top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

DEN SORTE DØD: Depressiv Magi (2022) (FR)

Une musique qui traverse constamment les frontières du Dark Ambient

1 Den Evindelige Skygge 5:57

2 Depressiv Magi 5:41

3 En Vind AfInfernalsk Ulidelighed 5:31

4 Sortsind 6:51

5 Håbløsheden 5:16

6 Den Kosmiske Forbandelse 7:36

(Vinyl/CD/DDL 36:55)

(Dark Ambient, dungeon synth)

Frederic Arbour de Cyclic Law a eu la gentillesse de me faire parvenir le tout récent album de Den Sorte Død en même temps que le superbe Undergangen. L'effet surprise étant chose du passé, DEPRESSIV MAGI est un digne survivant du second album du duo tisseur de musique d'ambiances sordides. Coups de masse assourdissants, chants sibyllins, mellotron envahissant et rythmes processionnels sont au cœur des ambiances qui relèvent constamment du paranormal de ce 4ième opus de Den Sorte Død qui est offert autant en vinyle qu'en CD manufacturé et en téléchargement. Ce nouvel album exploite aussi de plus longues structures d'une durée moyenne de 6 minutes, jouant ainsi sur des évolutions qui ont le temps de donner une touche plus fantasmagorique à une musique qui traverse constamment les frontières du Dark Ambient pour aboutir dans ce style appelé Dungeon synth.

Den Evindelige Skygge donne le ton avec des coups percussifs qui résonnent dans le vide. Nous sommes bel et bien dans l'antre du satanique duo. Et ces envahissantes nappes de mellotron en sont une preuve texturale. Le séquenceur active un rythme lourd et lent qui accueille un superbe chant dont les harmonies glissent sur l'effet caoutchouteux du rythme. Jouant sur les teintes hybrides du mellotron, le duo plaque d'imparables mélodies lucifériennes aussi dominantes que dans Undergangen. Des orchestrations brumeuses et de sourds battements résonnants complètent un décor usuel à la signature du duo qui a ce don de créer de divines mélodies obsédantes. La pièce-titre se jette dans nos oreilles avec une grosse nappe résonnant comme le fuit d'un orgue, structurant une lente procession marquée par de sourds martèlements. Les accords de clavier ont cette texture de radiations sataniques alors que le mellotron, visiblement plus inspiré de Tangerine Dream, l'album Ricochet, que dans Undergangen, ont cette texture hybride où le chant se mêle à un filet d’ambiances démoniques. En Vind AfInfernalsk Ulidelighed est titre lent avec des ondes qui ondoient dans une atmosphère angoissante. Cette nappe à les habiletés d'un gros ovipare carnassier qui rampe à la recherche d'une proie apeurée. Une discrète nappe de voix ajoute une teinte plus sibyllique à ce panorama surnaturel où résonnent des claquements percussifs. Le synthé laisse partir un bref chant spectral. Un chant d'un ectoplasme encore respirant d'agonie qui rampe sur un plancher marqué de griffes plantées par et dans la peur du reptile sanguinaire. Nous sommes très près, trop près peut-être, des ambiances lucifériennes de Undergangen. Mais ça passe toujours bien avec cette obsédante mélodie à la Mark Shreeve.

Une grosse nappe d'orgue surgit du silence pour introduire Sortsind qui se démarque avec une splendide mélodie flûtée plantée en plein milieu de son règne chthonien. La nappe croisse comme une procession sans but, juste pour procurer un mouvement ascensionnel errant. Les percussions y résonnent après les 100 secondes, introduisant une intense texture de musique gothique dont le crescendo émotif flirte avec une forme d'acuité à peine perceptible mais efficace. C'est de là que naît ce chant qui fait gambader son air sur un piano discret et ces toujours percussions sourdes. Le trémolo du mellotron emballe nos émotions qui sont mises à rude épreuve lorsqu'un clavier et ses accords grésillant comme des bruit-blancs envahissants amène une teinte plus paranormale à cette mélodie. Noir comme du charbon fondant dans le vacuum, Håbløsheden est un titre atmosphérique lourd avec cet effet de résonnance qui expire son venin sonore à chaque ponctuation d'un accord processionnel. Et plus les nappes d'orgue engendre cette marche cadavérique, et pire ça devient. Comme une bête qui mugit de rage! De l'ambiant ténébreux à son meilleur et comme toujours, la musique possède cette cadence invisible qui obnubile les sens, notamment de l'angoisse. Den Kosmiske Forbandelse étend son noir tapis méphistophélique sur une distance de 140 secondes avant de faire entendre un rythme pulsatoire qui sautille vivement. Cette seconde nature du titre accueille un merveilleux chant du mellotron dont les modulations sont imprégnées d'une émotion virginale. Ce chant se perd dans les ambiances du titre qui se remplit de brume toxique et dont le rythme reste toujours aussi stoïque. Le chant reste discret dans ce décor goth pour reprendre un peu de cette vie opprimée dans les derniers instants de Den Kosmiske Forbandelse.

Quoique ça soit un solide album de musique d'ambiances ténébreuses et gothiques, ce DEPRESSIV MAGI ne m'a pas autant séduit que le magnifique Undergangen. Il y a trop d'éléments qui se ressemblent pour le distancer à ce point. Ceci étant écrit, ça demeure un très bel album avec des petits coups de génie bien éparpillés dans ses 37 minutes. L'angoisse est toujours au rendez-vous, signe que Den Sorte Død maîtrise à merveille son art et son style.

Sylvain Lupari (07/09/22) *****

Disponible au Cyclic Law Bandcamp

171 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page