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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ALLUSTE: Alien Worlds (2018) (FR)

“Encore une fois, un autre bon album de MÉ d'Alluste avec ses motifs de séquenceurs qui ont maintenant la compagnie de bonnes harmonies et solos de synthés”

1 Red Clouds 6:31 2 Mystery Cluster 13:22 3 Distant Voices 7:42 4 Space Lagoon 6:40 5 The Dark Place 7:32 6 Endless Mystery III 6:29 7 Alien Rain 4:57 8 Wormhole 8:01 Alluste Music

(DDL 61:18) (VF) (Berlin School)

C'est avec une enveloppe de tristesse que Red Clouds traverse le silence pour atteindre nos oreilles. Les premiers arpèges sont sombres et ils dansent dans le néant avec un voile de mélancolie. Une légère brume parfumée de fredonnements embaume le décor avec une vision astrale. Et lorsque le synthé épouse la funèbre marche des arpèges, la musique devient plus enjouée. Des cliquetis de percussions traînent sans penser à une forme de rythme, laissant les doigts magiques d'Alluste dessinés de beaux solos harmonieux et machiner un mouvement du séquenceur qui étend ces rythmes flottants. Des rythmes circulaires où les ions vont et viennent et sautillent docilement dans l'empreinte de la mélodie. Les nappes de voix deviennent plus abondantes et créent une muraille d'ambiances qu'un mouvement plus accentué du séquenceur dompte alors qu'il reste moins de 2 minutes à Red Clouds. La première chose qui me frappe dans ce dernier opus du synthésiste Italien est cette ambiance très près des premières œuvres de MÉ que le musicien réussit à injecter à ALIEN WORLDS. En fait, depuis quelques albums, Piero Monachello tire son épingle du jeu en osant de plus en plus de solos de synthé. Et sur cet album, ils sont devenus aussi mélodieux que ses ritournelles de séquences minimalistes qui brodaient les dimensions de ses premiers albums. D'où ces influences que je liais avec la MÉ de Software. Maintenant, Alluste est devenu un musicien complet et cela se transpose dans ses compositions, comme dans le très beau Endless Mystery III et son piano nostalgique qui fond ses émotions sur un splendide ballet de séquences rotatives. Les nappes de brumes des années 70 et celles de voix séraphiques sont devenues les passeports d'un univers toujours en mouvement, mais nettement plus musical. Voire onirique.

Mystery Cluster est un long titre qui évolue en 3 phases. Il se développe avec une délicate ligne de séquence qui oscille avec une fluidité harmonieuse. La brume mystérieuse qui précédait ce rythme fluet étend son emprise avec une densité encore plus opaque provenant de brises caverneuses alors que des arpèges émergent pour faire tinter une mélodie qui coule plus vite que le rythme mais tout en restant stationnaire. Ce premier mouvement s'essouffle dans une enveloppe d'ambiances devenue plus chthoniennes. Pourtant, un premier ver d'oreille est libéré. Un maillage de basses pulsations, qui montent et descendent, à des séquences qui hoquètent tout en sautillant dans des nappes de brumes et de voix alimentent une deuxième phase sans histoire qui s'arrête sec autour de la 10ième minute. Et c'est après une brève apparition d'une masse de radiations que Mystery Cluster terminera sa longue route dans des éléments de séquences et d'ambiances très Franke et Tangerine Dream. Distant Voices navigue entre les ambiances de ses lourdes nappes de brouillard et de voix et son rythme ambiant construit sur de petites séquences aux palpitations urgentes. Les orchestrations électroniques sont bien dessinées dans ce titre qui est plus près d'une ballade lunaire avec des séquences mélodieuses qui secouent la quiétude de celles plus rythmiques mais qui sont toujours trop frêles pour secouer les ambiances. Il y a beaucoup d'émotions au pouce carré dans ce titre qui est tout de même assez musical. Sous ces nappes éléphantesques, Space Lagoon libère une structure quasiment un squelettique d'un rythme fluide qui est montée sur un lit de séquences aux oscillations tissées très serrées. Des voiles de voix séraphiques embrassent cette fragile approche qui se fait engloutir après les 2 minutes par une nappe de basse gargantuesque, donnant l'élan nécessaire afin que le titre atteigne les bases d'une bonne ballade entraînante. Les ambiances de The Dark Place sont imagées dans un trou noir où rôde une horde de moineaux électroniques. Les pépiements sont d'ailleurs aussi enchanteurs qu'inimaginables dans un décor qui ne reflète d'ailleurs pas les ambiances du titre.

Peu importe! Alluste réussit à faire encore resurgir des éléments TD des années Jive sur ce lit miroitant des séquences qui scintillent comme une rivière et ses eaux stationnaires. Trop peu trop tard, une structure de rythme naît quelques secondes avant la finale. Après le très bon Endless Mystery III, Alien Rain accoste nos lobes d'oreilles avec une structure de rythme qui passe du neutre à vitesse légère dans un mouvement que les fans du synthésiste Italien reconnaîtront comme sa signature sonique. Mouvement dont la lenteur, et surtout son décor d'ambiances, en séduira plus d'un avec l'imposant Wormhole. Oscillant lentement entre de belles nappes d'orchestrations lunaires, le rythme atteint graduellement sa vitesse de croisière sans trop en faire ni trop en mettre, amenant juste de la bonne MÉ à nos oreilles.

Sylvain Lupari (21/06/18) *****

Disponible au Alluste Bandcamp

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