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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DAVID HELPLING: RUNE (2019) (FR)

Si nous aimons la musique de Steve Roach, il n'y a aucune raison de ne pas aimer celle de David Helping puisque les visions de musique ambiante sont similaires

1 Free Dive 7:25

2 Glass 10:06

3 Ascension of the Whales 5:37

4 The Black Rock 8:58

5 Be 6:00

6 Under Shallow Seas 10:02

7 Isle in Half Light 8:44

8 The Heart of Us 11:00

(CD/DDL/SPOTIFY 67:56)

(Ambient, Progressive New Age)

David Helpling sur Synth&Sequences.com!? Peu ou pas de synthé et surtout pas de séquenceur? Des guitares. Beaucoup de nappes et de lignes de guitares qui remplissent les synthés, au point de les confondre? Et pourquoi pas! Un musicien qui fait couler ses nappes de guitares morphiques dans des panoramas d'ambiances aussi ésotériques que Steve Roach a sa place ici. De plus, j'ai un énorme respect pour Howard Givens dont le travail de mastering est très efficace sur cet album inspiré par l'eau, les océans. L'étrange forme d'un 1 à l'envers sur la pochette est soutirée à l'alphabet runique des anciens peuples germaniques et signifie lagon. En gros, un album paisible où on ne doit pas chercher des percussions et encore moins des rythmes de séquenceur, et dont les seuls moments d'impulsions et de visions dramatiques naissent d'une ligne de basse.

C'est avec des riffs discrets qui viennent de loin que Free Drive débute RUNE. La façon d'émietter ces riffs circulaire me font penser à The Edge (U2), sauf que ce sont des nappes de guitares très éthérées qui s'attachent à ces riffs plutôt qu'un rythme nerveux, qu'un hymne de rock. Des notes de guitare viennent hanter ce mouvement ambiant et s'accouplent à une ligne de basse efficace qui pousse la musique dans un rythme flottant. La signature du musicien californien est constituée de plusieurs couches de guitares, formant un panorama d'ambiances aussi efficace qu'une muraille de nappes de synthé, d'où jaillit plus souvent qu'autrement une belle ligne de mélodie évasive comme celle qui émerge autour des 4 minutes. J'ai trouvé ça très beau. Glass est un titre plus calme. On retrouve essentiellement les mêmes structures qui ont permis Free Drive, mais dans une vision nettement plus mélancolique. On sent même une ambiance de tristesse enveloppée ce titre où les textures de guitares fondent dans une horizon où nos yeux perdent la raison. Il y a un beau duel entre une six-cordes acoustique et une guitare électrique sur ce titre qui enroule les bras de Morphée. Si on ferme les yeux et on se connecte sur un ballet de baleines, Ascension of the Whales peut aisément nous aider à forger ces images avec une vision assez onirique. La guitare évasive de David Helpling sculpte ces chants si irrésistibles qui flottent sur un nuage de strates entrelacées et des accords qui glissent confortablement dans les sillons des baleines. Les murmures de la basse jettent un voile d'intensité dramatique sur The Black Rock. Passant d'une vision séraphique à une colère implosive, c'est un autre titre très flottant avec des bouts de mélodies ambiantes qui vont et viennent sans jamais s'attacher. Les ambiances sont tissées par des amas de lignes de guitares dans un paysage musical plus sombre ici qu'ailleurs dans RUNE, exception faite du massif Under Shallow Seas.

Be nous propose un rythme tissé dans des riffs d'une guitare harmonieuse où flottent et gémissent toujours ces multicouches de guitare éthérée. C'est le titre le plus animé de cet album, suivi de près par Free Drive. D'ailleurs ces deux titres pourraient finement se lier l'un à l'autre. Under Shallow Seas est le titre que j'affectionne le plus ici. Proposée dans une vision assez ténébreuse, la texture d'ambiances est nouée entre les couches de guitare et des brumes d'une eau chaude luttant contre la froideur des nuits auxquels se greffent une guitare et ses lamentations pleureuses ainsi que l'effet dramatique d'une ligne de basse. Tout se fait en douceur et évolue mollement afin d'atteindre un point d'implosion qui fait son effet sur notre peau. Intense et dramatique, on flotte littéralement dans cette enveloppe sibylline. Moins ténébreux et plus intense musicalement, Isle in Half Light est construit autour des mêmes principes, alors que The Heart of Us propose une ouverture un brin plus cosmique. Tranquillement, ambiances et musique se nouent dans une impulsion plus concrète ici qu'ailleurs dans cet album. Le point de rencontre entre cette intensité et l'explosion des ambiances est atteint entre la 5ième et 6ième minute, retournant ainsi le rêveur éveillé vers cette phase de sérénité qui est le port de RUNE et de sa musique aussi mystique que mystérieuse.

Ma première écoute avec RUNE m'a laissé de marbre. C'est en lisant et en laissant ma peau se ressourcer sous le soleil du chaud océan Atlantique que j'ai connecté avec cet album de David Helpling. Je l'ai placé dans mon iPod, section musique de nuits. Si nous aimons la musique de Steve Roach, il n'y a aucune raison de ne pas aimer celle de David Helpling, à tout le moins dans RUNE, puisque les visions de musique ambiante sont similaires. Seule la texture, je dirais plus accessible ici, est différente. Du New Age progressif comme j'aime!

Sylvain Lupari (15/02/20) ****¼*

Disponible chez Spotted Peccary Music

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