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  • Writer's pictureSylvain Lupari

E-TIEFENGRUND: Fusion Machines (2018) (FR)

“Une autre merveille de rythmes minimalistes et hypnotique d'E-Tiefengrund dominés pat le superbe art des séquenceurs”

1 Wendelstein 27:32 2 Tokamak 25:23 3 Sonolumineszenz 24:15 SynGate CD-R TI05

(Artwork= Link to Spotify)

(CD-r/DDL 77:10) (Retro Berlin & Düsseldorf Schools)

Une toile réverbérante émet ses rayons de distorsions afin de développer bien tranquillement la longue structure minimaliste de Wendelstein. Des larmes de synthé en suspension et des effets sonores tonitruants alimentent une ouverture ambiosphérique qui ramasse tout ce qui traîne dans son trou noir, y compris de fines clochettes en mode séquences, afin de tisser une mosaïque sonore venant de loin dans le cosmos. Les larmes deviennent de belles complaintes alors que le décor reste toujours aussi densément assourdissant. Une ligne de basses pulsations naît de ce tumulte toujours apprivoisé, sculptant une cadence ascendante qui nous fait oublier cette superbe permutation des clochettes pour des tonalités de pic-bois dodus et nerveux. On entend clairement des bruits gazouiller un langage informatique alors que le duo Silvia et Michael Kempe nous amène vers un micmac rythmique rempli d'éléments sonores et percussifs, notamment des coups de feu qui sculptent une ligne de rythme en arrière-plan. C'est à ce moment, autour des 11 minutes, que le séquenceur réévalue sa stratégie rythmique en accélérant la cadence des piciformes qui entraîne le synthé dans son manteau de jazzman et les ondulations réverbérantes dans leurs habits de chanteur désillusionné. Ce savoureux chaos traîne jusque vers la 16ième minute, moment où Wendelstein déploie sa forme semi-lente sans rien altérer à son désordre sonique.

Ces 27 premières minutes, difficiles à apprivoiser si je veux être honnête, nous entraînent bien hypnotisé par cette amplitude sonore dans le fascinant univers où tout semble pareil mais rien ne l'est de E-Tiefengrund. De FUSION MACHINES! Le modèle reste le même. De longues structures bien assises sur des rythmes minimalistes construit sur des séquenceurs analogues qui jouent avec les vitesses et les infinis possibilités rythmiques. Issu de la même formule créatrice, Tokamak reste le titre le plus séduisant et le plus facile à apprivoiser du 5ième album d'E-Tiefengrund, tous sur SynGate. La masse sonore et ses effets réverbérants restent le cœur de sa genèse, sauf que les séquences et les éléments percussifs, totalement séduisants par ailleurs, sculptent une approche très Düsseldorf School qui est hypnotiquement entraînante. La dernière partie, qui arrive autour des 15 minutes, est nourrie d'une faune sonore aussi bigarrée que disjonctée. Une faune sonore remplie de graffitis et de torsades de synthés aussi dynamiques que les séquenceurs et qui ornent le rythme plus alangui de Sonolumineszenz.

Bien installé dans sa zone de confort, E-Tiefengrund réussi à charmer autant que Kraftwerk… Mais dans l'anonymat! Et c'est dommage puisque le duo Allemand a cet art de concocter une musique minimaliste séduisante et magnétisante avec juste ce qu'il faut pour émerveiller nos oreilles à toutes les cinq minutes. Les textures sonores dans ce FUSION MACHINES sont ultra riches et deviennent aussi importantes que ses riches textures de rythmes construites dans le merveilleux art du sequencing et entrecroisés dans un carrefour où les désordres sont aussi sources de cohésions. Toujours aussi bon depuis Voltage Sessions en 2013!

Sylvain Lupari (17/10/18) ***¾**

Disponible au SynGate Bandcamp

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