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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Syndromeda XXX (2017) (FR)

La musique de Syndromeda rejoint les limites d'une imagination débordant de défis cérébraux. Et il y en a de très bons sur ce XXX

1 Excitement 14:58 2 Passion 24:16 3 A Quickie 5:11 4 Hormonal Effects 16:11 5 My Darkest Wishes 11:05 SynGate ‎| CD-R SS24

(CD-r 71:43) (Progressive Berlin School)

Les tonalités des séquences, les sonorités des effets et les harmonies des synthés. Magiques et uniques, elles sont le sceau d'une musique électronique qui se démarque tout en étant difficile à amadouer. La musique de Syndromeda! Et pourtant, année après année, album après album, Danny Budts persiste et signe avec une MÉ dont les charmes ne demandent qu'à être cueillies par des oreilles qui veulent entendre autre chose que l'ordinaire. XXX est le 30ième album du synthésiste Belge. Jouant sur la thématique de la plus vieille des passions de l'histoire de l'humanité, Danny Budts propose plus de 70 minutes de MÉ pour les sens dans sa signature sonique unique où rythmes et ambiances naissent toujours de ces particules d'éther et de pénombres qui parfument l'univers de Syndromeda.

C'est avec un mini festival de pépiements et de battements organiques que Excitement tombent dans nos oreilles. Un chant d'oiseau qui vient de recevoir sa dose de sexe s'extirpe de cette trame d'excitation. Ces chants percent une dense membrane de brumes âcres, alors que l'ossature rythmique prend forme avec de larges boucles oscillatrices qui vont et viennent dans un épais nuage aux ondulations aussi fluides qu'une main valsant dans le vide. Le mouvement des séquences perd ses ombres qui peu à peu forgent une rythmique en parallèle sous des torsades réverbérantes. Entre douceur et tumulte, Syndromeda joue avec la cadence du séquenceur, structurant des phases ambivalentes et/ou plus tranquilles où la diversité des tonalités gambade comme des loups fureteurs dans cet univers d'ambiguïté que Dany Budts peint de moult couleurs allégoriques. Passion étend ses 24 minutes avec une lourde introduction étoffée dans le mysticisme. Une énorme flamme sonique, couchée sur le côté, diffuse ses rayonnements qui sont en contraste avec sa beauté méditative. Le noir, comme le blanc et le bleu flottent lascivement avec un étrange soupir chthonien jusqu'à ce qu'un premier mouvement du séquenceur hoquète une structure incertaine qui monte et descend, va et vient dans un étrange parfum béatitude. J'aime bien la vision de A Quickie et ses séquences qui coulent avec tellement de fluidité dans une structure stationnaire ornée de nappes et de soupirs qui sont tellement évidents.

C'est dans constellation illuminée de mille feux que Hormonal Effects accoste entre nos oreilles. Un chant très familier de communication avec des extra-terrestres allume nos souvenirs alors qu'une énorme nappe monastérielle tombe avec un enjeu dramatique. Un très bon mouvement de séquences délie une structure cousue de mille bonds qui sautillent dans une double ligne de synthé, une angoissante et l'autre plus mélodieuse. C'est cette approche en demi-teinte qui séduit le plus dans Hormonal Effects. Des chants Égyptiens et d'autres plus Grégoriens ornent avec panache une très bonne structure de rythme à la Berlin School qui maintient son rythme stationnaire dans cette enveloppe d'ambiances en constante mutation qui nous offre encore plus de chants paradisiaques à mesure que les secondes s'épuisent dans le temps. Un très bon titre de Syndromeda! My Darkest Wishes nous attire dans l'univers très ombrageux de Dany Budts. Là où les torsades de synthé se tortillent dans du magma sonique d'où s'élèvent des ululements nocturnes. Une lourde séquence, résonnante à la Redshift, vient à bout de ces ambiances au point d'ébullition de 5 minutes, laissant tout le passage à ce mouvement tonitruant et à son ombre grésillante. Violente, l'approche reste tout de même sédentaire dans un lourd rock cosmique unique à ces tonalités connexes qui tintent et dansent dans cet univers cousu de parallélisme de Syndromeda.

Un album très personnel pour Dany Budts, XXX est dans la veine des très bons albums, je considère qu’il s'agit d’un de ses très bons depuis quelques années, de Syndromeda. De bonnes séquences lourdes et bourdonnantes qui battent des mesures stationnaires et toujours évolutives dans un décor sonique digne de l'intérieur d'un volcan en ébullition, la musique de Syndromeda rejoint les limites d'une imagination débordante de défis cérébraux. Et il y en a de très bons ici. Hormonal Effects est à scier nos jambes! Sylvain Lupari (08/05/2017) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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