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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BROEKHUIS, KELLER & SCHONWALDER: Repelen Revisited (2018) (FR)

“Si les gens vont trouver quelque chose à dire contre Repelen Revisited, ça sera qu'il est trop facile à apprivoiser, trop facile à aimer sa musique…”

1 Ready for Lounge 11:19 2 Walking Under the Moon 8:35 3 Repelen Groove 10:11 4 Electric Chess 10:49 5 A New Day 8:31 6 Song of Life 11:28 7 Rush Hour 6:30 MRCD 7107

(CD/DDL 67:28) (Mix of New Age & Berlin School)

Je suis toujours partagé lorsque je pars à la découverte d'un nouvel album de la série Repelen de Broekhuis, Keller & Schönwälder

et de leurs compagnons soniques sur ce projet; Raughi Ebert aux guitare et Thomas Kagermann au violon et flûtes. Pas parce que ce n'est pas bon, ni intéressant! Le quintet explore une avenue musicale qui se démène entre du New Age, ou un genre de Easy Listening très convivial, et une MÉ qui flirte avec le style Berlin School nettement plus abordable à découvrir. Mais toujours, je me laisse aussi aisément séduire par une production sans bavure dont le mastering et le mixage permet à chaque instrument de séduire les tympans les plus frileux. Contrairement à ce que le titre peut indiquer, REPELEN REVISITED n'est pas une compilation ni un album de remixes. Il s'agit plutôt d'une collection de titres que le quintet a joué ou pratiqué lors des performances et/ou des sessions des années 2011 et 2016. Donc, c'est du matériel original qui respecte en tous points la musique sans frontières de Broekhuis, Keller, Schönwälder, Ebert & Kagermann.

C'est avec la guitare acoustique de Raughi Ebert que débute Ready for Lounge. Les notes voyagent d'un haut-parleur à l'autre avec un soupçon de romance méditerranéenne. Une pulsation s'empare du dernier souffle de cette première mélodie acoustique, éveillant les larmes d'un violon rêveur alors que des riffs de clavier sommeillent en suspension. Les cliquetis des percussions picorent une structure qui augmente sa cadence tout en restant dans ses limites du Funk et Groove cosmique propre à Broekhuis, Keller & Schönwälder. Des tintements stimulants de xylophone ajoutent une touche surréelle alors que le violon pleure toujours autant. À mon sens, Ready for Lounge est offert aux compagnons soniques de BK& S afin qu'ils aiguisent leurs talents. Walking Under the Moon est plus intéressant avec sa structure très Berlin School. Le séquenceur, et ses ions très nerveux, sautillent dans une thématique à la Halloween, ou encore Tubular Bells, afin de former ces rythmes entraînants pour les neurones, et les doigts, de la Berlin School. Au lieu de dessiner des solos, les synthés stimulent de bons effets et des riffs ambiants afin d'approfondir le champ sonore des lamentations du violon de Thomas Kagermann. Un très bon titre et je soupçonne que Repelen Groove s'en soit inspiré en offrant une structure plus lente, plus rêveuse à la Groove comme on dit, afin de soumettre à nos oreilles une plus grande diversité dans les instruments et autres effets de synthé. On peut y entendre une guitare acoustique, des percussions bongos, des lignes de flûte et de piano. Les solos sont trompe-oreille avec un synthé qui affiche des tonalités de saxophone en plus de forger des nappes éthérées où l'on peut même entendre des voix aux influences tant tribales que séraphiques. Idéal pour un dimanche matin.

En fait, tout de REPELEN REVISITED est encore plus beau par un matin où les sens s'émerveillent devant les beautés de la vie et de ses natures. The Electric Chess vous dit quelque chose? Eh bien, il s'agit d'un genre d'hommage au titre culte de l'album E2-E4 de Manuel Göttsching. On saute son introduction psychédélique pour danser immédiatement sur un genre de Groove cosmique et de ses habits de Funk ambiant. Raughi Ebert est en belle forme avec ses guitares, tant acoustique qu'électrique, qui éparpillent les riffs de convenances et des vapeurs de blues, ainsi que de romances, alors que plus discret, même plus effacé que le violon, le synthé est en mode saxophone très cool. A New Day est une petite sérénade structurée sur un bel élan de croissance rythmique. La musique est très douce et flotte au travers les harmonies de clarinettes forgées habilement par un synthé. Discrète, la guitare sert de lit mélodique à un duel entre les clarinettes, des lignes de voix séraphiques et des larmes de violons. Les percussions élèvent l'intensité romantique de ce titre qui s'anime doucement en émiettant ses secondes. Impossible de ne pas aimer! Song of Life est un autre titre du genre Berlin School avec un mouvement flottant trempé dans des gaz d'éther. Les ambiances s'animent graduellement, s'arrimant même à un rythme sculpté par des percussions toujours du genre Bongos, alors que le décor ambiosphérique est partagé entre de bons solos d'un synthé qui pige dans les parfums des années 70 et des solos d'un violon par moments trop présent. Mis à part les riffs de synthé, les ambiances sont ornées des effets électroniques du répertoire Klaus Schulze et de belles nappes de Mellotron. Un titre que j'aurais aimé davantage dans son enveloppe purement électronique des belles années analogues. À ce niveau, Rush Hour répond plus à mes attentes. Même si le violon de Thomas Kagermann tente d'y imprégner un décor folklorique, le rythme affiche une belle vélocité sous des percussions entraînantes et des riffs de séquences hoquetantes. Les solos de synthé sont superbes avec leurs girouettes aériennes qui virevoltent dans un séduisant décor électronique rempli de sons et de brumes qui sont familiers à nos oreilles.

Toujours présenté avec soin dans une pochette digipack à 6 côtés, REPELEN REVISITED porte fièrement la signature Manikin. En ce sens que la musique est bien fignolée avec une précision inouïe dans les tons où chaque titre possède un petit quelque chose d'attrayant. La musique est belle et très accessible avec un côté mélodieux léger et entraînant. C'est ce genre d'album dont le plus gros défaut est qu'il est trop facile à aimer…

Sylvain Lupari (25/04/18) ***½**

Disponible au Manikin Bandcamp

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