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  • Writer's pictureSylvain Lupari

COLISSEUM: Adventus (2018) (FR)

“Adventus est une excellente surprise et un brillant album plutôt inattendu issu de la vision ambiante de Perceptual Defence”

1 Voices from the Tyrrhenian Sea 9:36 2 Dances along the River 8:28 3 Forum 6:32 4 Aeterno Convivium 4:28 5 A.D. LXXII 8:19 6 Fasti Triumphales 9:48 7 In seventh Heaven 5:10 8 Tribute to the roman Ancestors 8:03 Colisseum Music (CD/DDL 60:27) (Theatrical e-rock & Berlin School)

Voilà ce que j'appelle une excellente surprise. Je dirais même plus; un brillant album tout à fait inattendu pour ceux qui connaissent le style théâtral ambiant de Gabriele Quirici, aka Perceptual Defence, qui cette fois-ci fait équipe avec un autre musicien Italien, Alessandro Ghera, aka Alexynth Project, un musicien très confortable dans sa signature Électronica. Ainsi, ADVENTUS voit la naissance d'un nouveau duo de synthésistes Italiens qui extirpe un style électro-ambiant de leurs équipements autant analogues que digitaux. La principale idée derrière Colisseum est d'offrir une MÉ inspirée des racines de la vieille cité de Rome. Et si le genre est de fondre des éléments de Tangerine Dream des années 70 à la musique progressive italienne avec un léger soupçon d'Électronica, le but visé nous arrive dans les oreilles avec une fraîcheur tout à fait inattendue.

Des souffles de sons et des brises de voix encerclent nos oreilles en ouverture de Voices from the Tyrrhenian Sea. L'effet stéréo est presqu’authentique et l'enveloppe sonore est des plus réalistes. C'est dans ce niveau d'excellence qu'un synthé éparpille ses souffles de flûtes sur un parterre suintant de tons d'une radiance organique. Le séquenceur projette la vision de ce canard calme sur l'eau et dont les pattes s'activent dans un vif ballet statique vacillant, alors que le charme du Mellotron opère de plus en plus. Stationnaire, cette structure de rythme chancelle tout en emmagasinant une intensité par un séquenceur avide alors que les synthés injectent des airs de Vangelis sur un entrecroisement de deux lignes de séquences. Cette mise-en-scène débloque sur ces rocks ambiants de la Berlin School avec des séquenceurs et leurs lignes de rythmes hybrides qui planent avec des élans d'intensité avant d'atterrir sur un sol d'ambiances riche en textures et en couleurs tonales. Ce qui saute aux oreilles une fois Voices from the Tyrrhenian Sea est cette physionomie rythmique stimulée dans les influences de Chris Franke alors que les ambiances sont soigneusement tissées dans une vision de ruines et de décrépitudes. Chaque titre dans ADVENTUS projette une vision indépendante, même si une enveloppe ténébreuse en cerne les dimensions. Le séquenceur et les effets percussifs de Dances along the River sont tout simplement délicieux pour mes oreilles. Ils sont nerveux et ils s'appuient sur une basse pulsation, structurant ces rythmes qui nous font tapoter des doigts tout en étant absorbés par la texture tonale qui exploite les parfums de TD, surtout au niveau des riffs de voix, et de Vangelis dans les chants des synthés. La dimension des ambiances emprunte une approche ténébreuse dont le jumelage avec la progression rythmique nous amène dans les territoires de Near Dark. Intense, mes oreilles en vibrent encore, Forum couche ses émotions avec l'aide d'un piano qui martèle ses notes avec force, tantôt sur un lit de brume et tantôt sur un convoyeur pour séquences actives et statiques. In seventh Heaven est beaucoup dans le même genre, sauf que sa progression fait très TD!

Aeterno Convivium est un titre lourd qui exploite les rotations ascendantes de ses lignes de rythmes dans un niveau de vélocité bien calculé. La musique crache ici des harmonies tissées dans les ombrages de Tangram dont la frayeur apparente est sifflotée par des spectres enracinés dans une structure lourde. Je suis totalement soufflé par cet album et ce n'est pas fini puisque A.D. LXXII fait les choses très différemment. Dès son introduction on sent que la musique va emprunter un sentier qui sera en étroite collaboration avec un mélange de Synth-pop et d'Électronica, genre Propaganda avec Jewel, dont les essences embaument un lourd rock électronique et son manteau symphonique. Mais avant, c'est du gros rock avec une guitare qui traîne ses strates dans un tourbillon de rythme gonflé dans l'adrénaline du séquenceur. Le rythme emprunte une approche stationnaire avec un effet d'hélices d'hélicoptère qui se chamaillent avec les vents, le manteau symphonique pointe à ces horizons, avant de reprendre sa course effrénée. Un superbe titre avec une deuxième partie encore plus imbibée de soif de rythme avec une guitare qui rage toujours, un peu comme si Thorsten Quaeschning aux commandes de ce gros rock théâtral bien juteux. Après une introduction d'ambiances cousue dans l'incertitude, Fasti Triumphales allume ses lampions de Blues avec une guitare très éthéré sur un nid de séquences et de percussions stationnaires. Les ambiances s'échauffent et l'intensité progresse jusqu'à troquer ses 4 premières minutes relativement sans rythmes pour une seconde partie aussi intense que sauvage. Le séquenceur, et son goût pour une approche sournoise, et les effets de percussions-claquettes ajoutent aux charmes de ce titre que l'on apprendra à aimer encore plus après quelques écoutes. À la lecture de la chronique, vous ne vous attendez pas à ce que j'écrive que Tribute to the roman Ancestors est le titre le plus intense de ADVENTUS. Un peu comme son prédécesseur, il commande des écoutes supplémentaires et grouille d'une intensité rythmique qui me fait penser à du bon Picture Palace Music ou encore à du Tangerine Dream de sa récente période Sonic Poem Series.

Je remets souvent mon implication dans l'univers de la MÉ en question. Je suis un peu usé et j'ai chroniqué tellement de MÉ ces dernières années… Ce sont des albums comme ADVENTUS qui ravive les flammes de ma passion. Colisseum nous balance un album intense avec une série de titres qui étonne et charme dans un style lourd qui laisse néanmoins une place à une vision de poésie italienne unique à la musique progressive de ce pays. Une surprise énorme qui figure sur mon Top 10 de 2018!

Sylvain Lupari (23/10/18) ****½*

Disponible auColisseum Bandcamp

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