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  • Writer's pictureSylvain Lupari

AKIKAZE: Blue Sky Events (2014-2018) (FR)

“De multiples phases transitoires avec de solides ponts, Blue Sky Events propose une MÉ qui devrait plaire aux fans de MÉ légère comme celle de IC dans les années 90

1 Blue Sky Events 16:18 2 Twist of Fate 9:13 3 Heart to Heart 5:16 4 Rebound 34:05 5 Leap of Faith 13:40 Syngate Wave | PCX5

(CD-r/DDL 78:40) (Melodious evolving EM)

Peipijn Courant est un autre vétéran sur la scène de la MÉ de style Berliner qui tranquillement semble vouloir ressurgir des oubliettes. Après un premier album retour très convaincant en Solstice l'année dernière, le musicien derrière Akikaze donne le go à une réédition de son dernier album solo dont la sortie en Décembre 2014 coïncidait avec ses 25 ans de carrière. Composée entre Octobre et Novembre 2014, la musique de BLUE SKY EVENTS arbore ce petit cachet rétro qui s'accorde assez bien avec une pochette, affreuse je le concède, qui incite les yeux, et les oreilles, à s'enfuir vers des iles paradisiaques. Et qui dit Akikaze dit aussi longues structures en mouvements avec une touche de romantisme qui rend la musique du musicien Hollandais plus attrayant et plus efficace qu'un premier jugement laisse paraître.

Une guitare acoustique lance le débat juste avant que des orchestrations saccadées à la Tomita, Snowflakes Are Dancing, propulsent la douce romance acoustique tout au fond de nos tympans. Des grosses caisses ajoutent un poids dramatique alors que le pépiement des effets électroniques situent la pièce-titre dans le confort de ses éléments. Le rythme qui suit est aussi fluide qu'une course contre la mort avec un bon mouvement séquencé auquel Akikaze ajoute des nuances dans le ton. Un petit refrain baroque divise ce rythme effréné qui repart de plus belle avec une ligne de basse capable d'épauler ce rythme électronique habité par ses phases d'hésitation. Ces phases d'ailleurs qui ralentissent la course de Blue Sky Events propulsent aussi la musique vers de nouveaux niveaux avec l'ajout d'orchestrations et d'effets de synthé aussi harmonieux que ceux des années 70 du mouvement exploratoire Français. La force de cet album, et je crois que c'est aussi une des forces de Peipijn Courant, est sans aucun doute les subtiles évolutions dans les 16 minutes de Blue Sky Events, et c'est la même chose pour le gigantesque Rebound. Suivant un même fil conducteur, la musique, ses harmonies et ses effets, est constamment défiée par des nouveaux éléments qui se greffent à la course vertigineuse du rythme. Un petit intermède acoustique propose une courte phase de repos pour les neurones avant que le rythme ne revienne en force avec une enveloppe plus électronique qui me fait penser à la musique de Space Art ou encore de Michael Garrison. Ce duel entre les parfums analogues et ceux plus contemporains ajoutent un fort élément de charme à cette structure où les lignes de basses avalent les percussions électroniques qui pourtant donnent du tonus aux phases métamorphiques de cette très bonne pièce-titre. Après une savoureuse introduction marquée sous le signe d'une romance bucolique Irlandaise, la flûte de Twist of Fate laisse place à une approche plus baroque avec un séquenceur très Tangerine Dream des années Jive qui fait sautiller ses ions dans les nappes vampiriques d'un orgue ténébreux. Même dans ses 9:13, ce titre, composé en 1994 avec Lambert Ringlage, joue aussi sur ces structures de refrains rose-bonbons avec une flûte enjouée qui laisse une approche plus rock et sombre dévorée ses instincts champêtres. C'est mélodieux et la flûte charme ma belle Lise. Ça vous donne une idée!

Heart to Heart est un titre sans rythme, sauf pour son lit de pulsations cardiaques, où une guitare électrique pleure sur un dense décor de brume qui dérive dans une approche cosmique. Le début de Rebound va vous faire sursauter avec un montage sonore qui me semble bâclé où bruit d'une foule en délire rugi dans nos tympans sans avertissements. Pas de fade-in! J'ai trouvé ça très désagréable. On trouve la même chose sur l'enregistrement original. Effets de feux d'artifice, guitare romanesque, clavier astral et ambiances rêveuses, ses 34 minutes épousent le processus évolutif de la pièce-titre. Le titre est divisé en plusieurs phases qui vont du pur rock électronique, mené de plein fouet par des séquences fiévreuses, à de belles mélodies accroche-cœur et bucoliques, à des structures un peu New Age bien sobre et des ambiances qui servent de tremplin pour diviser les multiples phases d'un titre dont les moult changements nous font décrocher par endroits. Divisé en deux segments, Leap of Faith propose un introduction d'ambiances tissées de nappes brumeuses où pleure un synthé et ses lignes de chœur. Cette approche très nostalgique se fond dans un tango électronique mené par un clavier aussi versatile dans son approche que les éclairs structuraux qui mènent les multiples phases liées par un travail de moine dans ce BLUE SKY EVENTS.

Un album honnête avec des failles au niveau de l'enregistrement (les fade-out et les débuts manquent de fini) qui agacent mais ne diminuent en rien la talent de scripteur sonique d'Akikaze. Les amateurs de la musique légère du label IC, je pense entre autres à Megabyte, TeeKay, G.E.N.E. et les albums plus commerciaux de Software, devraient aimer cet album les yeux fermés!

Sylvain Lupari (18/04/2018) ***½** SynthSequences.com

Disponible au SynGate Bandcamp

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