“La musique passe sans se faire remarquer et puis ... Bang! Voilà comment et pourquoi on tombe amoureux de l'artiste et de sa musique”
1 System Reboot 14:25
2 Immuable 14:22
3 Vortex 13:56
4 This Path Has No End 13:13
(DDL 55:56)
(Minimalist Romanian School)
Une bombe comme Vortex justifie l'intérêt que j'ai développé durant ces dernières années envers la musique de Alba Ecstasy! En fait chaque album de Mihail-Adrian Simion propose un truc à mettre dans son iPod. Ici, le rythme est pulsatoire et l'enveloppe, tant musicale que sonore, est extrêmement puissante. Des dizaines de ions séquencés sautillent en tous sens, alors que d'autres font des pas de ciseaux dans un ballet aquatique et un groupe fait de la marche rapide dans une zone sans limites, créant une confusion qui stagne le rythme à un niveau statique et remplissant une ouïe sur le bord de l'extase. Les nappes et les lignes de synthé voyagent dans les vieilles, comme les plus récentes, tonalités de Klaus Schulze, si ce n'est pas celles de mon vieil ami Edgar. Le son est riche et suinte de tous les pores de ma salle d'écoute. Voilà un beau 14 minutes d'une MÉ minimaliste qui semble avoir donner du gaz à This Path Has No End. Ce titre est construit sur les mêmes principes rythmiques, soit un pilonnage actif par un marteau-piqueur séquencé en mode convulsif. Ce bombardement donne toutes les libertés possibles aux synthétiseurs de s'exprimer avec de très bons solos, des riffs et son armada de FX.
J'ai commencé par le milieu, mais qu'en est-il donc de REALM OF SILENCE? Vortex en a été le catalyseur et This Path Has No End marche dans ses pas, qu'en est-il pour les deux premiers titres? J'ai redécouvert System Reboot, ainsi que le reste de cet album un peu mieux. Son rythme est pulsatoire avec une bonne ligne de basses pulsations qui pilonnent une structure linéaire et stationnaire. Le séquenceur injecte des séries de séquences autant rythmiques qu'organiques avec des pépiements et autres signaux vitaux qui encadrent cet inerte rythme de plomb. Ce bouillon rythmique débute par une surdose d'impulsions du synthétiseurs. Il sert d'assise aux différentes sources de synthés dont les figures d'acrobaties deltaplanes et les lamentations ectoplasmiques vont et viennent avec juste assez d'écarts et de variances dans les tons et les vélocités que le titre ne souffre d'aucune longueur sur ses 14 minutes et des poussières. Il y a quelques bons solos ici, dont certains ont des charmes très Tangerine Dream parmi les sulfureuses attaques aériennes des synthés. L'enveloppe musicale qui entoure les 4 titres de cet album est plutôt violente en étant cousue de fibres sonores ésotériques, créant des voiles mobiles gorgés d'effets sonores et cosmiques. Dans Immuable, Alba Ecstasy a pris des fibres organiques puisque ce sont des stridulations qui sortent des amples mouvements aériens de cette palissade mobile. Le rythme est toujours vivement saccadé avec des impulsions conjointement étalées par le séquenceur et le synthé. Cette toupie rythmique tourne et tourne pour un gros 10 minutes, lorsque des grosses nappes chargées de bruines sonores dépossèdent Immuable de son rythme stationnaire. Ces même nappes lui avaient données naissance après 2 minutes de tergiversation d'éléments atmosphériques que la finale avait l'intention de reprendre. C'est comme ça et pour ça qu'on tombe en amour avec l'artiste et sa musique.
Sylvain Lupari (01/09/20) ***¾**
Disponible au Alba Ecstasy Bandcamp
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