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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Computerchemist Mysterious Cave of Eternal Theta (2023) (FR)

Un must have pour les inconditionnels de la Berlin School et de ses charmes du mellotron

1 Sunlight Kisses on Forest Floor 17:36

2 It could be Paradise 10:26

3 Mysterious Cave of Eternal Theta 16:22

4 Delta Wave Dreamer 18:33

5 Mellotronication (live) 10:35

(DDL 73:35)

(Berlin School)

On dit beaucoup de bien sur ce dernier album de Computerchemist. Les commentaires lus sur les réseaux sociaux sont dithyrambiques. Je découvrais donc cet album avec des oreilles gagnées d'avance. Un piège dans bien des cas…mais pas ici! MYSTERIOUS CAVE OF ETERNAL THETA est un fabuleux voyage dans le Berlin School d'antan. Dave Pearson réussit à soulever les poils de la passion et à nous donner ces frissons liées aux premières fois qu'on a découvert la musique de Tangerine Dream. La raison? Une utilisation massive du mellotron qui est surtout en symbiose avec les rythmes minimalistes séquencés que Computerchemist module en subtilité. Il y disperse ces mythiques bancs de brume, ces nappes de voix autant célestes que chtoniennes, des solos harmonieux aux belles harmonies flutées, des orchestrations et des ambiances lucifériennes cinématographiques qui sont propres au genre musical du mythique trio Allemand. Bref, un très bel album qui possède tous ces atouts pour plaire aux fans purs et durs du Berlin School.

C'est avec un mouvement de rythme électronique classique que débute Sunlight Kisses on Forest Floor. La structure donne une vague impression de zigzaguer avec son rythme qui sautille et vibre d'une oreille à l'autre, alternant avec fluidité l'impact des accords dont la tonalité basse est revêtue d'une texture caoutchouteuse. Un arpège s'insère dans la mathématique du rythme. Son saut asynchronique créé une vague mélodie rythmique qui ressort du rythme tout en étant en symbiose avec celui-ci, créant ainsi une modulation qui séduit instantanément. Dave Pearson déploie les stratégies du mellotron dans son nouvel album dès la 1ière minute en laissant flotter un nuage d'orchestrations dont l'air est dominé par une flûte enchanteresse. Son chant flirte avec des harmonies du Moyen-Orient et alterne en nuage de voix célestes et en brume gothique. Tantôt nostalgique et parfois chtonien, le mellotron multiplie sa présence avec de belles variations dans ses émotions et parvient même à nous procurer quelques doses de frissons. Il revêt un caractère plus poignant et plus intense vers la finale du titre qui survit sur le même rythme depuis la seconde un de Sunlight Kisses on Forest Floor. Sans faire un simple copier-coller, nous retrouvons sur ce premier titre tous les ingrédients qui construiront et orneront les 58 prochaines minutes de MYSTERIOUS CAVE OF ETERNAL THETA.

Le mellotron et sa brume métallique ouvre It could be Paradise. La flûte fait aussitôt entendre son air mélancolique avec un chant qui flotte et serpente les nappes de voix monastiques et de brume ombragée d'une ambiance plutôt gothique. Une mélodie grattée sur une texture d'instruments à cordes, genre guitare acoustique ou harpe, s'élève dès la 90ième seconde. Ce tandem flûte et cordes s'accroche à une ligne de basses pulsations. L'impact fait résonner les ambiances où les voix et la brume, devenue orchestrale, augmente d'un cran leurs intensités émotives. La séquences des accords acoustiques en devient une de rythme mélodique qui virevolte en une spirale hypnotique tout en flirtant avec les essences de Tangerine Dream du temps de Legend ou encore Underwater Sunlight. Dans un bon mélange de rythme ambiant et d'ambiances célestes, la pièce-titre offre un rythme très Froesien avec une structure lourde et légèrement résonnante qui trottine en effectuant de courts zig-zags. C'est le mellotron qui fait le charme du titre avec des bancs de brume qui chantent avec une belle acuité émotive. Delta Wave Dreamer suit la tangente des rythmes minimalistes qui bondissent de leurs textures caoutchouteuses dans ce très bon album de Computerchemist. Structuré par deux lignes, une bondissante et l'autre oscillante, le rythme bat en suspension dans les larges nappes de mellotron qui y disperse des nuages de brumes orchestrales et endormitoires, des voix chtoniennes et des harmonies de flûtes aux airs parfois acuités. Mellotronication (live) est un titre purement atmosphérique qui a été enregistré en une piste. Les nappes de brouillard grésillant envahissent nos oreilles avec des modulations, parfois émotives, qui structurent un lent rythme ambiant idéal pour faire dodo.

MYSTERIOUS CAVE OF ETERNAL THETA mérite les nombreuses éloges et critiques positives qui circulent sur le net. Ça faisait un bail que j'avais pas entendu la musique électronique de Computerchemist. Volcan Dreams m'avait énormément séduit il y a 4 ans. Entre 2019 et cette année, le projet de Dave Pearson a aligné une série d'albums où il butine dans un style et un autre. Ici, il revient à ce Berlin School qui avait tant séduit en 2019. Si les rythmes sont plus sobres, le mellotron est en revanche immensément poignant. C'est le cœur de cet album qui saura séduire assurément les aficionados du Dream et surtout de Edgar Froese. Un incontournable en 2023!

Sylvain Lupari (July 21st, 2023) ****½*

Disponible au Computerchemist Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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