“The Heart of the Soul possède la beauté de son nom!”
1 You Were Here 2:51
2 Sense of Wonder 7:51
3 Angel in My Eyes 11:02
4 Heart of the Soul 4:17
5 Lost in You 5:28
6 New Directions 5:36
7 Spirit Signs 9:04
8 Sensual Beauty 4:10
9 Midnight Encounter 13:10
10 Divine Embrace 7:13
(CD/DDL 70:48) (V.F.)
(Ambient Music)
THE HEART OF THE SOUL marque un retour pour Craig Padilla qui s'était fait silencieux depuis Beyond the Portal en 2009. C'est dans un canevas musical assez diversifié qu'il a tissé les grandes lignes mélodieuses de son dernier opus. Car bien que ça soit une œuvre très intimiste, venant d'un artiste qui nous a habitués à de grandes envolées atmosphériques, elle est dominée par de fines mélodies contemplatives et lyriques qui subjuguent par une étonnante sensibilité.
Même si poétique et empreint de sérénité, c'est sur des chapeaux de roues que s'amorce THE HEART OF THE SOUL qui entend une ligne d'arpèges limpides et une autre aux tonalités plus basses croiser le fer de You Were Here. Un percussion-basse vient supporter ce chassé-croisé séquencé qui dévie vers une bonne structure de rock cosmique. Sense of Wonder est la première des perles de cet album. Les notes d'un piano, divisé entre la romance et la mélancolie, dessinent les courbes d'une belle mélodie cosmique qui traîne son refrain harmonique dans les souffles de chœurs éthérés et les poussières d'étoiles. Épousant la douceur poétique des œuvres acoustiques de Suzanne Ciani, son introduction nous transporte aux portes du rêve lorsque des nappes de synthé quelque peu saccadés en détournent sa délicatesse onirique. Ça entraîne ce titre doux vers un rythme spasmodique qui défie la balance des harmonies pianotées à l'ombre des songes angéliques. Ces notes de piano trempées dans une nostalgie méditative coulent parcimonieusement dans l'introduction de Angel in My Eyes qui nous amène dans des sphères d'une MÉ atmosphérique plus progressive avec ses solos et ses brises de synthé. Les solos torsadés soufflent comme ces errances cosmiques de Tangerine Dream dans une dense brume cosmique perturbée de fortes pulsations réverbérantes. Si la première partie se veut plus exploratoire, la seconde est nettement plus mélodieuse avec ses notes de piano dont l'harmonie évasive erre auprès de délicats arpèges scintillants et des chœurs plus lyriques. D'ailleurs on peut sentir les influences romanesques et orchestrales de Suzanne Ciani sur cette œuvre très personnelle de Craig Padilla. Comme dans la très belle mélodie qu'est la pièce-titre où les notes de piano sont serrées dans de beaux arrangements orchestraux. Et sur Lost in You dont les souffles d'une sirène charmeuse de sens caressent une approche mélancolique troublée par le doux rythme d'une belle ballade électronique.
New Directions est une autre belle mélodie qui s'amorce avec des accords hésitant dansant dans une brume pralinée. De tendres couches de synthé bercent une douceur qui niche dans des pulsations résonnantes alors que le rythme se dessine autour de séquences qui ondulent auprès de percussions papillonnantes, poussant tranquillement la progression de New Directions vers les brumes valsantes d'enveloppants arrangements orchestraux. L'intro de Spirit Signs est balancée par un mélange de chœurs absents et des vents chauds avant que de fins arpèges percussifs n'avancent à tâtons dans un corridor imprégné d'une atmosphère de mystère. Le mouvement sort des limbes cérébraux avec de fines ruades qui structurent un rythme indéfini. Un rythme qui ondule maladroitement sous les souffles d'une chorale éthérée et de synthés aux lignes aussi saccadées que vaporeuses pour s'éteindre dans un doux fleuve de sérénité cosmique. Sensual Beauty est une autre belle mélodie contemplative dont les notes de piano rêvent sous les brumes et les lignes d'un synthé distant. Midnight Encounter est le moment clé de ce dernier opus de Craig Padilla. Concrétisant sa vision très intimiste de sa relation intra-personnelle, le synthésiste Californien tisse un splendide passage vers la paix intérieure et ses songes avec des lignes de synthé qui pleurent dans des brouillards mouvants. Un très beau mouvement du séquenceur libère des touches qui tournoient dans un fin staccato spiralé, moulant les pas d'une envoûtante danse morphique qui unira sa délicatesse avec une approche plus punchée avant de reconduire Midnight Encounter au pays des rêves oniriques. C'est de la pure magie mise en musique! Divine Embrace conclût ce splendide voyage introspectif qu'est THE HEART OF THE SOUL avec un long titre ambiant où les notes d'une guitare/harpe solitaire échappent les vestiges d'une solitude oubliée dans de morphiques couches d'un synthé divisé entre ses lyriques lignes enveloppantes et ses chœurs fredonnants.
THE HEART OF THE SOUL possède la beauté de son titre. Il y a de pures merveilles dans cet album qui risque de déstabiliser les fans qui s'attendent à un album ambiant ou purement électronique, tel que Beyond the Portal ou encore Analog Destination. Sauf que plus on avance dans sa découverte et plus on se laisse séduire par ces mélodies qui accrochent l'âme pour en tirer des soupirs de mélancolie
Sylvain Lupari (20/05/12) *****
Disponible chez Spotted Peccary Music
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