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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Stellarium Pillars of Light (2023) (FR)

De l’excellent Berlin School mélodieux et hypnotique dans de riches ambiances cosmiques

1 Protoplanetary Disk 7:28

2 Ladder of Dust 9:06

3 Beam of Emission 9:23

4 Pilots of the Void 8:52

5 Sponde Radiance 11:24

6 Last Shuttle to Aldebaran 10:19

7 Vanished in the Nebula 8:56

8 Collapsar 6:35

(DDL 72:06)

(Cinematic Cosmic Berlin School)

Comment expliquer le coup de foudre? L'engouement que j'ai à écouter et réécouter en boucles cette dernière petite merveille dans les sphères de la musique électronique (MÉ) proposée par le label de Berlin School cosmique Exopshere Music? Stellarium est un nouveau venu dans l'univers de la MÉ de style progressive. PILLARS OF LIGHT est donc un premier album pour Sebastian Hebert, un musicien-synthésiste montréalais connu aussi sous son nom d'artiste Red Fog. Et ce surnom dépeint à merveille l'univers dans lequel le premier album de l'artiste canadien trempe. J'ai rarement entendu un panorama sonore aussi dense que sur cet album. Et pourtant, il n'y a rien d'extraordinaire. De la brume! Beaucoup de brume à la fois gazeuse et orchestrale. Des bancs de brouillard sonore aux nuances de noires dystopiques, sinon apocalyptiques, tellement opaque que les rythmes, tricotés en mode poly développement par un lumineux jeu du séquenceur, avancent avec un délicieux effet d'apesanteur de vissé dans leurs différentes formes de battements. Il y a aussi des effets sonores, autant organiques que mécaniques, et des splash de tonalités noires qui crachent des textures de drames cosmiques dans l'univers de PILLARS OF LIGHT. Mais revenons à ces structures de rythmes. La majorité des titres, 7 sur 8, reposent sur des mouvements en perpétuel évolution. La première ossature de rythme est une charpente qui sert d'ancrage au séquenceur qui multiplie son noyau en structurant des rythmes qui se multiplient et qui battent autant dans leurs ombres qu'en parallèle. C’est sombre, lourd, lent et pourtant entraînant. Autant pour les neurones, que le bout des doigts comme les pieds!

Les ondes vrombissantes, les nappes de basse bourdonnantes sont légion dans cet album. Elles jettent une aura de tragédie interstellaire aux ambiances en plus de nourrir les ouvertures et les finales, comme ici avec Protoplanetary Disk. Elles forment aussi des rayons de brume noire remplie de gaz cryonique dont les trajectoires circulaires sont comme le guet d'un œil état policier. Tout ça pour dire que les ambiances dans PILLARS OF LIGHT sont loin d'être banales. D'abord plutôt timides, des séquences structurent un lent rythme circulaire avec des battements plus ou moins espacés qui sautillent en tournoyant comme des strobes séquencés. Stellarium conçoit les bases, les panoramas de sa première aventure musicale sur Exosphere Music en laissant partir des ondes de wiisshh, de waasshh et de filets de voix absentes ainsi que des gros accords dramatiques qui amplifient et solidifient l'intense masse sonore des ambiances de la musique. Ici, comme sur les 7 autres titres de cet album. Le rythme reste ambiant avec ces élans espacés jusqu'à ce que le séquenceur active une ligne plus accentuée après la 4ième minute. Son débit devient une vague rythmique ondulante dont le flux saccadé forme un filament stroboscopique qui s'évapore dans des brumes interstellaires remplis de gaz froid. Dans un décor quasiment similaire au premier titre, Ladder of Dust suit avec un rythme lent qui sautille avec un effet d'apesanteur de lié aux séquences. Une autre ligne de séquenceur adopte cette vision en sautillant en symbiose et dans le même sillage de la première structure de rythme. Un gros nuage de brume et de wiisshh enveloppe le rythme qui vibrionne de ses sauts circulaires, toujours ambiant mais entraînant pour les neurones. Au final ça donne une structure de rythme ambiante, lente et lourde qui résonne en dessinant ses axes circulaires tout en flirtant avec une lointaine vibration stroboscopique. Les ambiances de Beam of Emission reflètent l'esprit derrière le titre. Un gros effet réverbérant circulaire tournoie lentement, comme un gyrophare cyborg surveillant les horizons avant que le rythme lourd et résonnant se mette à sautiller sur un tapis d'effets sonores qui expire des lamentations organiques. Ça fait très Pink Floyd dans TDSOTM, pensez à On the Run. Le rythme se développe après la 3ième minute. C'est ici que j'ai eu le coup de foudre! Les battements ont une texture caoutchouteuse organique. On dirait la gorge d'un crapaud qui ne cesse de battre! Le séquenceur active une ligne de séquences dont le débit saccadé coule initialement en symbiose avec les battements premiers pour dériver lentement vers une marche ascensionnelle titubante. C'est noir, lourd et lent. Et j'aime ça! Les deux structures unifient chaque contraste, fluide et saccadé, dans une autre structure de rythme qui fait danser les neurones, le bout de nos doigts plus que nos pieds. Une séquence de 3 battements pulsatoires graves et métalliques, bam-bam-bam, donne encore plus d'amour à ce rythme qui fera vibrer vos lattes de plancher. Excellent!

Pilots of the Void met en relief tout cet arsenal d'effets sonores aux dimensions dantesques qui enveloppent les structures de PILLARS OF LIGHT. Des ondes de synthé à la recherche de fugitifs en voie d'extermination balaye les horizons de ce titre lourd et lent qui est nimbé d'effets électroniques tissés dans des visions organiques comme mécaniques. Ce rock cosmique, d'une séduisante mollesse flottante, est principalement conçu sur un maillage de séquences aux tonalités contrastantes, de percussions électroniques aux battements circulaires et d'une ligne de basse séquences qui résonne comme un ventre affamé. Sponde Radiance débute avec une ouverture atmosphérique très intense d'où s'extirpe une ligne de basses séquences ascendante. Le rythme est lourd et résonnant, comme à l'image des autres structures de l'album, avec un léger effet de galop qui lui donne un élan lourdement plus entraînant ici qu'ailleurs dans ce premier album deStellarium. Des effets sonores et des battements circulaires d'une ligne de séquences qui fait alterner la teinte de ses couleurs aident à donner plus de vigueur à un autre très bon rock cosmique assez pesant. Last Shuttle to Aldebaran présente un rythme circulaire plus vivant sis sur une ligne de basses pulsations résonnantes. L'effet vibrionnant de ces pulsations crée un vague effet d'écho tandis que le séquenceur subdivise son noyau avec d'autres lignes qui sautillent en parallèle dans un effet d'alternance où une autre ligne s'échappe avec une étonnante tonalité de Tangerine Dream, dans la couleur et le débit. Autant rythmique qu'harmonique, cette ligne ondule avec un effet ascensionnelle dans ces nuages de brume orchestrale qui parfois donne plus de musicalité à PILLARS OF LIGHT. Un autre excellent titre! Vanished in the Nebula propose un rythme lourd et puissant avec le pas d'un séquenceur qui semble flotter entre deux sphères. Le mouvement se raffermi avec l'arrivée d'une autre ligne de séquences, plus cristallines, qui sautillent avec un débit sautillant légèrement plus accentué. Une brume orchestrale à la Software et des accords gras, sombres et résonnants recouvre cette polyrythmie qui converge en une symbiose inattendue, donnant ainsi une texture de drame interstellaire à Vanished in the Nebula. Collapsar termine PILLARS OF LIGHT avec un titre atmosphérique et un riche panorama sonore inspiré par une vision cosmique hors du commun. La musique se développe avec des pulsations inversées, créant une forme de rythme ambiant animé par des effets de succion d'une énorme ventouse d'une pieuvre unibrassiste. Un rayon sonore fait entendre ses mugissements rotatifs, ajoutant un zest apocalyptique dystopique aux ambiances, alors que la brume étend un brouillard résonnant où se terrent des voix absentes et les délicats bruits organiques d'une faune de dermaptères et de chilopodes cyborgs.

Comme avec Cyclical Dreams, il se passe de très belles choses dans les studios de Synphaera et de sa division Exosphere Music. Il n'est plus rare que mes oreilles rencontrent de solides albums, et même des petits chef-d'œuvres inattendus comme cet excellent premier album de Stellarium, PILLARS OF LIGHT. Des rythmes hypnotiques et des ambiances cosmiques d'une richesse sonore incomparable sont à l'agenda de cet album nourri par du Berlin School cosmique.

Sylvain Lupari (25/10/23) *****

Disponible au Exosphere Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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