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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Divine Matrix Beachcombing (Soundscapes Vol. 2) (2020) (FR)

Updated: Nov 21, 2023

Univers psybient où le rock planant impose de plus en plus sa stature, ce dernier album de Steve Barnes est une bonne musique ambiante

1 Unknown Origins of Flotsam 7:19

2 Drift Seeds 6:15

3 Shells 7:11

4 Sea Glass 7:39

5 Strange Finds 6:39

6 Footsteps in the Wash 6:51

7 Walking the Tideline 7:15

8 Rockpools 7:45

(CD/DDL 56:54)

(Ambient Music)

Une séquence ascendante remonte à la surface d'une onde iridescente ululant tel un spectre perdu dans l'immensité astrale de Firestarter, genre Charlie The Kid, de Tangerine Dream. Ces ondes sonores sculptées dans la sensibilité du bleu métallique sont légions dans cet album. Et cette onde se morcelle et se subdivise ici alors que la séquence fait sentir e plus en plus sa présence dans une faune sonore inspirée du psybient de Solar Fields ou encore de Carbon Based Lifeforms. Flottant, le rythme de Unknown Origins of Flotsam est une boule d'énergie qui injecte entre nos oreilles une multitude de tonalités qui vont d'arpèges gelés à des vagues astrales, sans oublier cette guitare circulaire et ces hurlements aux intensités variables. C'est un nouveau psybient avec une bonne dose émotive comme je les aime! Nouveau, puisque les textures sont différentes dans cet univers où le rock flottant impose de plus en plus sa stature. C'est incroyable comment l'univers de Divine Matrix a évolué. C'est le jour et la nuit entre son Cloudsurfing (Soundscapes Volume 1) de 2015, qui était une copie d'un Kitaro des années Greffen, à BEACHCOMBING (Soundscapes Vol. 2) qui atterrit dans les bacs 5 ans plus tard avec une splendide enveloppe d'un psybient bien colorié à l'encre d'une faune riche.

Drift Seeds est un premier petit ver-d'oreille. Sa structure quasiment liquéfiée va à la dérive dans vaisseau ne pouvant qu'accueillir un pianiste mélancolique. Un pianiste et son piano qui éparpille ses notes dans une mélodie sans ossature et qui graduellement regroupe ses notes se figeant dans une résonnance massive. Une résonnance qui devient le berceau de cette incantation lunaire circulant comme un fil stroboscopique dans un univers psychédélique contemporain forgé par les infinis possibilités de l'art et la musique électronique. Un très beau titre qui nous amène à Shells, un titre moyennement rythmé qui s'inspire de Unknown Origins of Flotsam, pour son ouverture, et Drift Seeds, pour son piano. Les ambiances semblent plus près des fantômes des amérindiens avec des battements sourds et feutrés ainsi que des murmures de Didgeridoo qui se perdent dans cette guitare absente. Les larmes de synthé sont aigues de douleur et flirtent avec les lamentations des ondes Martenot et du TalkBox de la guitare. Plus le titre avance, et plus il augment son emprise au niveau émotif. Les couleurs panoramiques sont très riches, avec un parfum organique nettement plus présent en seconde moitié de Shells. Sea Glass est un titre ambiant ténébreux à la Steve Roach. Les poussées de lignes plus translucides sur cet énorme tapis de bourdonnements injectent un peu de couleur qui nous permet de découvrir des fredonnements de fées blotties sous de denses fougères où se cachent aussi une légion de batraciens dont nous entendons clairement le langage organique. Purement ambiant avec des ailes enveloppantes qui nous font dériver dans l'inconnu, Sea Glass est unique dans BEACHCOMBING (Soundscapes Vol. 2).

Vivant dans une structure de rock planant, Strange Finds vit sur une couture de riffs zigzagant autour d'une surface en mouvement. Un piano épouse cette tangente avec des accords aussi fragiles que cette ligne de basse qui vient roucouler sa lourde peine dans cette sphère dérivant en traînant son baluchon de psychill et de ses insectes qui injectent constamment de nouvelles couleurs tonales. Footsteps in the Wash est un titre un peu plus vivant même si son introduction est cousue de lentes orchestrations qui flottent entre les signaux sonores des ballasts de sous-marin. Les vagues viennent caresser nos émotions dans une texture vivant de cette dépendance de la Terre pour le Cosmos, et vice-versa. Les riffs qui s'ajoutent et cette ligne de basse qui résonne sont des éléments qui fournissent le jus afin que le titre évolue vers un rock planant et de ses effets percussifs sculptés dans des sabots de bois. Un peu comme dans Shells, Footsteps in the Wash évolue avec plus de passion tout en maintenant sa vision de musique ambiante. Et une fois le goût de rythme planant de Divine Matrix bien installé, Steve Barnes tente de nous le servir avec différentes couleurs musicales. L'introduction de Walking the Tideline est sculpté par un séquenceur faisant défiler ses ions en une file-indienne qui zigzague avec une vision spasmodique. Des nappes de voix de sirènes ensorceleuses s'ajoutent en même temps que les riffs d'une guitare électrique marchent dans le même tracé que le séquenceur. Aussi mélodieux que le clavier, les riffs serrent les rangs dans un brouillard dense où le séquenceur reprend vie. Ce rock flottant dans une chorale mixte atteint un niveau d'intensité qui, dans un album de musique méditative comme celui-ci, nous soutire de nos souliers pour danser avec les sirènes qu'Ulysse devait absolument éviter. Malgré les visions d'un oasis broutant nos orteils, Rockpools installe ses racines de rockeur anesthésiant dans une structure évoluant comme les 3 derniers titres de BEACHCOMBING (Soundscapes Vol. 2), soit du rock planant. Du rock errant sans les artifices du psybient mais plus dans un noyau New Age avec des orchestrations qu'il faut déceler dans cette faune musicale tellement dense et intense que nos oreilles perdent un peu de ce fil conducteur qui lie les 8 titres de cet album dans une vision de musique ambiante où le rock flottant et les orchestrations du New Age s'abreuvent dans les fontaines du psybient. Un très bel album de Divine Matrix.

Sylvain Lupari (26/10/20) ***¾**

Disponible chez AD Music

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