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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Forrest Fang Forever Cascade (2021) (FR)

Updated: Dec 10, 2022

J'ai été pris par surprise par la soudaine violence de Forrest dans ce Forever Cascade

1 Four Points West 5:10

2 Circling the Eternal Lake 6:59

3 The Clockmaker 5:36

4 Forever Cascades 6:29

5 The Land of Nine Rivers 9:53

6 Moiré 4:33

7 Seahorses and Aeolians 5:56

8 Murmurances 9:20

9 Leaving Alpha 7:40

10 Out of Frame 5:31

(CD/DDL 67:11)

(Tribal EM)

Des série d'accords pensifs sautillent en cascade avec leurs teintes contrastantes en ouverture de Four Points West. Des lames de synthé écarlates griffonnent la nuit tombante en découpant des banderoles où rebondissent ces accords séquencés, alors que d'autres arpèges plus acérés ajustent leurs tintements en symbiose avec les plaintes stridentes du synthé. Cette première chorégraphie ambiante de FOREVER CASCADE est plus intense que méditative, plus animée que végétative avec ce rythme ambiant qui scintille autant que sautille avec ces larmes sonores qui tintent avec une pointe de mélancolie égale à ces lames qui se repaitre de notre sensibilité. Intensité est le mot clé de ce nouvel opus de Forrest Fang sur Projekt Records. Dans d'intenses maillages d'instruments à cordes acoustique comme électronique, de percussions tibétaines et de stries fantomatiques des lignes de synthé, le musicien sino-américain dévoile 10 actes, pour la plupart furieux, qui se succèdent avec des suites de cascades d'accords de clavier séquencés qui scintillent et déboulent dans d'étroits corridors minimalistes inspirés de Philip Glass. Ces mouvements minimalistes sont répétés succession, créant une impression d'écho perpétuel où l'identification des instruments déjoue constamment nos connaissances.

Débutant comme un souvenir amer, Circling the Eternal Lake fait scintiller ces arpèges évasifs qui traînent dans les couloirs de cet album. On dirait deux pianistes qui confrontent leurs idéaux sur une structure dont la mélancolie appartient à ces ondes de synthé rôdant comme des ombres dans cette structure qui trouve son point de transition autour de la 3ième minute. Un clavier solitaire pousse quelques accords dans des zéphyrs romantiques jusqu'à ce qu'un accord grave tombe et réallume le feu de Circling the Eternal Lake. L'éveil est orchestral avec des accords tombant aussi vivement que sèchement dans un drame musical qui devient un intense cercle passionnel cultivé par un imposant maillage d'accords de dulcimer, de stries de synthé et d'orchestrations s'ajustant dans un étroit couloir minimaliste. Si je ne m'abuse, ce titre expose le premier barrage de cacophonie musicale de FOREVER CASCADE. Puisqu'ainsi se termine Circling the Eternal Lake, ainsi débute The Clockmaker dont le phénomène de cascade sonore se déroule dès le début avec une nappe orchestrale, où on devine les musiciens ajuster leurs instruments, jusqu'à la 5ième minute, alors que le titre soupire quelques secondes méditatives. Après une fuite excessive d'accords de clavier tombant en rafale, la pièce-titre partage une vision mélodieuse axée sur le bonheur instantané. Les oiseaux pépient sur les airs d'une musique dont l'intensité nous rapproche de plus en plus vers une cacophonie plombée par ces cycliques rafales de sons où l'identité des instruments se perd dans un vacarme à semi mélodieux. Sans être tout aussi fougueux, The Land of Nine Rivers propose une belle palette de sons avec une symphonie de vents plus ou moins violents où tintent une texture de percussions organiques, comme si un shaman agitait des queues de crotales. Les vents sont linéaires et soufflent avec une agressivité qui soulève des particules et autres fragments sonores dans un panorama d'ambiances qui suit son cours passif.

Ça nous amène à Moiré et ses percussions indonésiennes qui tambourinent dans une ambiance tribale festive dominée par ces percussions tribales dont certaines ont un pouvoir aussi harmonieux que ces nappes de synthé qui défilent en boucle. La répétition des segments séquencés sculpte un effet d'écho qui est propre aux textures de l'album. Si on a aimé les textures organiques des percussions dans The Land of Nine Rivers, ils irradient le rythme tribal de Seahorses and Aeolians. Un autre titre intense dans FOREVER CASCADE qui a pourtant débuté timidement avec un délicat fil mélodieux. Le travail et la texture des percussions sont stupéfiants sur ce titre qui met à profit une bonne ligne de basse pour soutenir son rythme. Sibyllines, les stries et les nappes de synthé ajoutent un soupçon de magie sur une structure qui se développe par cascades de rythme et d'éléments d'ambiances sur une des structures les plus intenses dans ce dernier opus de Forrest Fang. Murmurances est un autre impressionnant collage de textures rythmiques qui, une fois cyclique, fini par donner l'illusion d'une mosaïque qui tangue continuellement sous la frénésie des instruments à cordes et des lignes de synthé dansant du feu sur un maillage de percussions tribales. Sortant carrément du contexte de frénésie sonique de l'album, Leaving Alpha propose une fascinante ballade, pour la plupart acoustique, où rayonnent des centaines de prismes sonores. Un très beau titre, tout comme Out of Frame qui est une belle ballade nocturne avec des ondes de synthé flottant comme des filets voulant attraper les minces arpèges limpides comme du cristal s'échappant d'un clavier dont le fil musical ne sera jamais assez long.

Tout un album que ce FOREVER CASCADE! J'ai été pris de court par la soudaine violence de Forrest Fang. Tant et si bien que je me demande sur quels rivages il a laissé traîner ses pieds pour offrir une palette de sons et de rythmes aussi agressive. Ce dernier album demandera quelques ajustements chez ses fidèles fans qui se familiariserons assez vite à ce décor bouillonnant de rythmes fiévreux.

Sylvain Lupari (22/12/21) *****

Disponible au Projekt Bandcamp

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