise avec cette tonalité d'antan jusqu'à ce qu'il se fasse harponner par la batterie et une lourde ligne de basse suggestive. Lunes descend de son trône pour danser dans les bras d'un slow cosmique à saveur de Blues. Pesant et tournoyant comme dans cette première danse avec ma première blonde, Lunes ne peut cacher son jupon de MÉ qui l'entoure avec des séquences papillonnant dans cette brume sans bruine, unique à l'art de la musique électronique. Premier constat, et comparaison pour comparaison; ce premier titre de ENTREVUES est sensiblement construit sur le même genre de compositions que l'on retrouve sur les 2 premiers albums de Space Art. Des compositions courtes et structurées autour de refrains et couplets, sans paroles évidement, avec une place pour des solos. C'est l'ossature de ce nouvel album où chaque titre flirte avec une moyenne de 4 minutes, comme dans les années 77-78, à quelques exceptions près. Le synthé de Dominique Perrier est toujours aussi onirique avec ses parfums de trompettiste assis sur un quartier de Lune. Ce son si distinctif, basé sur un mélange de trompette et guitare, est toujours aussi dominant. Même que les patches de guitares sont sidérants. La batterie de Roger Rizzitelli est devenue celle de son fils Tommy et n'a aucunement perdue une seconde de précision chirurgicale, me ramenant doucement à la raison. Dans une écoute attentive piégée dans mes Totem, cet album-retour de Space Art jouit d'une très bonne réalisation avec un son aussi précis que franc dans une enveloppe sonore qui rehausse la valeur des compositions somme toutes sculptées autour d'un pattern récurrent; slow cosmique lourd et lent. Et autant Psychadeliose m'avait initialement recommandé d'abandonner, autant sa folie est devenue contagieuse, et autant j'aime cette ouverture remplie de carillons séquencés à la King Crimson (Larks' Tongues in Aspic). Cette dualité entre la batterie féroce et son contrepoids en séquences, alors que le synthé semble au-dessus de cette mêlé percussive en soufflant des harmonies qui prennent la forme de solos brisés sur les récifs d'un foudroyant Jazz-Rock électronique, est un sommet d'efficacité ici. Sortez votre casque et aiguisez vos tympans, le bonheur est dans les percussions! Désolé, mais Retrouvailles me fait toujours le même effet.

Titre poignant avec un intense solo de synthé-guitare et un majestueux hymne de MÉ contemporaine, Meteo nous propose une structure armée d'un mouvement du séquenceur qui nous rapproche de l'excellent L'obsession D'Archibald que l'on trouve sur Trip in the Center Head. Le titre grimpe dans nos émotions avec un mouvement de basse-séquences aussi soutenu que cette basse de Roger Waters dans One of These Days. Très structuré, le mouvement coure dans un bon rock électronique où s'accroche la présence d'un synthé imitant une guitare qui ramène le rythme débridé dans une phase mélodieuse ornée d'un magnifique solo. Meteo se remet en mode rock électronique pour son dernier tour de rythme avant de succomber à une autre phase d'intensité qui l'amène à sa finale. Un très gros titre! Plus on avance et plus ENTREVUES ressort avec les armoiries du vieux Space Art! Inox nous tombe entre les oreilles avec un rythme lourd et lent, comme un bon slow électronique. Le son voyage entre hier et aujourd'hui avec ces arômes de guitare aimantés par une excellente basse, jouée ici par Michel Valy, qui épouse même la flamboyance de cette combinaison sonore synthé-guitare. Un gros slow avec une très bonne batterie! Atmosphere est un peu construit dans le même moule de slow cosmique avec un synthé dialoguant comme celui de Jean-Michel Jarre dans son second tour de piste. L'attaque de Space News nous fait sursauter avec un rythme tressaillant nerveusement pour finalement se nourrir d'un rock acide lorgnant vers du Techno. Ce qu'il faut retenir est ce rythme sauvage dans un décor dynamisé à la Daft Punk où le vocodeur n'est pas désagréable du tout. Puissant, intense et martelant! Comme 2B et son rythme pulsatoire à faire brailler ce synthé-guitare. Le titre tombe dans un slow puissant et intense avec des arpèges courant en boucles harmonieuses sur un autre rythme de plomb. L'album se termine avec une version incendiaire de Nous Savons Tout, remixé et vitaminisé par Diakar. On est dans du gros techno-rave ici! J'ai la version vinyle de cet album, donc c'est la seule édition qui comprend Space News. Maintenant, la version CD vient avec un ordre différent pour 2B pour se terminer avec Drone et Psychadeliose (Remyx), alors que la version téléchargeable propose 8 titres seulement. Psychadeliose (Remyx) est ce 8ième titre et est précédé de 2B. Drone n'a rien de son titre avec un synth-pop mené par un synthé en mode dialogue. Structuré selon le même principe que les autres titres, il offre un rythme semi-entrainant avec un court couplet animé par un solo de synthé-guitare qui reviendra en finale avec une offrande plus inspirante. C'est le guide de la nouvelle MÉI (Musique Électronique Intelligente)! Psychadeliose (Remyx) est moins violent tout en étant plus rock. Un rock animé avec une approche de rythme de gang de rues bondissant d'un pas de vainqueur de sa ruelle. Si vous avez un titre à ne pas échapper, c'est lui! Dans ce cas, il faut oublier Nous Savons Tout (Remixé par Diakar). Un jour, il y aura peut-être un best of afin de retrouver ces titres. Un jour! Qui sait? Des éditions de l'album éponyme et Trip In The Center Head remasterisées à partir des bandes originales seraient donc aussi les bienvenues. En attendant, il y a ce ENTREVUES!

D'hier à aujourd’hui, la structure musicale de Space Art n'a pas changée avec de courts titres bien structurés. Le son n'est plus le même, notamment cette audacieuse guitare synthétisée qui est absolument géniale et ces percussions dont les frappes chirurgicales nous trimbalent d'un rock à du Jazz sans oublier ces lascifs Blues cosmique. Un solide album dont les 3 versions sont mixées indépendamment des visions de Patrick Pelamourgues, qui a masterisé l'édition vinyle alors que Michel Geiss s'est occupé des éditions CD et téléchargeable. La morale ici est de bien prendre son temps avant d'écrire que ce ENTREVUES est un excellent album avec une musique aussi punchée, dynamique qui mérite sa place dans une discographie séparée par près de 40 années…

Sylvain Lupari (24/02/21) ****¼*

Disponible au Deserted Island Music

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