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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BEYOND OUR GALAXY: Surface Analysis (2022) (FR)

Une clinique artistique sur l'art de construire une MÉ accessible à tous

1 Telematic 5:59

2 The Arboria Institute 4:12

3 Circular Logic (Version 2) 4:37

4 Returning Image 3:23

5 Berliner Motorik 2:57

6 Surface Analysis 4:35

7 Elegy 6:12

8 Radiowellen 3:41

9 Sphere 3:54

10 Relay Ridge (For Harold Budd) 5:01

11 Omnisound 3:34

12 Brainwaves 3:24

13 Random 3:42

(CCD/CD(r) 55:15)

(Vintage E-Rock)

On se demande dans mon entourage pourquoi je reste toujours accro à la musique électronique (MÉ) depuis près de 40 ans! C'est vrai que par moments, mes oreilles sont attirées par d'anciennes amours musicales du temps de Led Zep, Deep Purple, Yes et Pink Floyd. Parfois je m'intéresse aussi à la musique néo-progressive. J'y trouve même de superbes albums. Mais souvent il y a un nouvel album qui sort dans le champs de la MÉ qui m'envoûte totalement et qui explique ce véritable amour pour ce genre musical. Comme ici avec ce dernier album de Beyond Our Galaxy. Avec sa palette de styles, ce SURFACE ANALYSIS est une véritable clinique de Roger Taylor sur l'art de construire une MÉ accessible pour tous. Comme le très bon Triptych Phase sorti il y a tout juste 1 an! De belles mélodies accrocheuses, des rythmes entraînants et des ambiances cosmiques aux saveurs de l'analogue sont l'apanage de cet album-téléchargement qui regroupe une douzaine de titres éparpillés dans les enregistrements de BOG depuis une couple d'années. En dépit d'une enveloppe sonore qui montre les limitations des techniques d'enregistrement, la musique de cet album coule très bien entre nos oreilles avec un inventaire des genres qui respire les influences ayant amené le musicien du Tennessee à faire de la MÉ.

Après une ouverture bourrée de lourds vents cosmiques qui dévient vers d'intenses orchestrations lunaires nimbées de voix célestes, Telematic déploie sa structure hypnotique à l'aide d'un tic-tac métronomique. Cette séquence résonne comme une peau de bois dans le néant! Une nappe d'orgue à la Klaus Schulze recouvre ce rythme en suspension qui est lentement propulsé par les élans gargantuesques d'une nappe de basse puissante et vampirique. Le synthé déploie des lignes qui tournent en boucles dans une ambiance le côté sordide flirte avec les abysses cosmiques. Ce premier titre révèle les couleurs tonales de SURFACE ANALYSIS où chaque titre me semble être travailler avec une gradation tant rythmique qu'atmosphérique dans une optique de visser l'auditeur à ses écouteurs. Il y a des titres plus complexes, comme The Arboria Institute et ses ondulations modulaires qui coulent comme des draps de satin poussés par les chauds vents du matin. La musique se développe en une superbe ballade électronique tissée à l'ombre de la Lune avec des additifs de percussions et de séquences qui lui donnent cet air d'aller à la fois mélodieux et rythmique. Le jeu des percussions est aussi séduisant que cette chorale d’enfants elfiques qui susurrent l'enchantement à nos oreilles alors que The Arboria Institute devient un bon rock électronique-cosmique qui nous coud un ver-d'oreille indélogeable. C'est le genre de titre, et il n'est pas seul ici, qu'on aime réentendre en boucle. Toujours très entraînant, Circular Logic (Version 2) propose une structure de rythme moins saccadée, plus fluide que dans le EP Circular Logic de 2020. Returning Image est une ballade atmosphérique avec des ondes de synthé cristallines qui s'évaporent pour laisser le clavier étendre des arpèges gambadant dans une texture éthérée. La nappe de basse et les modulations du synthé injectent une dose dramatique alors les Ondes Martenot ornent de complaintes sibyllines cette ballade lunaire aux arrangements très émouvants. Elegy est du même genre, peut-être un peu moins spectral, avec des effets d'explosions feutrées et des arrangements légèrement plus poignants.

Si on aime la Synth-Pop, le débit saccadé de Berliner Motorik comblera les aficionados de cette tendance musicale exprimée dans les années 80. Effets électroniques et cosmiques obligent, Surface Analysis est un titre lent à décoller. Mais au bout des 2 minutes et quelques secondes il se transforme en un bon rock électronique avec des lignes de synthé mélodieuses. L'enveloppe fait très French School cosmique, genre Space Art. Radiowellen fait partie aussi de ces titres construits avec complexité dans cet album. Ses orchestrations en staccato structurent un rythme entraînant pour les neurones. La nappe de basse donne des élans vampiriques à la musique alors qu'une séquence d'éléments percussifs en tonalité de bois dribble une structure nerveuse que des percussions sourdes arriment à une forme de techno pour zombies. Sphere déploie une lente texture atmosphérique avec de lentes modulations qui ondulent sous une nappe de synthé dont les longs gémissements sonnent comme des voix pas encore formées. Relay Ridge (For Harold Budd) propose une structure de rythme minimaliste plutôt entraînante qu'un piano épouse en multipliant de belles lignes mélodieuses. La course effrénée des lignes de piano fait tinter une résonnance métallique qui agace plus mes haut-parleurs que mes écouteurs. C'est un très beau titre avec une superbe vision au niveau de la composition qui demanderait un bien meilleur équilibre sonore, mais ça s'écoute assez bien. Un titre à remasteriser? Omnisound est un très bon rock électronique avec un hymne mélodieux qui fait son ver d'oreille tout en procurant quelques frissons. Il y a un peu de Stranger Things derrière ce très beau titre! Brainwaves est un peu conçu dans l'ombre de Radiowellen. En place des orchestrations, ce sont des riffs de clavier qui structurent un vif ostinato bien secondé par des percussions métronomiques. Random est une reprise d'un titre de Gary Numan, l'album The Pleasure Principle. Ça lui ressemble beaucoup à quelques variances près, notamment au niveau rythme qui est plus martelant ici.

Hormis quelques petits défauts qui auraient dû nécessité un mastering plus adéquat, SURFACE ANALYSIS est une très belle compilation de titres qui ont tous la même caractéristique; charmer à la première écoute. Comme je l'écrivais en ouverture de cette chronique, c'est une véritable clinique sur l'art de construire une MÉ accessible pour tous que nous sert Beyond Our Galaxy sur cet autre très bel album proposé pas Cyclical Dreams.

Sylvain Lupari (15/08/22) *****

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

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