“C'est très différent du style habituel de BKS avec une vision tribale gitane venant principalement du duo guitare acoustique et violon”
1 The beginning 15:22
2 Caravan of the melancholy 13:38
3 Walking 11:57
4 Magic pure 12:24
5 The diminished song 6:37
(CD/DDL 60:00)
(Tribal New Berlin School)
On ne sait jamais à quoi s'attendre avec Broekhuis, Keller & Schönwälder. Le trio aime surprendre et étonner. C'est dans un univers austère d'une cathédrale aux dimensions intimistes qu'il donne un étrange rendez-vous musical à ses fidèles. Étrange puisqu'inaccoutumé car encore une fois cette nouvelle direction musicale de BKS réussit à charmer avec une musique finement élaborée pour le plaisir de nos oreilles.
Un piano mélancolique dont les notes sont recouvertes d'un chœur discret à la Vangelis ouvre le subliminal The Beginning. Mélodieuses et passionnantes, elles fluent avec tendresse sur un doux mouvement empreint de caresses invisibles aux essences romantiques. Une ligne de basses séquences traverse ce chœur virtuel qu'une ligne de piano serpentin agrémente de sa vision harmonieuse. Le rythme s'anime un peu plus sur des percussions aux frappes aléatoires, dans le style Klaus Schulze moderne, alors qu'une deuxième ligne de séquenceur émerge pour insuffler plus de profondeur aux pulsations en place avec une tonalité de percussions tribales électronique. Superbement mélodieux, The Beginning croise les accords mélancoliques d'une superbe guitare acoustique et d'un violon affligé qui nous transperce le cœur à chaque glissement d'archet. Une douce pièce qui ouvre un opus tendre et mélodieux avec justesse. Un refrain minimaliste d'une douce guitare compose la structure de Caravan of the Melancholy. Fluide et légèrement rythmé, le rythme est soutenu par d'étranges effets sonores qui attirent l'ouïe. Graduellement, le titre amplifie sa mesure avec un synthé qui se contorsionne autour d'intrigantes lamentations alors que le violon l'accompagne dans ce délire louvoyant. La guitare caresse nos oreilles de somptueux accords dans ce passage où synthé et violon virevoltent comme deux amoureux en transis. Walking nous fait découvrir les talents de Raughi Ebert à la guitare acoustique. Sur un rythme aux mouvements pilonnés de tendresse, il pince ses cordes avec une sensibilité débordante qu'un synthé entoure d'une profondeur orchestrale. Un genre de western Mexicain spatial. Assez étonnant comme résultat.
Magic Pure débute avec une superbe séquence limpide qui ondule dans un silence lourd. Des percussions tablas brisent cette sérénité sur un rythme qui prend forme avec des pulsations tournoyant dans cette ambiance frivole où les percussions font danser les cordes d'un violon austère qui tournicotent dans un tourbillon sonore où; synthé, piano, sitar électrique et autres effets sonores virevoltent avec frénésie. Une soyeuse guitare acoustique, style bluesy ouvre The Diminished Song. Aussi agile que Steve Howe, Raughi Ebert étonne par sa virtuosité. Le violon de Thomas Kagermann encercle les cordes de Ebert qui sont pincées avec résonance. Et lorsque le synthé couvre ce mouvement avec la tendresse de ses nappes, nous sommes subjugués par la tendresse de The Diminished Song. Autant The Beginning était une superbe ouverture, autant The Diminished Song est une très belle finale. Ce CD contient un fichier en prime où des photos de ce concert peuvent être visionnées sur un pc. Une excellente initiative qui contrôle le piratage, puisque Detlef Keller et Raughi Ebert ont composé une pièce inédite, Visual, qui va superbement bien avec l'ambiance de ce LIVE @ DORFKIRCHE REPELEN. Un très beau titre sur un séquenceur ondulant, créant un de ses rythmes sensuels se fondant ;a une guitare de style Pink Floyd…Très beau!
Pour moi, LIVE @ DORFKIRCHE REPELEN est un petit coup de génie réussi par Broekhuis, Keller & Schönwälder et leurs amis; Raughi Ebert et Thomas Kagermann. C'est très différent du style Berlin School usuel à BKS avec une vision plus tribale tzigane émanant du duo guitare acoustique et violon. Donc, un album mélodieux sur des rythmes hypnotiques aux couloirs aléatoires et truffés de surprises musicales qui étonnent et charment.
Sylvain Lupari (15/11/06) ***½**
Disponible au Manikin Bandcamp
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