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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ZODIAC: I.C. (1995-2019) (FR)

“Avec 4 long titres qui transitent entre le moderniste, le vintage, la complexité et l'accessibilité; I.C. était, et est encore, une bouffée d'originalité”

1 Dynamic 16:35

2 Rhythtmic 14:04

3 Synphonic 30:53

4 Aquaric 12:14

CUE-Records NL ‎| CUE 1112

(CD 73:42) (New Berlin School)

Voici une autre vieillerie portée à nos oreilles après un nouveau mastering de Ron Boots. Pour la petite histoire : Zodiac est un duo Hollandais, composé de Frans Ramakers et Ruud Grothauzen, qui a fleurit et pétrit au cœur des années du New Berlin School sur le label Cue Records. Produit et réalisé par Ron Boots, alors dirigeant de Cue en Hollande, I.C. est le seul album de Zodiac. Il est sorti en 1995 alors que la MÉ tentait un virage commercial qui s'est avéré un désastre, tant au niveau de la réception du public que de la qualité artistique des œuvres proposés. Cet album de Zodiac était une bouffée d'originalité avec 4 longs titres qui transitaient entre le moderniste, le vintage, la complexité et l'accessibilité. Près de 25 ans plus loin, Groove ressort I.C. avec un léger dépoussiérage qui maintient intacte toute l'originalité de cet unique album de Zodiac.

Dynamic n'aura aucune difficulté à convaincre les oreilles timorées. Après une introduction proposée avec une onde qui grandit comme une ombre menaçante entre des clapotements d'eau usée et des accords incertains, une structure de rythme se met à danser. Son approche fluide zigzague parmi d'épars coups de batterie. Une autre ligne de rythme émerge et son décalage bat en harmonie avec la première. Une troisième ligne apparaît! Son apport est plus harmonique et entraîne une série d'accords et d'arpèges qui se cimente en un bloc harmonique aussi dru que cette structure de rythme nourrie par un intense maillage de percussions et de séquences. Une ligne de riffs éclot et entraîne le rythme changeant de Dynamic vers un solide rock électronique. Cette structure évolutive s'allie un séquenceur en folie qui dribble ses ions rythmiques comme dans les meilleurs moments de Chris Franke. Il y a quelque chose de très attirant dans cette continuelle permutation rythmique qui atténue sa voracité en seconde moitié. Ah oui, un petit détail! L'influence principale ici est Tangerine Dream, période Jive. Rhythtmic débute avec une série d'arpèges cristallins qui effectue des ruades cosmiques dans les chants d'un synthé éthéré. L'environnement est sombre et les nappes de synthé sont plutôt mélodieuses. Une ligne de basses séquences cogne avec insistance, mais Rhythtmic s'attache à son voile d'harmonies légèrement bucoliques. Cette ouverture propose des moments très accessibles. Et si les transitions entre les multiples phases de Dynamic coulaient avec douceur, c'est tout le contraire ici. Notamment en seconde moitié qui est plus complexe avec une vision décousue qui me rappelle un peu le rock progressif Italien. Du haut de ses 31 minutes, Synphonic nous en met plein les oreilles avec de très bons passages qui glissent plus efficacement vers des moments plus intenses ou plus complexes qui revient toujours vers des phases plus accessibles. Il y a de très belles orchestrations et les arrangements transitent entre douceur et une musique plus angoissante. Des structures de rythme électronique éclatent pour sortir de leurs bulles afin d'offrir de très bons passages guidés par les influences de Johannes Schmoelling. Les effets sonores ont du punch, j'adore les percussions de styles claquettes, et des effets de voix intrigantes vont et viennent à la même vitesse que les rythmes changent de peau dans un décor qui flirte même avec un léger brin de folie libertine au niveau des enchaînements dans un décor toujours florissant et en continuel mouvement. Toujours, le première partie est plus intense avec un paquet de figures de rythmes qui se collent afin de créer une belle homogénéité, ce qui faisait défaut dans Rhythtmic. On a droit à un passage plus mélodieux, plus ambiant autour des 20 minutes. Un passage qui n’altère en rien le niveau de créativité de Frans Ramakers et Ruud Grothauzen. Plus court titre de I.C., Aquaric vogue sur l'espace mélodieux et flûté de Tangram avec une légère ascension rythmique qui n'a rien à voir avec ce classique de Tangerine Dream.

I.C. est ce genre d'album que l'on déguste peu à peu, avant de se rendre compte qu'il est déjà terminé. La position des titres aide à mieux apprivoiser cette musique en constant mouvement qui cache plus de très bons moments que des moments vides. J'ai en pas compté beaucoup! J'ai trouvé mon compte dans cet album qui est une véritable mine d'idées et de visions camouflées dans un imposant collage de rythmes, de mélodies et de murailles d'ambiances. Des bons synthés avec des beaux solos et des beaux claviers avec de belles harmonies! Des séquenceurs en folie et des percussions électroniques savamment insérées! Vous avez là les 4 ingrédients majeurs qui, combinés à de bonnes toiles d'ambiances électroniques et organiques, vont vous faire passer par toutes les gammes de la curiosité musicale. Très bon! Et j'adore lorsque Groove plonge dans le temps…

Sylvain Lupari (22/11/2019) ***½**

Disponible chez Groove NL.

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