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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Alluste The Way to the Stars (2023) (FR)

Une MÉ très accessible avec des mélodies cadencées et d'autres sifflées par un synthé assez mélancolique

1 Full Space Harmonics 7:18

2 Among the Expanding Stars 6:18

3 In search of Exoplanets 9:32

4 Infinite Distances 7:01

5 Prophets of the Parallel Worlds 7:50

6 Radiating Joy 8:00

7 Third Kuiper Belt 6:59

(DDL 52:59)

(Berlin School Cosmic)

Quatre accords séquencés et pensifs errant entre des brises brumeuses, et une mélodie sifflotée par un synthé nostalgique sont à l'origine de Full Space Harmonics. D'entrée de jeu, on reconnait la signature de Alluste avec le séquenceur et le synthé qui unissent leurs visions minimalistes dans une thématique mélodieuse qui confirme son style de romance cosmique à saveur italienne. Des poussières de miroir se mettent à scintiller tout juste avant la 90ième seconde. Un signal anodin, une mise-en-scène attendue pour que le musicien italien active une ligne d'arpèges qui sautille avec plus de vigueur. Elle dansotte et virevolte autour de cette première ébauche de mélodie cadencée. Quelques poussières d'étoiles plus tard, et une ligne de basse séquence se met en mode rythme ambiant ascensionnel une 20taine de secondes après la 3ième minute. Dans cette scénographie musicale qui se déroule avec lenteur, Full Space Harmonics tournoie lentement entre nos oreilles avec cette combinaison de séquences processionnelles et rhythmiques papillonnantes jusqu'à son point de transition atmosphérique autour de sa 6ième minute. Ce premier titre de THE WAY TO THE STARS donne le coup d'envoi à un autre séduisant album de Alluste qui reste dans sa zone de confort en offrant de belles ballades de musique électronique (MÉ) cosmique qui s'écoute d'une traite sans que nos oreilles grimacent parce qu'un truc passe de travers. Ce qui a fait Full Space Harmonics fera le reste de l'album, à quelques nuances près. Le synthésiste italien en a fait du chemin depuis Constellation en 2008. Il n'est plus ce musicien-synthésiste timide et peu sûr de ses moyens. Il est devenu un excellent musicien et compositeur tout en ayant développé une dextérité peu commune pour faire tourner son séquenceur. Même que depuis quelques albums, il maîtrise à merveille l'art de composer et de performer des beaux solos de synthé qui sont à la fois harmonieux et complexes. THE WAY TO THE STARS continue là où Sparkling Star s'était terminé, soit en offrant du bon New Berlin School cosmique où les influences de Chris Franke et de Johannes Schmoelling, dans l'art de composer, servent grandement la cause de ses structures minimalistes.

Among the Expanding Stars suit avec un chapelet de séquences limpides qui tournoie sur les résonnances d'une ligne de basse séquences pulsatoire. Nous sommes dans un bon Berlin School avec cette ritournelle de séquences qui subdivise son noyau afin de créer une structure de rythme plus vivante. Le synthé, très beau et romanesque à la grandeur de cet album, lance une très belle mélodie qui pleure avec émotion dans les délicats tourbillons des séquences tournoyantes. On entend des riffs flûtés qui ne sont pas sans rappeler l'univers de Tangerine Dream, sinon Edgar Froese alors que le titre migre aussi vers sa phase de transition atmosphérique dans le milieu de sa 3ième minute. Dès lors, le rythme s'accélère pour devenir un bon rock électronique entraînant. In search of Exoplanets présente une lente ouverture d'éléments interstellaires avec une brume orchestrale d'où gémissent des effets de voix haletantes. Une ombre de basse étend sa latente impulsion avec des inflexions de plus en plus soutenues, donnant une texture de drame à venir dans les quelques 4 minutes que prend In search of Exoplanets avant de décoller sur une envolée trépidante du séquenceur. Le mouvement devient hâtif avec une modulation séquencée qui lui donne plus d'élan. Brume industrielle et voix chtoniennes approfondissent son champs atmosphérique alors que le rythme affiche une nouvelle dynamique avant de franchir sa 7ième minute. Prophets of the Parallel Worlds est conçu dans le même genre tout en étant plus généreux au niveau des solos de synthé. Ce sont 2 très solides titres dans cet album.

Infinite Distances suit avec un bon rock cosmique qui est plus entraînant pour les neurones et les bouts de doigts que les pieds. Le séquenceur fait slalomer une ligne de séquences qui tournoie vivement, formant de courts 8 sur une ligne de basses séquences pulsatoire. Des effets électroniques et des solos de synthé mélodieux ornent ce rythme électronique qui court sa distance sans phase atmosphérique, si ce n'est que pour le séquenceur qui court en solo le temps de quelques secondes. J'arrive pas à mettre mon oreille dessus, mais l'ouverture de Radiating Joy me rappelle tellement un grand moment de MÉ. Et ça me procure indéniablement une bonne dose de ces frissons qui font danser les poils de mon dos et de mes bras. Sa brume introductive est délicatement parfumée d'instruments à vents philarmoniques, où se cachent des filets de voix séraphiques et de tendres solos d'un synthé tellement nostalgique qu'il me brise le cœur. C'est un superbe moment de MÉ que Piero Monachello adresse à nos oreilles ici. Cette introduction, que je voudrais éternelle, se met à vivre sur les délicats battements d'une ligne de séquences spiralée. Malgré cette chétive ossature de rythme sans élans, Radiating Joy conserve son cachet de mélodieuse ballade atmosphérique. Une ligne de basses séquences pulsatoire change tranquillement la donne après la 4ième minute, réorientant la structure méditative pour une phase de rock électronique tranquille qui tourne avec un délicat effet de cliquet du séquenceur sous des riffs de synthé à saveur très dreamiennes et des solos de synthé uniques à la signature de Alluste. Un très grand morceau de MÉ que je vous dis! Third Kuiper Belt termine ce dernier opus de Alluste avec une structure de rythme élastique. Le séquenceur active une ligne sautillante dont l'effet de cliquet va et vient dans une vision minimaliste qui se met à pulser après une ouverture atmosphérique cinématographique très sci-fi de plus ou moins 3 minutes. Ce décor est permanent, Alluste ajoutera même des effets de voix alors que Third Kuiper Belt élabore tranquillement sa sortie par un rock électronique plus convaincant.

La seule chose que je pourrais reprocher à Alluste c'est de rester confortablement installé dans sa zone de confort. Mon ami italien prend peu de risque en offrant de la très bonne musique qui s'écoute sans difficulté. Une MÉ très mélodieuse avec des mélodies cadencées et d'autres sifflées par un synthé assez mélancolique qui tisse ses vers-d'oreilles ici et là dans les dimensions de THE WAY TO THE STARS. La beauté dans son plus simple élément quoi!

Sylvain Lupari (21/10/23) *****

Disponible au Alluste Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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