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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ARC: Church (2010) (FR)

Updated: Mar 30, 2022

Un solide album où les rythmes lourds cohabitent avec des harmonies inspirées et des ambiances de mellotron sur des séquences puissantes

1 Church 21:34

2 Bliss Plane 14:01

3 Torch 10:57

4 Veil 10:19

5 Falling Through to Rapture 17:38

(CD/DDL 74:32)

(Berlin School, England School)

Lors du dernier voyage de Arc en sol américain, le duo Anglais donnait deux prestations en concert; une à l'église St. Mary's, et l'autre dans les locaux du poste de radio WXPN dans le cadre de l'émission Star's End animée par Chuck Van Zyl. De ce dernier concert, assez intimiste faut l'avouer, sortait l'album Rise. Un album à tendance plus atmosphérique. Alors que celui de l'église St. Mary's, soit CHURCH, propose un album nettement plus agressif. En fait, il est magique. Le duo Ian Boddy et Mark Shreeve réussit à tracer une superbe performance où CHURCH baigne à plein dans les mystères dogmatiques des religions. Un solide opus qui dépasse tout ce que Arc a produit depuis Octane en 1998. Une merveille pour le style de MÉ Berlin School et l'un des solides albums de 2010!

La pièce titre s'ouvre avec un vent lointain aux sinuosités patibulaires. Des petites cloches et une grosse résonnent derrière cette mystique brumeuse où le souffle des intrigues mystiques longe les architectures vallonnées des murs saints. Une intro dramatique où l'intensité augmente graduellement avec ses synthés aux strates mellotronnées enveloppantes et louvoyantes de douces mélodies sous les frappes des percussions dignes des encouragements des rameurs de vieux galions espagnols. Une superbe intro Grégorienne où les synthés symphoniques et angéliques brillent sous des frappes de percussions qui assomment et envoûtent les sens. Vers la 6ième minute, nous flottons dans un abysse sonore qui tranquillement redéfinit la structure rythmique où le monde musical d'Arc apparaît comme par magie; basses séquences hésitantes aux pas de loups, synthé mellotronné aux souffles flûtés oniriques et accords cristallins qui moulent une brève danse chimérique. Une mise en scène pour un déferlement séquencé où les lourds accords façonnent une cadence pesante accompagnée d'un synthé aux souffles débordants d'une synergie fractionnée entre la mélodie et la hantise. Peu à peu, ces sonorités s'éclaircissent pour nous plonger dans l'univers glauque de Arc où les tempos tergiversent entre la constance et les corridors ambiants, dans un tumulte de sonorités hétéroclites qui forment des rythmes hybrides et secondaires au schéma conceptuel principal. Un long titre qui nous entraîne, telles des montagnes russes dont la finalité nous est inconnue. Du grand Arc inspiré qui nage en plein délire musical, comme l'essence du délicieux Fracture. Délicates percussions feutrées sur un clavier aux accords qui voltigent sur des ailes de cristal, Bliss Plane progresse sur un séquenceur aux douces pulsations minimalismes et aux autres pulsations plus mordantes, agressives mais aléatoires. Flirtant entre un rythme débordant et un autre plus soutenu, Bliss Plane dépeint le répertoire de dualité des rythmiques propre à Arc avec ses séquences qui s'amplifient et s'atténuent, se faufilant parmi un synthé subjuguant dont les strates nasillardes sont uniques à Arc.

Torch sillonne des corridors musicaux avec des sonorités disparates qui coulent sur une pulsation ronronnante et un synthé aux souffles spectraux. Lentement un rythme se forme parmi cette synchronicité des tonalités, perçant la velléité de l'intro avec un rythme chaotique qui fleurit sur un clavier aux accords hésitants et des percussions feutrées Des percussions soutenues et des séquences subtiles qui ondulent avec une force à demi retenue, faisant de Torch un titre où les rythmes fusionnent par un étonnant paradoxe du séquenceur. Veil est la pièce-maîtresse de CHURCH. Un titre lourd et dur qui demande plus que deux oreilles pour le savourer à sa pleine mesure et qui débute avec des accords de clavier hésitants. Des accords qui sautillent maladroitement et qui sont bientôt joints par des percussions tambourinées et des séquences lourdes de résonances qu'un doux synthé peine à percer. Au travers cette pleine sonorité se dresse une superbe approche onirique qu'un synthé aux souffles délicats couche sur cette intro hostile. Et puis, les séquences pulsent seules. Une course qui semblait anodine mais qui devient subtilement effrénée, traçant une autre rythmique où un séquenceur menaçant s'ajoute et se colle à un mellotron qui nous enveloppe comme dans les belles années des Moody Blues. La musique explose d'une lourdeur apocalyptique. Les lentes strates de mellotron fusionnent sur des accords de piano isolés et de clavier qui rappellent l'univers de Mark Shreeve sur Legion et Assassin. Tout simplement splendide! C'est la divinité qui combat l'apocalypse dans toute sa splendeur musicale et poétique. L'un des bons titres de 2010! Falling Through to Rapture est une extension de Rapture, de l'album Fracture paru en 2007. Mais un Rapture plus éveillé lorsqu'un rythme furtif se faufile derrière de somptueuses strates mellotronnées et accélère la cadence parmi des accords de claviers nerveux et un synthé aux longs solos dont les boucles nasillardes moulent une étrange harmonie elfique. Fidèle à son univers musical, Arc moule ici une cadence sur des séquences aussi frénétiques que les accords de clavier, unissant une rythmique qui oscille entre les tempérants cadencés et ambiants qui triturent cette finale d'un très grand album de Arc.

À date, CHURCH est mon album de l'année. Ian Boddy et Mark Shreeve ont réussi à créer un univers intuitif qui est lié au monde où le manichéisme pastoral prédomine sur les douces harmonies d'un cercle d'hédonistes. Un très bel album où les rythmes lourds cohabitent avec des harmonies inspirées et des ambiances mellotronnées sur des séquences magiques, lourdes, puissantes et uniques à Mark Shreeve. Il n'y a pas d'espaces vides, ni de remplissages temporels dans CHURCH. Tout se colle et se tient comme une grande messe sans religions aucunes, mais dont la spiritualité demeure une histoire de musique.

Sylvain Lupari (14/09/10) ****½*

Disponible au DiN Bandcamp

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