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Writer's pictureSylvain Lupari

ALLUSTE: Stelliferous Era (2014) (FR)

Updated: Aug 27, 2020

 “Stelliferous Era est un très bon album qui nous ramène dans cette ère de mélodies séquencées du New Berlin School

1 Star Dance 9:04

2 Source of Life 8:42

3 Winds of Terror 14:00

4 Quark Stars 9:16

5 Spiral Evolution 8:10

6 Electric Star 9:36

7 Bright Stars 10:50

8 Cosmic Gate 10:14

(CDR/DDL 79:54)

(New Berlin School)

Il y a quelque chose d'assez particulier dans la musique d'Alluste. Le synthésiste Italien aime exploiter des mouvements de séquences harmoniques où les rythmes, aussi ambiants que rêveurs, se fractionnent afin d'amorcer d'autres lignes de rythmes. Ces lignes ont des âmes de rebelles bien doux avec des mouvements qui se chevauchent et s'entrecroisent dans une vision de rythme plus harmonique que férocement rythmique où l'absence des solos de synthé force Piero Monachello à renforcir les structures de ses mélodies avec un très beau travail au niveau des arpèges. STELLIFEROUS ERA est déjà un 9ième album où les influences de Chris Franke se font mieux sentir en présentant ce pattern de séquences mélodiques dont les rythmes peuvent être aussi morphiques que mélancoliques.

Après une intro ambiosphérique, avec de délicieux crotales qui tintent dans des remous d'eaux cosmique, Star Dance amorce sa délicate chevauchée rythmique comme un cow-boy solitaire qui sillonne de ses yeux ses horizons perdues. S'agrippant à de lourdes pulsations basses et égrenant des petits cailloux de rythme qui sautillent en tous sens, Star Dance galope finement dans des brumes d'Orion et de ses voix éthérées. Circulaire et plus harmonique que les harmonies fantômes des synthés, le mouvement reste ambiant tout en offrant de fines variances qui par moments intensifient une approche sphéroïdale dont la seule violence est de tournoyer plus vivement. Ces rythmes ambiants qui flottent et qui quasiment chantent des mélodies sont la force de ce nouvel album qui par moments sonne comme une œuvre de Brainwork. La musique est très belle et coule comme des torrents harmonisés par des sillons tranquilles. Et on retrouve ce même mouvement sphéroïdal harmonique sur Bright Stars et ses harmonies qui sont plus forgées dans des synthés chanteurs et brumeux, ainsi que sur l'ambiant Spiral Evolution et ses séquences aux tonalités de verres qui tentent de réveiller des ambiances tissées très serrées où le cosmos respire à plein nez. La conclusion de Spiral Evolution notamment est tout simplement superbe. Source of Life affiche une ouverture plus menaçante avec des pulsations noires qui sautillent dans les nappes nasillardes d'un synthé aux harmonies patibulaires. Graduellement, le mouvement se couvre d'un voile plus chaleureux alors que le rythme ambiant se détache afin d'offrir ces fines variances qui sont les charmes de l'album. Parmi elles se trouvent un passage plus contemplatif avec un clavier qui tisse une mélodie dont les harmonies solitaires sont drapées de mélancolie et rêvent sur une structure ambiante dont le galop des séquences bouscule des ions pressés de sautiller avec plus d'ardeur.

Étonnement, Winds of Terror n'est pas si terrifiant avec ses délicats accords pincés dont les tonalités éveillent des souvenirs de Vangelis et de ses approches très nostalgiques. La mélodie est douce et rêveuse. Elle chante dans des brumes granuleuses et coule sur un discret mouvement rotatoire de séquences. Peu à peu ces séquences accélèrent le pas, plongeant la musique dans un tourbillon rythmique dont la vélocité est accrue par des vents devenus plus violents. Ces mélodies qui sortent de nulle part afin d'agrémenter les mouvements séquencés hypnotiques sont légion dans STELLIFEROUS ERA. Une autre ligne de rythme se greffe. Plus harmonique, elle divise autant les harmonies qu'un rythme qui tourbillonne avec plus de vigueur et dont les mouvements sphéroïdaux escaladent les montagnes de brumes d'un synthé toujours aussi discret. Ces séquences forgeuses de rythmes harmoniques endorment notre contemplativité avec Quark Stars. Le rythme est ambiant avec des touches de séquenceur qui trempent le bout de leurs élans rythmiques comme on trempe un bout orteil dans un bassin d'eau gelé. Sautillant avec crainte, les séquences interagissent entre elles avec de fines mutations dans les tonalités, qui passent de basses à limpides, créant une toile de rythme harmonique dont les filets principaux offrent de subtiles figures de rythmes sous-jacents qui frétillent dans les ombres d'un synthé aux fredonnements aussi obscurs qu'absents. La finale et ses séquences qui hoquètent dans des brumes argentées respirent les rythmes fantômes de Tangerine Dream. Les influences du Dream transpirent aussi sur Cosmic Gate où les synthés sont nettement plus mélodieux. Ils tissent des harmonies qui roucoulent comme des solos de rossignols sur une structure sphéroïdale plus dynamique avec des séquences qui estampillent une cadence plus incisive, plus saccadée. C'est du bon New Berlin School avec de fines arômes à la TD, notamment avec ces séquences qui refusent de s'endormir dans les dernières brumes d'éther. Ces brumes d'éther nourrissent l'intro de Electric Star pour être finalement diluées dans des voix morphiques par un délicat mouvement circulaire de séquences. Le rythme hypnotique de Electric Star épouse la ribambelle des rythmes mélodiques qu'offre Alluste dans STELLIFEROUS ERA; un bel album où les rythmes et leurs figures en perpétuels mouvements dominent les synthés dont les discrètes harmonies soufflent sur des patterns de séquences aux rythmes aussi morphiques que les mélodies. Très bon et fortement recommandé aux amateurs de New Berlin School!

Sylvain Lupari (22/02/14) ****½*

Disponible au Alluste Bandcamp

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