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  • Writer's pictureSylvain Lupari

SYNDROMEDA: Close to the Core (2019) (FR)

“Toujours difficile à apprivoiser, la musique de Syndromeda fait des concessions sur Close to the Core”

1 Today! 11:35

2 The Archetype 12:18

3 Life is so Beautiful 7:37

4 The Retreat of the Entity 11:13

5 Just Another Pinprick 10:27

6 Boiled Brains 7:09

7 Into Nothingness 6:53

(CD-r/DDL 67:15)

(Progressive Belgium School)

Un Syndromeda avec 7 titres sur un CD simple!? Il faut remonter en 2012 avec Time Will Never Be The Same pour renouer avec autant de possibles versatilités dans un album qui n'arrive même pas au seuil des 70 minutes. Et le résultat est différent avec CLOSE TO THE CORE, même si la tonalité reste emblématique du répertoire Danny Budts. Les 4 premières minutes de Today! sont puisées dans les zones énigmatiques des univers de Syndromeda. Des brises creuses, des souffles rauques et des chuchotements haletants font partie de cette zone de sons troublants qui ornent la palette d'ambiances du musicien/synthésiste Belge. Cette amalgame qui peut concurrencer aux meilleures ambiances de film de terreur se termine par une ombre ténébreuse jetée par une chorale méphistophélique. Et cette introduction donne naissance à ce rythme statique, qui fait du surplace tout en donnant l'impression d'avancer, typique au mouvement du séquenceur de Syndromeda. Les séquences avancent et reculent avec leurs résonances lourdes, donnant ainsi toute la liberté à Danny Budts pour dessiner ces solos bien convolutés qui se tordent de douleurs tonales sous ses doigts habiles. Au poids des séquences et du séquenceur usuels, il faut ajouter ces ions sauteurs remplis de grésillements autant organiques qu'iconoclastes et qui font office de magma sonore, ou de bouillerie rythmique, surdimensionnant la placidité des mouvements sédentaires du musicien Belge. Mais peu importe, Today! donne ainsi le ton à un album assez différent de Syndromeda dont l'approche plus mélodique rejaillit encore plus dans son monde fait de complexité. The Archetype est son contraire. Son intro est tout autant nébuleuse, mais avec une vision de musique cosmique flottante. Le rythme naît après les 4 minutes avec une longue procession du séquenceur. Cette structure passive supporte le poids des ombres et d’une chorale chthonienne, avançant doucement vers des nappes passives d'un synthé en mode laisse-moi dormir. On oublie ce titre pour plonger dans un autre décor remplit de voix brumeuses qui forgent ces chorales dont la ligne est très mince pour délimiter une astrale pour une chthonienne. Life is so Beautiful sautille sur un rythme circulaire. Sur un chapelet de séquences et ses légères imperfections qui gambadent maladroitement tout en tournant en rond. Enjoué, ce rythme ne l'est pas autant que cette mélodie et son air remplit d'innocence, et son charme, qui est couchée par un clavier qui se déchire entre deux tonalités. Une voix nous parle en seconde moitié? Pas grave, elle est douce et s'harmonise plutôt bien dans ce décor tonal unique à Danny Budts.

Après cette mélodie aux ambiances de vieille musique française, The Retreat of the Entity propose aussi une ligne de rythme sculptée dans les douceurs luminescentes de Life is so Beautiful. Sauf que le séquenceur perd le contrôle et libère une couple de séquences qui s'évadent dans toutes les directions. Ce débordement devient contrôlable lorsque la structure filtre deux lignes, une pulsatrice et l'autre oscillatrice, qui s'harmonisent dans une autre forme statique. Des nappes de voix absentes et d'autres de brume radioactive entoure cette structure, alors que des solos et de morceaux d'harmonies achèvent la finition du décor. Je n'étais pas trop certain d'avoir entendu des parfums de Tangerine Dream dans ce titre, ce qui est très rare dans la musique de Syndromeda, mais les ambiances et surtout la tonalité des synthés qui ouvrent Just Another Pinprick m'obligent à ce certain constat; il y a bel et bien des parfums de Tangerine Dream dans CLOSE TO THE CORE et ils servent plus à garnir les ambiances qu'à repenser la formule de rythmes. Quoiqu'ici, on peut entendre ces séquences déboulées sur un convoyeur tournant plus rapidement par moments. Ce qui donne à Just Another Pinprick une structure plus riche en séquences à laquelle se greffe ces pépiements rythmiques et ces séquences organiques que Danny Budts aime bien insérer afin de donner beaucoup de tonus et de relief à ce titre qui tantôt roule avec fluidité et tantôt fait du surplace sur les autoroutes de la musique ambiante. Boiled Brains est un titre intéressant avec sa structure de rythme nettement plus fluide et son synthé connecté à l'univers Redshift. Les mailles du séquenceur sont faites de tonalités conventionnelles et celle du répertoire de Syndromeda dans un mouvement fluide rempli de billes dysfonctionnels et de nappes de brouillard qui se métamorphose en une lugubre chorale. Into Nothingness est un titre ambiant dont la richesse des vents et des brises tamisant les graines de sables cosmiques donnent cette dimension unique aux mouvements inertes de Syndromeda.

Toujours difficile à apprivoiser, la musique de Syndromeda avait fait des concessions sur l'album Eternal Destination et revient avec un petit tour bien timide avec CLOSE TO THE CORE. Ce n'est pas encore le Klondike de l'accessibilité mais il y a un bout de fait, notamment avec des titres comme Life is so Beautiful et Boiled Brains. Pour ce qui est du reste, c'est du Syndromeda comme on aime. Toujours difficile à apprivoiser…même en 24Bits.

Sylvain Lupari (15/09/19) ***½**

Disponible au SynGate Bandcamp

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