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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DEAD BEAT PROJECT: R'Evolution (2011) (FR)

C'est un bel album qui s'écoute avec fascination, tant il y a des dénouements inattendus et des surprenantes tournures musicales

1 And There Was Light 5:20

2 Mitosis (Haunting Fluid) 5:04

3 Sacred Rite 6:01

4 Awakening 4:39

5 Lucid Dream 3:29

6 The Rhythms of the Moons 5:34

7 Checkmate 8:25

8 Révolution 2:32

9 Aftermath 2:56

10 Renaissance 3:44

11 Innocence 7:24

12 New Vision 7:38

AD Music 086 (CD/DDL 62:47)

(Electro, tribal cinema themes)

Que voilà une autre intéressante surprise du label Anglais AD Music. Dead Beat Project est le projet du musicien Français Olivier Goyet et en R'EVOLUTION il nous présente un opus fortement influencé par le mysticisme et l'ésotérisme du monde tribal Arabe. Un voyage musical onirique au pays des 1001 nuits où les rythmes ambivalents sont fortement inspirés par l'univers musical de Air et Daft Punk avec un soupçon de JM Jarre et de fortes allégeances à la musique classique, vu les arrangements orchestraux qui entourent les 11 titres emplissant les 63 minutes de cette première œuvre du synthésiste Français. Il y a de superbes moments, de belles perles musicales qui nichent au sein d'un album aux étranges ramifications avec un monde où les souffles des ténèbres sillonnent des rythmes aléatoires et romance et apocalypse flirtent avec le down-tempo et de belles mélodies angéliques.

And There Was Light débute avec une ombre d'un synthé apocalyptique qui échappe ses coups de foudres. Une ligne sinueuse ondoie entre des souffles et murmures des âmes errantes ainsi qu'une séquence circulaire qui échappe ses ions scintillants. And There Was Light ne bouge pas vraiment. Il étale de fugaces lignes de synthé ondoyantes qui s'enchevêtrent tout en ululant comme des spectres errants ceinturant un mouvement apocalyptique atonal. Un peu comme si nous étions ensevelis sous une terre aux corridors émergeant vers la lumière, de fines percussions sourdes animent un faible down-tempo où de fins arpèges cristallins flottent parmi de sinueuses ondes de synthé. Mitosis (Haunting Fluid) reste sombre et est imprégné d'une lourde ambiance angoissante sur un mouvement qui s'anime avec des percussions plus marquées et une belle ligne de basse. Un bref passage ambiant s'installe et des couches de synthé s'enlacent alors que le rythme reprend vie en accompagnant un piano mélancolique. Sacred Rite se fond à Mitosis (Haunting Fluid) avec une fine pluie métallique dont les gouttes tombent en écho sur des percussions éparses qui tentent d'insuffler un rythme. Un beat chaotique perce ce crépitement artificiel, démontrant la touche très cinématographique dont Olivier Goyet se sert pour enrober sa musique. Graduellement le beat se façonne avec des percussions manuelles aux sonorités métalliques des Îles, façonnant un rythme sensuel aux saveurs tribales du Moyen Orient. Les flûtes chantent une joie tamisée d'inquiétude sur un beat langoureux, promesse de 1001 nuits aussi comminatoires qu'enchanteresses. Awakening est une adorable berceuse pour diablotins dont les délicats arpèges scintillent sous le charme d'un synthé corrosif. Une belle ballade pour insomniaque qui s'anime avec de fines percussions tablas et qui embrasse une tangente cauchemardesque avec d’étranges halètements d'une voix féminine. Ces soupirs soufflant sous une onde sinueuse nous amène aux portes de Lucid Dream et de ses lourdes gouttes d’eau qui tombent avec éclat, accompagnant des arpèges cristallins et ces souffles de désir de cette sirène apocalyptique qui s'est manifestée sur Awakening. Brillant, Olivier Goyet peinture ce morceau avec une nappe mellotronnée comme un violon solitaire qui fait larmoyer ses accords sous un fin déluge d'arpèges aux milles éclats. De la belle musique morphique et poétique qui s'étend jusqu'à l'ouverture de To the Rhythms of the Moons.

Des frappes nettes et sèches tracent son rythme saccadé. Les percussions claquent sous un voile tamisé d'un synthé lugubre qui flotte au dessus des accords tambourinés d'une ligne de rythme spasmodique. Naviguant sur ce rythme chétif tout en s'enlaçant à des ondes de synthé spectrales et les arrangements sombres et mélancoliques, la musique caresse un bref passage ambiant avant que le rythme hésitant revienne nourrir cette ambigüité autour de R'EVOLUTION. Checkmate présente une intro électronique futuriste avec les sonorités d'un respirateur artificiel, d'où une ligne de synthé aux ondes réverbérantes ondule en boucles ascendantes. Ça donne un down-tempo avec des accords percussifs qui pilonnent un mouvement saccadé sous une averse de grésillements radioactifs. La séquence façonne une belle mélodie qui accroche dans cet étrange dédale de frappes et percussions aux coups d'enclumes. Une mélodie dont la tonalité permute sous une ligne subtilement syncopée et un arrangement orchestral qui enveloppe Checkmate d'une étrange chorale fantomatique. Un beau titre, aussi envoûtant que son rythme, qui nous amène jusqu'à Revolution qui est dans le même moule que Sacred Rite mais en plus lourd et en mode techno. Après les souffles velléitaires de Aftermath qui sillonnent une vallée où les hurlements d'une mort lente s'entendent sur de lentes percussions et d'envoûtant murmures, Renaissance s'anime avec des percussions avec des effets de crotales dont l'écho résonne parmi de scintillant arpèges et une ligne d'accord limpide qui miroite sur des arrangements orchestraux aux doux parfums d'Arabie. Ce mouvement progresse avec une croissance accélérée, jusqu'à l'enivrement sonore. De fins et délicats arpèges scintillent en ouverture de Innocence, traçant une délicieuse berceuse encore plus complète que sur Awakening et Lucid Dream. Voilà trois superbes morceaux d'une douceur onirique et poétique qui sied très bien au monde enchanteur de Olivier Goyet. L'introduction de New Vision sonne étrangement comme celle de Calypso de Jean-Michel Jarre. Mais les fines percussions tablas dévient son axe rythmique vers un beat plus langoureux. Un rythme tribal d'un monde Arabe, qui semble avoir tant d’influence sur La musique de Dead Beat Project et qui devient somptueusement plus musical avec une palette de sonorités telles des flûtes perçantes, des chœurs errants, des sitars et autres douceurs sonores qui hantent constamment nos oreilles.

J'ai bien aimé cet étrange maillage des genres qu'est la musique de Dead Beat Project. Sans rien casser ni innover, R'EVOLUTION est un bel album qui s'écoute avec fascination, tant il y a des dénouements inattendus et des surprenantes tournures musicales. J'aime cette fusion down-tempo et ambiant qui y circule, comme j'adore ces petites comptines innocentes qui défilent sous des lignes de synthé subtilement diabolique. Oui! Un très bel album qui vaut amplement le détour et qui laisse entrevoir un bel avenir pour Dead Beat Project.

Sylvain Lupari (17/03/11) *****

Disponible au AD Music Shop

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