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  • Writer's pictureSylvain Lupari

AMONGST MYSELVES: The Good Earth (2020) (FR)

Un des meilleurs albums de Dark Ambient que j'ai entendu depuis longtemps

1 Ediacara 12:43

2 On the Margins 20:30

3 Ikara 7:15

4 A Catalogue of Nights 9:03

5 All the Life We've Lived 10:05

6 I'd Hoped There'd Be Stars 7:56

(CD/DDL 65:02)

(Dark Ambient)

Ça faisait longtemps! Peut-être un peu trop, puisque j'ai adoré cet album de Amongst Myselves. Plus que ça, je l'ai trouvée même excellent pour un album de Dark Ambient. De ce que j'ai compris, il y a effectivement un trou de 6 ans depuis The Past Is Another Country, que j'avais chroniqué en 2014, et ce dernier opus de Steve Roberts. Le compositeur Australien a profité de ce temps pour quitter Adelaïde et déménager dans la péninsule de Fleurieu. Un déménagement salutaire qui lui a donné une nouvelle vision afin de composer son prochain album. Le travail pour conclure THE GOOD EARTH a débuté en Mars 2013 pour se terminer en Avril 2014, et le résultat n'est pas vraiment proportionnel au temps demandé puisque la musique est quasi-identique au dernier album. Seule ma perception a évoluée depuis que je me suis laissé envouter par le Dark Ambient. Amongst Myselves a une façon unique de présenter ses CD. Je me souviens de cette attrayante pochette de The Past Is Another Country. Bien que plus sobre ici, cet ensemble digipack à 6 panneaux d'un blanc immaculé cache le CD et un Blu Ray d'une 20taine de minutes qui présente des prises de vue du nouveau territoire de Steve Roberts. Un Steve Roberts qui démystifie le mythe en présentant une course des nuages en ouverture de On the Margins. Ce que j'imaginais être un couloir vers les abysses est devenu un ciel d'un bleu azuré maculée par la virginité du blanc des moutons de nuage. Mettons que ça replace les choses dans leurs perspectives.

Les 2 premiers titres de THE GOOD EARTH sont plus qu'intimement liés, ils complètent une fascinante symphonie sibylline où les ténèbres valsent avec une forme abstraite de luminosité personnifiée par des filaments de luisants ou encore les auras magnétiques des mouvements de masses sombres qui irradient constamment cette dualité entre le ciel bleu, les cumulus blancs ou ces nuages noirs ciselés par la foudre. Mais une chose demeure; l'intensité de la musique et de ses ambiances. C'est avec une mixture de vents sombres et de bourdonnements ambiants que Ediacara se loge bien serré entre mes oreilles. Une masse sombre m’entraîne dans une grotte qui est à la grandeur de mon imagination. J'entends des bruits de chauve-souris et autres bruits louches qui enracinent cette perception de ténèbres devant mes pieds. J'entends aussi cette brise translucide qui sépare ce mouvement ambiant avec des harmonies diluées mais persistantes. La masse des vents creux et des bourdonnements amplifient sa présence, en même temps que les harmonies prennent de plus en plus leurs formes. Tellement qu'elles tissent un décor à demi séraphique lorsque Ediacara arrive à mi-chemin de sa route fictive. Ces lignes gravent les gémissements alors que la masse noire revient plus intensément dans un combat inégal où elle-même libère de sourdes incantations dont les mouvements des ombres tissent des harmonies spectrales, comme de pâles réflexions des chants tribaux que Mike Oldfield accrochait à The Songs of a Distant Earth. Tranquillement, Ediacara fait fuir ses derniers tumultes dans l'introduction de On the Margins où les vents font claquer du linge. Une géante ombre sombre s'évade de l'ouverture, comme un chant spectral accompagné par des moineaux blessés. Des sirènes assourdissantes infiltrent la puissance des vents dont les poussières rayonnantes laissent entendre leurs présences par de petites particules harmoniques. Des vents et des vagues, l'ouverture de On the Margins envahit mes écouteurs avec une autre masse compacte dont les mugissements sourds ont l'effet de drones, de bourdonnements lucifériens soufflés dans une corne bosselé. Et ces soufflements prennent une autre dimension dans la vidéo proposée sur le Blu Ray. Et comme ça, les images font symbiose avec la musique. La nuit dans ce coin de la Terre est exceptionnelle, de même que ces flamboyants levées du soleil, comme de cette danse entre le jour tombant et la nuit venant où le soleil et la lune fusionne dans une danse capricieuse. Ces éléments et bien d'autres décors naturels du Mont Little Station et de Wahroonga nous permet de nous connecter avec l'essentiel des inspirations de Amongst Myselves, désillusionnant peut-être notre perception mais comprenant un peu plus ce lien qui unit un musicien à sa Terre. J'aime bien aussi ces éléments organiques qui donnent toujours un seconde vision à ce genre musical.

Ikara nous enveloppe avec de bourdonnements d'apparences spectrales se déplaçant avec une séduisante velléité. Steve Roberts sort sa guitare et lance des flots de slide-guitare et, plus tard, des accords songeurs dans une tempête électronique où les grillons unissent chants noctambules par endroits. Ces bruissements d'une soirée aride dans les montagnes de cette péninsule accompagnent de A Catalogue of Nights. Ce titre est aussi beau que On the Margins, tout en possédant une vision harmonique aussi subtile que le souffle d'un ange sur notre nuque. La musique est taciturne avec ces longs souffles ronronnant que des nappes de synthé recueillent avec une vision sans cesse séraphique. S'ensuit une danse molle entre les deux éléments qui ne pourraient être sans l'autre, complétant cette dualité tissée tellement dans la complicité qui devient ce fil tordu des ambiances de THE GOOD EARTH. All the Life We've Lived est un titre ambiant dont la vélocité du défilement panoramique est aussi intense que cette nuit étoilée du Mont Little Station que l'on a pu visionner sur le Blu Ray. Explosions de météores, filaments sibyllins d'une traînée de feu de ces météores et chants séraphiques sont au menu du titre, ainsi qu'une douce nappe de synthé translucide qui diffuse ses harmonies camouflées dans l'assourdissement des collisions cosmiques ou des perturbations atmosphériques. La musique et ses ambiances se décompose pour le dernier droit du titre où de gros mugissements soufflent une menace dans un combat idyllique entre le sombre et son contraire qui a dominé toutes les sphères, certaines plus intenses comme dans ces deux derniers titres, et qui mystifient de nouveau les visages de la musique Dark Ambient, parce que le sombre et ténébreux peut se cacher derrière chaque beauté. Et chacun sait qu'une beauté peut divinement être mortelle. Un très bel album de Amongst Myselves!

Sylvain Lupari (04/08/20) ****½*

Disponible au Among Myselves Music

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