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  • Writer's pictureSylvain Lupari

TOTEMTAG: Exploring The Numinous (2021) (FR)

Cet album propose pas moins de 90 minutes d'une MÉ propulsée par séquenceurs

1 Soft Takeoff 7:24

2 Vertical Highway 23:44

3 Horizontal Sunrise 8:11

4 Sun Through Pink Haze 8:00

5 Surfing on Thin Air 8:52

6 The Bright Side 12:22

7 The River of Karma 12:53

8 Stellar Wind 8:11

(DDL 89:40)

(Berlin School)

Un autre nouveau-venu? Oui et un autre de ces musiciens qui envahit les sphères de la MÉ contemporaine au même débit que Phrozenlight. Regardez ça comme vous voulez, Totemtag a mis sur sa page Bandcamp pas moins de 32 titres depuis le 24 mai 2020!!! Mais il faut dire que Massimo Teodorani, docteur en Astrophysique et auteur littéraire fait de la MÉ depuis plus de 20 ans où il a amassé sa part de synthétiseurs et séquenceurs analogues et numériques. Influencé par le modèle Berlin School, il perçoit la MÉ comme étant une antenne pour se connecter au monde des idées. Nostalgique du rock progressif des années 70, il aime bien aussi toucher au style Chillout. Avec un nom tel que Totemtag, on penserait faire un rapprochement entre sa musique et celle électronique-opéra et néoclassique, comme l'album Totentag de Klaus Schulze. Heureusement, il n'en est rien. À tout le moins sur ce EXPLORING THE NUMINOUS qui propose pas moins de 90 minutes d'une MÉ propulsée par séquenceurs dans des ambiances et des solos de synthé divisés entre les univers de KS et Tangerine Dream.

On débute par une approche de rock électronique cosmique avec Soft Takeoff. Le séquenceur libère une ligne de circulaire avec des ions spasmodiques et d'autres ayant une tonalité électronique excentrique. Les percussions matraquent ce rythme ascendant avec des frappes lourdes dont les résonnances se perdent dans des nappes de synthé qui s'étirent en solos aux très forts parfums TD. J'aime ça lourd et lent, c'est lourd et lent avec un débit circulaire légèrement stroboscopique sous une brume rayonnant de son contour irisée. Un petit problème qui risque d'agacer certains d'entre vous est un mauvais minutage dans les fondus. Vertical Highwayest un long titre débutant avec des signaux sonores perdus dans une brume cosmique chargée de bourdonnements ambiants. Le séquenceur actionne un rythme pulsatoire de concert avec un cliquetis métallique métronomique. Ce rythme statique dérive dans un Cosmos, devant une chorale séraphique avec des effets de gargouillement élastique et une seconde ligne du séquenceur pépiant comme une flopée de moineaux. Et le tic-tic métronomique nourrie notre obsession au-delà de la 12ième minute alors que le synthé éparpille ses solos dans sa brume allégorique. Des tirs d'une arme extra-terrestre venus de nulle part vous feront sans doute sursauter, un peu comme si Totemtag manquait de confiance dans son long parcours minimaliste. À moins qu’ils servent de balise afin de nous indiquer une bonne modification du titre un peu avant la 14ième minute. Des sirènes tourbillonnent vivement, donnant l'impression d'une augmentation dans une cadence qui reste pourtant la même, bruits en plus. C'est vrai que nous sommes dans un Vertical Highway et tout peut effectivement survenir. Cette phase bruiteuse perdure un gros 4 minutes avant que la musique revienne sur ces charmes initiaux avec une vision légèrement plus cosmique dans les effets sonores. Horizontal Sunrise offre une structure de rythme progressant entre le style ambiant statique à une bonne vélocité avec des ions sautant en une belle cohésion alternante. Les ambiances sont injectées de brume et d'effets sonores dans le ton alors que le synthé souffle nappes et solos qui ont cette tonalité très TD. Sun Through Pink Haze est une ballade ambiante avec un clavier songeur éparpillant ses accords sur une structure assez séraphique. On y dort bien!

Surfing on Thin Air nous amène littéralement sur des montagnes russes avec un débit vif, rapide. Prenez la seconde partie de Horizontal Sunrise et vous avez un rythme endiablé où le séquenceur reste un peu plus en retrait pour exposer un peu mieux la chorale de voix absentes qui suit le parcours de cette ligne de basse-séquences courant à vive haleine sous une pléthore d'effets sonores intergalactiques et de nappes de brume chtonienne. Le synthé y est aussi discret, fomentant de courtes harmonies vers la finale de cette course infernale. Des explosions de bruit-blancs, des soupirs ectoplasmiques, de l'électricité statique en sons! L'introduction de The Bright Side navigue dans ses eaux psybient en ajoutant des ululements spectraux et des cerceaux de sons se désagrégeant sur une distance de 5 minutes avant que chaleur tonale s'y installe. Une forme ambiante ténébreuse circule et s'agrippe à un mouvement ondulant évanescent sous une brume orchestrale. Le rythme s'installe 90 secondes plus loin avec l'écho de battements arythmiques sous d'intenses lueurs de désespoir d'un synthé à la recherche de son identité; solos, harmonies ou effets sonores Un ion sauteur solitaire piétine avec obstination, finissant par amorcer une structure de rythme qui ira croissante jusqu'à la finale d'un titre où le synthé reste complice de ses ambiances glauques. The River of Karma fait parti de ces titres qui accrochent tout de go avec son rythme débridé offert par un séquenceur plus rapide que le jeu de mains et de pieds du batteur. Ce rock électronique sans répit est cerné par les multiples possibilités d'un synthétiseur responsable de cette dense brume cosmique ainsi que des effets de voix et des jets de flûtes aussi audacieux que dans l'univers de Klaus Schulze, sans compter ces solos qui aux chants hybrides. Plus le titre avance et plus il est emporté par des vagues de sons qui déferlent avec violence. Des élans qui donnent une perception de ralentir le rythme, surtout dans son dernier tiers. Stellar Wind est le genre de truc qui m'attire irrésistiblement. Le séquenceur met sur la table un rythme avec des ions alternant avec équité dans un genre de mi-randonné et mi-chevauché cosmique. Une brume sablonneuse ceinture cette structure qui sautille aléatoirement dans un nuage d'artifices sonores d'un synthé qui parvient à injecter des notes qui se perdront, mais pas tous. Ces notes s'étirent en effets, en solos nébuleux et en pads de brume apocalyptique. Encore ici, Totemtag souffle une fusion de TD et Klaus Schulze sur cette structure où les trompettes de brume finissent par ensevelir l'impact de son rythme.

On ne peut nier que Totemtag possède ce sens de composition qui donne de la couleur à sa musique. Le musicien Italien couche littéralement en musique les sens de ses 8 titres qui ornent les 90 minutes de EXPLORING THE NUMINOUS. Mis à part les fondues, l'album s'écoute bien et demande quelques écoutes afin de bien s'acclimater à ces nouvelles ambiances où les influences du Dream et de KS s'accouplent dans une vision différente de ce qu'on aurait imaginé.

Sylvain Lupari (07/11/21) ***½**

Disponible chez Totemtag Bandcamp

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