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  • Writer's pictureSylvain Lupari

FD PROJECT; Color of Life (2022) (FR)

Différent certes, mais très beau, musical et surtout très bon

1 Orange 7:45

2 White 7:06

3 Red 6:15

4 Black (Berlin Night) 8:42

5 Yellow 5:21

6 Blue 9:24

7 Grey (City Lights) 6:59

8 Green (Silent Garden) 8:05

9 Purple (Over the Time) 6:20

(CD/DDL 65:58)

(Melodious, E-Rock, Berlin School)

Avec sa ligne de basse-pulsations propulsée par secousses, Orange débute COLOR OF LIFE avec un rythme électronique finement saccadée. Un effet d'ombre miroitée papillonnant comme un colibri se greffe à son élan stroboscopique qui dure un bon 90 secondes avant que les premières ondes de synthé se mettent à graviter autour du rythme. Des pads orchestraux et des arpèges résonnants s'invitent peu de temps avant que les percussions ne restructurent le rythme en un bon rock électronique avec des cordes de violons en staccato qui épousent sa forme. Le titre approche sa phase de transition une 30aine de seconde après sa 3ième minute pour un court passage atmosphérique. On y entend des arpèges tinter sur une ligne de basse-séquences en suspension où le synthé injecte un premier solo harmonique et ses nappes de brume. Les percussions redessinent une nouvelle introduction rythmique avec des effets de claquage de mains quelques 30 secondes plus tard. Toujours dans sa phase de remodelage, Orange navigue dans une forme d'incertitude rythmique avant de revenir à sa base sous de bons solos de synthé et des gazouillis électroniques. Le ton est ainsi donné à un album plus mélodieux que compliqué où FD Project nous rappelle combien l'influence de Mike Oldfield dicte sa façon de composer 9 belles ballades dans un firmament de musique électronique (MÉ) très diversifié. Frank Dorritke y met le paquet dans cet album où le synth-rock, les ballades et même le Berlin School cohabitent à la même enseigne. Un CD qui propose aussi une texture musicale relevée par différents effets sonores, certains organiques comme dans Blue, et éléments percussifs qui donnent une plus grande profondeur à une musique somme toute très accessible. Le synthésiste-guitariste Allemand fait un grand usage des orchestrations, certaines mielleuses et d'autres en staccato rythmique, qui donnent plus de couleurs à cet album pastel de par ses émotions et de ses orientations forts mélodieuses qui pourraient plaire à un public aimant le New Age. Mais Frank reste résolument collé à son style de rock et ballade ayant ce zest de Berlin School dans les lignes du séquenceur.

C'est dans des vents creux et même lugubres que White se couche sur une palpitante ligne de basse-séquences et une autre dont les ions lumineux ondulent sous les caresses des vents. Les percussions tombent quelques 80 secondes plus loin, structurant un rythme pesant et lent où se pose une mélodie spectrale du synthé. La guitare vient déposer de bons solos sur cette structure qui modifie à peine son axe rotatif. Un bon rock cosmique lourd et lent, tout plein de solos. Une guitare perce les vents creux de Red. Son harmonie bucolique nous fait penser tout de go au style de Mike Oldfield. Et lorsque la guitare acoustique couche une structure de ballade, un rythme folklorique remplit nos oreilles des parfums de ce formidable musicien Irlandais. Il n'y a pas juste Red qui est dans ce secteur d'influences. On y trouve Grey (City Lights), de même que quelques ouvertures d'autres titres et solos de guitare, je pense au très beau Purple (Over the Time), qui possèdent cette essence de guitare Oldfield. Dans une texture un peu plus cosmique, Black (Berlin Night) suit avec une superbe structure de rythme circulaire qui se délie avec un effet des ions sautant sèchement sur une ligne du séquenceur finement spasmodique. Les percussions labourent un rythme plus rock, ralentissant ce parfait carrousel Berliner, sous de bonnes orchestrations d'un synthé qui multiplie solos et airs mélodieux. Méthodique, pour ne pas dire narrative, la musique revient avec ses airs et couplets dans des élans de passion qui sont à l'origine de ces beaux solos. Un grand Berlin School avec un séquenceur spasmodique et de bons effets percussifs. Bien campé sur une ligne de basse bourdonnante, Yellow suit la courbe du séquenceur qui monte et redescend un panorama musical orné de nappes orchestrales. Les percussions pilonnent le rythme et épousent le labeur de cette forte ligne de basse, structurant un duel entre le rock et le Berlin School où solos, de guitare comme de synthé, abondent sur une autre structure narrative.

Blue comme l'eau clapotant dans une ouverture qui se berce d'ondes de synthé sibyllines. Les nappes de son ouverture jettent une aura dramatique qui se recouvre de voix séraphiques, mettant encore plus d'emphase à une structure orchestrale qui se rapproche du New Age. Sauf que le croassement de la ligne de basse balaye cette perception alors que le titre rampe de peine et de misère vers une rythme circulaire qui se nappe de solos d'un synthé morose. Ce plus long titre de COLOR OF LIFE fini par devenir une ballade lourde et lente avec de bonnes percussions alors que la guitare souffle ses solos sur un léger mouvement de trot ambiant qui termine l'aventure de Blue, un bon blues lunaire. On entre dans une phase plus mélancolique de cet album. Après le très Oldfield Grey (City Lights), Green (Silent Garden) nous plonge dans un jardin rayonnant par ces chants d'une variété d'oiseaux charmeurs. Le titre propose un rythme aussi lent que le tic-tac d'une horloge où la guitare acoustique gratte un refrain triste sous les ahhh d'une Diva astrale. Un beau titre ambiant qui prend légèrement du tonus dans son dernier tiers avec une guitare et un synthé s'échangeant solos sous les étincellements d'étoiles et de cette voix qui murmure soumission jusqu'à nous faire fondre avec Purple (Over the Time). Et si, par un pur hasard, vous vous sentez triste, nostalgique et que vous avez l'âme à terre, évitez d'écouter Purple (Over the Time). Cette ballade électronique de haut niveau possède tous les ingrédients pour vous faire pleurer. Concluant ainsi un très bel album de FD Project. Différent certes, mais très beau et musical sans l'empêcher d'être aussi très bon!

Sylvain Lupari (09/03/22) *****

Disponible chez Groove nl

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