“Si on recherche quelque chose de différent en MÉ, ce nouvel album de Syndromeda devrait répondre à vos besoins”
1 Native Alien Meeting 27:10 2 Upside Down 15:13 3 Reproduction NOT Allowed 10:35 4 Back to Sub-Reality 16:02 SynGate | CD-R SS23
(CD-r/DDL 69:02) (Dark ambient and progressive vintage EM)
Une lointaine ombre installe une texture sonore d'ambiances. Des ambiances sombres qui troquent leurs brises creuses pour des nappes nimbées de voix astrales. Lent! C'est avec une lenteur épidémique que se développe la longue introduction de ce dernier opus de Syndromeda. Près des astres, les sons et les tons prennent les apparences du rêveur. Sur Native Alien Meeting Danny Budts a tressé un alliage de mécanisme industriel, de brises creuses et de voix lointaines qui flottent comme une épave au travers le vide intersidéral. Et non, Syndromeda n'a pas changé d'un iota sa signature sonore. Ambiances sombres, éclats de synthé perçants et séquences radioactives mélangées à celles plus vintages de Tangerine Dream animent les 70 minutes de son dernier opus sur le label SynGate. Flirtant avec la noirceur des abysses, les lignes de synthé rôdent comme des spectres venus de très loin. Mis à part quelques pulsations et des mouvements de nappes qui tissent des moments intenses, les 19 premières minutes de Native Alien Meeting sont purement d'ambiances et de poussières de bruits. Des percussions se mettent à marteler discrètement sous une masse de voix cosmiques alors que des séquences scintillent de ces tonalités organiques que Syndromeda aime insuffler à ses ambiances. En fait, tout l'action pour les sens se passe dans les 6 dernières minutes. Le rythme y est ambiant avec un amalgame de séquences aux tonalités aussi diversifiées que les bases du rythme. J'aime bien Syndromeda mais j'ai trouvé l'introduction de cette rencontre des premières nations d'extra-terrestres bien trop longue. Mais Danny Budts sait comment redresser son navire sonique. La structure de séquences, qui s'écoutent comme un concert de pépiements d'oiseaux qui bégaient, de Upside Down émerge après un court moments ambiosphérique d'où émerge un langage de forme extra-terrestre. Le rythme est forgé de séquences qui boitillent et d'une autre ligne de pulsations, avant de devenir plus fluide avec un mouvement ondulant comme une ascension sans fin. Une très belle ligne de flûte jette une surprenante musicalité à ce rythme dont la muraille de voix astrales entoure toujours d'une enveloppe de mystère. C'est du bon Syndromeda qui remplit nos oreilles d'un rythme unique à sa signature pour les 8 prochaines minutes, avant qu'un duel entre ce concert de voix apathique et ses beaux chants de flûte enveloppe Upside Down dans un cocon morphique. J'ai bien aimé! Reproduction NOT Allowed propose une introduction gorgée de râles mécaniques que des nappes plus musicales bercent avec tendresse. Ce son est unique et fascine avec une approche quasi vampirique. Des séquences cognent comme une balle métallique attaché à un fil et qui revient tout le temps se cogner la rondeur sur une palette de métal. Une autre ligne rampante accompagne ce rythme statique qui est soudainement inondé de voix absentes. Une autre ligne de séquence anime encore plus le rythme avec des sauts vifs et désordonnés, donnant une vie rythmique artificielle à Reproduction NOT Allowed qui conservera son approche stationnaire. Idem pour la structure rythmique de Back to Sub-Reality! Quoique plus soutenu et présentant deux lignes, une plutôt conservatrice et l'autre très nerveuse, de rythme qui est moulé dans le genre de Upside Down, sauf que les solos stridents remplacent les chants de flûte. C'est du pur Syndromeda et ça demande quelques écoutes avant d'apprécier. C'est aussi vrai ici que sur la grande majorité des albums du synthésiste Belge. Si on cherche de la variété, parce que le son ici est tout à fait unique, et une musique cosmique progressive, WHEN IN-Side BECOMES OUT-Side est l'album tout désigné. Une autre belle aventure sonique de Syndromeda que ses fans vont déguster...les neurones dans le cosmos!
Sylvain Lupari (17/10/16) ***½**
Disponible au SynGate Bandcamp
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