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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Cosmic Ground 5 (2019) (FR)

“Cet album de 75 minutes regorge de délicieux parfums vintage dans des structures hautement stylisées selon la vision unique de Dirk Jan Müller”

1 sludge 1:46

2 girls from outer space 12:17

3 misery 4:25

4 azimuth/drowning 11:28

5 compact\space 9:43

6 delusion 7:28

7 operation:echo 18:12

8 burn in hell 9:59

(CDE/DDL 75:22) (V.F.)

(Berlin School)

Une lointaine réverbération amplifie sa présence en amenant sludge à nos oreilles. Des cognements résonnent dans cette ombre menaçante qui accueille une chorale chthonienne. Ces 106 secondes donnent le ton à ce nouvel album de Cosmic Ground. Et si des éléments séduisent d'emblée, comme girls from outer space et burn in hell, d'autres demanderont des écoutes supplémentaires avec nos oreilles bien emmitouflées dans un casque d'écoute afin de découvrir les charmes d'une MÉ aux délicieux parfums vintage. Encore une fois, Dirk Jan Müller propose aux amateurs de Berlin School des années 70 une œuvre qui exaucera leurs attentes. Offert en CD manufacturé et en format téléchargeable de haute qualité, COSMIC GROUND 5 vous propose 75 minutes d'une MÉ avec une empreinte sonore unique du claviériste de Electric Orange.

Les ambiances de sludge étant vite passées, girls from outer space s'installe avec sa forme de reggae cosmique. Cette sensation se dilue lorsque le mouvement devient plus accéléré avec une danse spasmodique sculptée par un séquenceur qui fait défiler ses ions sauteurs comme on place un os sur le squelette d'un serpent avançant sans sa tête. Le rythme avance avec ces coups secs d'un séquenceur, et ses os limpides dansent aussi avec des cognements qui émettent un léger rayon de résonances. Les ambiances sont sobres. On peut entendre les vestiges de cette chorale luciférienne à travers cette danse de heurts qui transite vers une courte phase ambiante autour des 8 minutes afin de ressourcer son approche qui sera légèrement différente lorsque le rythme fond dans une ambiance lugubre à la toute fin. misery arrive ainsi avec sa vaporeuse et dense nappe de mellotron qui instaure un lourd climat d'ambiances méphistophélique jusqu'à azimuth/drowning. Ce titre installe ses 12 minutes par un tapis d'ambiances d'où émerge des petits pas perdus autour de la 3ième minute. Ils deviendront la base d'un rythme minimaliste qui suit les boucles anesthésiantes d'un synthé qui fait roucouler sa nappe de brouillard. Une note plus lourde ajoute au poids de ce rythme qui défile un peu de la même façon que dans girls from outer space, mais en plus lent. C'est l'intensité dans les ambiances et l'amplification de la menace rythmique qui sont les armes ensorceleurs de ce titre. compact\space est plus difficile à apprivoiser. La musique est nourrie par des riffs de synthé qui se succèdent par saccades dans un environnement sonore corrosif. Même ceux qui sont familier avec l'album Hergestridge de Mike Oldfield, jute avant sa finale explosive, risquent de trouver ce passage dissonant un peu long.

delusion offre un autre pont d'ambiances qui se détache carrément de compact\space afin d'épouser les bases de misery. Les ambiances sont cinématographiques avec une intensité où règne une vision apocalyptique et même de frayeur, notamment en seconde partie. operation:echo suit avec en poche le titre de la meilleure pièce de COSMIC GROUND 5! Prenez un troupeau de chevaux, dont le bruit est étouffé par une atmosphère de nébulosité, et isolé un cheval. Concentrez-vous sur ce dernier et imaginez-le faire des ruades romanesques et toutes sortes de cabrioles dans le brouhaha assourdi des autres chevaux, et vous avez l'essentiel de operation:echo dont la plus grande réussite est de ressembler à rien de ce que vous aurez entendu dans les sphères de la MÉ. Certains diront du Redshift! Trop doux, même si très énergique. Tangerine Dream? Pas rapport! Nothing But Noise? Hum…On est pas loin! C'est un peu comme si Dirk Jan Müller avait réussi à dompter les vents et en faire des pépites rondes munies de sabots qui, une fois libérées, sauteraient partout en multipliant cette sensation de bonds doux et ronds qui s'entrecroisent sur une trampoline qui n'est pas tendue à son maximum. Le mouvement reste violent par endroits, vif et troué de saccades qui laissent mugir les vents. Un grand titre ensorcelant qu’on écoute en boucle avec cette sensation de ne jamais entendre la même chose au niveau des secousses rythmiques d’un séquenceur habilement désossé. On reste dans le domaine du bon vieux Berlin School analogue avec le rythme plus fluide et plus homogène de burn in hell qui est dans le style de Redshift, mais en plus harmonieux.

Comme écrit plus haut, ça prend quelques écoutes avant de bien amadouer les structures de COSMIC GROUND 5. Et il ne faut surtout pas abandonner à compact\space! Quitte à sauter à la pièce suivante (delusion) et glisser lentement vers 28 minutes de pur délice. Un superbe album, comme Dirk Jan Müller nous a habitué dans sa peau de Cosmic Ground.

Sylvain Lupari (13/11/19) ****¼*

Disponible au Cosmic Ground Bandcamp

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