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  • Writer's pictureSylvain Lupari

CARTAS DE JAPON: Sequence at the End of the World (2021) (FR)

Superbe du début à la fin, on ne sait jamais sur quel pied danser dans cet album aux rythmes diversifiés par des séquenceurs créatifs

1 Sunrise in Huancar 4:58

2 The Ascent 5:45

3 Chaman Hallucination 6:23

4 Modular Spell 1:57

5 Uritorco 8:00

6 Gazing Poicenot 5:56

7 Nightfall in Huancar 5:11

(DDL 38:12)

(Latinos School)

Une bibitte en bois qui éructe d'un étrange langage et le débit arythmique des basses pulsations jouant avec des brises d'un genre de vuvuzela, d'ailleurs l'effet de rot possède cette tonalité, Sunrise in Huancar décolle avec une avalanche de percussions qui invite le séquenceur à en faire autant. Le rythme est donc très entrainant et nous en met plein les oreilles en plus de nous donner une bursite aux hanches. Le séquenceur est doublement efficace avec une ligne qui dribble ses ions sauteurs. Des percussions sonnant comme une vrai batterie injecte un rock aux racines latines alors que les basse-pulsations n'ont jamais démordu depuis le début de ce rythme tropical. Sunrise in Huancar passe de refrain à couplet en prenant un joli pont d'ambiances animées par une guitare tanguant vers du flamenco. Un superbe titre dont les solos de synthé dans son dernier tiers rappellent que Cartas de Japón créé avant-tout de la MÉ. Qui est Cartas de Japón? Et quel est ce nouveau projet sorti du label Cyclical Dreams? Ce sont les 3 co-fondateurs du label Argentin et de la Latinos School; Lucas Tripaldi, Pablo Bilbao et Esteban Menash. Sérieux, le Latinos School existe bel et bien. Il s'agit d'un style dérivé de la Berlin School avec plus de rythme, conformément à cette culture latine qui a toujours cette passion du rythme. Et le rythme en MÉ a toujours été un objet de fascination en raison du séquenceur et des oscillateurs qui peuvent nous faire danser sur la Lune. SEQUENCE AT THE END OF THE WORLD est justement le titre choisi pour attire l'attention des aficionados du style Berlin School sur la musique de ce nouveau label. Composée et conçue pour se faire entendre par de l'équipement analogue, la musique niche sur un album assez court, comme à l'époque des vinyles, et propose une impressionnante collection de rythmes influencés par la maitrise de Chris Franke au séquenceur, notamment la période Hyperborea de Tangerine Dream et ses rythmes de jungles du futur. Disponible en format téléchargeable avec un mastering maison assez bien réalisé, Cartas de Japón met en musique 7 lettres venues du Japon.

The Ascent propose un beau chant flûté du Mellotron sur des accords séquencés qui sautillent et alternent en sonnant comme des notes de guitare. Une délicate brise se forme dans les harmonies évasives du Mellotron, dévoilant une discrète nappe de voix prismatiques. Le chant augmente sa vélocité avec des harmonies plus stridentes, répondant à l'invasion rythmique de percussions tribales. Cette introduction de 90 secondes débouche dans une texture de rythme tribale africain bien quadrillé par le séquenceur où tombent des riffs de guitares et surtout virevoltent de beaux solos sur une structure devenu très électronique. Surprenant et vivant, Chaman Hallucination propose des chants flous d'une chorale sibylline avant d'emprunter un refrain asiatique d'une candeur innocente. Une superbe ballade avec un penchant acoustique où l'impression de faire danser nos neurones sur un très bon jeu du séquenceur. Un truc tout à fait inattendu travaillé dans le génie puisque que les orchestrations et les tonalités de guitares d'Asie dans une texture électronique bien encadré et supporté par les sauts et dribbles du séquenceur sont des éléments qui restent à explorer. Le titre déraille d'une façon gracieuse autour de la 4ième minute avec une exode psychédélique aux fortes épices asiatiques avant de revenir dans sa forme d'origine.

Petite intermède aux ambiances chtoniennes avec Modular Spell et nous revoici à entendre les influences de Tangerine Dream dans l'excellent Uritorco. Le rythme est lent et l'introduction laisse entendre des réminiscences du trio Berlinois et surtout de l'album Trans Harmonic Nights de Peter Baumann. Entouré de brefs contraintes du synthé et d'airs flûtés, les battements sont lourds et puissants. Les résonnances font vibrionner des séquences alors que la flûte fait contrepoids dans un mouvement magnétisant, comme une danse du ventre derrière un écran de fumée bleue. Un excellent titre hypnotique avec son lot d'épices psychédéliques! Gazing Poicenot est un autre très bon titre évoluant lentement dans ses influences très TD. Son ouverture s'effectue avec des effets vocaux et des battements symétriques qui soulèvent un voile de réverbérations. Les odeurs visuelles d'un désert asséché plus que la normale se font sentir dans mes oreilles. Le rythme est construit par des séquences sautillantes et gambadant avec un effet de dribble alors que les harmonies flûtées deviennent de véritables sérénades du synthé. Plus le titre avance et plus ces éléments déclenchent de fiévreuse phases de rythmes toujours bien revêtues par les douceurs musicales du synthé. Nightfall in Huancar boucle la boucle et propose une structure circulaire avec des séquenceurs plus actifs et audacieux que partout ailleurs dans ce SEQUENCE AT THE END OF THE WORLD. Au niveau rythme, les essences de Jean-Michel Jarre et du Dream se fondent avec délice dans un bon rock électronique où l'impact des synthés devient aussi significatif que celui des séquenceurs.

Superbe album de bout à bout, on ne sait jamais sur quel pied danser avec SEQUENCE AT THE END OF THE WORLD. Si les séquenceurs sont géniaux, les synthés ne sont pas en reste avec de très bons solos, une créative injection d'effet sonores et surtout des arrangements qui sont au diapason avec des textures rythmiques diversifiées par les nombreux attraits de la musique traditionnelle argentine.

Sylvain Lupari (10/04/21) ****½*

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

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