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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Fratoroler Berlin (2021) (FR)

Updated: Dec 8, 2022

L'histoire de la Berlin School s'écoute par le choix des séquenceurs de Fratoroler

1 Moltkebrücke 2:10

2 Berlin 17:29

3 Oberbaumbrücke 2:02

4 Grunewald 16:28

5 Löwenbrücke 2:07

6 Müggelsee 14:55

7 Glienicker Brücke 2:03

8 Alexanderplatz 18:03

SynGate ‎| CD-R FR08

(CD-R/DDL 75:17)

(Berlin Schools)

Avec un album nommé BERLIN, on comprend que Fratoroler revient à la base. Berlin, ville effervescente de créativité où l’art prend différentes formes. Pour le duo de Thomas Köhler et Frank Rothe, BERLIN se compose de 8 titres répartis sur 75 minutes de Berlin School qui lie les vieilles fragrances aux parfums plus contemporain. Un album ou le Berlin School vit son évolution sur 4 longs titres.

Violoncelle sombre et ténébreux dont les cordes lancinantes étirent un chant de détresse qui recouvre une ritournelle électronique circulaire, j'apprécie déjà la profondeur de ce dernier album de Fratoroler. Court titre magnétisant, Moltkebrücke fait partie des 4 interludes qui nous mettent les oreilles en appétit. La pièce-titre suit avec une autre ouverture patibulaire avec des ondes de sons s'empilant sur elles-mêmes afin de mieux faire paraître les souffles rauques de l'orgue. Des poussières de sons chutent de ce firmament sonore rempli d'inquiétudes. Une boule de sons se forme et scrute les horizons de son œil circulaire, laissant ainsi une délicate lignes d'arpèges scintiller mollement parmi ses rayons réverbérants. Les 7 premières minutes de Berlin sont conçues dans une ambiance progressive avec des ondes de sons, des nappes de synthé remplies de particules ocrées, des tonalités connues de la flore électronique et/ou des messages codés par des synthés à la recherche de battements. Et ils arrivent après la dernière couche de quiétude. Un parfait mouvement de la Berlin School avec un séquenceur dont on a extrait un train rythmique qui progresse avec un bon débit, sous différentes tonalités du synthé. Le rythme est sec, je dirais même saccadé, avec une inflexion latérale, donnant cette impression que le train roule sur le côté. Les solos de synthé arrivent quelque deux minutes plus loin et puis ceux du clavier avec des harmonies cybernétiques. Cette structure minimaliste met un peu de pressions sur la vélocité rythmique alors que le dialogue des machines le recouvre graduellement des brumes industrielles, quelques 8 minutes plus loin, afin d'amener la pièce-titre dans son décor d'origine.

Autre titre court, Oberbaumbrücke débute avec une cadence imposée par des accords sonnant comme des bips façonnés sur une enclume. Des pulsations organiques tissent de grandes boucles qui ne font qu'accélérer le rythme. Deux minutes, c'est trop court! Deux minutes, c'est aussi le temps qu'il faut pour que Grunewald quitte sa faune organique pour se mettre à sautiller entre nos oreilles. Froid et teutonique, le rythme reste stoïque et gambade sous une nuée de nappes aux différentes couleurs émotionnelles. Le plafond sonore tend à jouer sur la vélocité en abaissant le poids des couches de sons qui effleurent quasiment la tête des ions sauteurs. Une harmonie minimaliste se met en chantonner dans cet univers où les effets gazeux et percussifs, ainsi que les légers murmures de la ligne de basse ajoutent une couche de charmes entre les ondes aux tonalités musicales. Un titre enchanteur dont les 4 dernières minutes sont de brumes et d'ambiances méditatives. La guitare de Löwenbrücke et ses solos sur une structure guidée par des claquements de doigts sont un véritable prélude à Müggelsee. Son introduction est basée sur des ambiances cosmiques où vents et voix astraux laisse passer des harmonies divines éparpillées sur une route de 7 minutes. Une procession s'installe. Son mouvement est tranquille et équilibré. Ce tic-tac minimaliste d'une horloge organique, avec un passage plus empressé vers la fin, est le lit idéal pour recevoir et entendre de très beaux solos de guitare dans une ambiance très près des travaux de Manuel Göttsching.

Ces ambiances vintages nourrissent l'esprit derrière Glienicker Brücke, un autre court titre très intense qui s'éteint avant que le gros serpent réverbérant de Alexanderplatz ne fasse bouger les objets bruiteurs de son ouverture. Ce carrousel de bruits mécaniques s'essouffle sous les ondes réverbérantes d'un synthé qui se bat pour les développer en forme de solos. Un 4 minutes pas vilain du tout, surtout qu'il conduit à la plus belle structure de BERLIN avec une ritournelle séquencée dont la limpidité s'accroche au brouillard devenu plus intense. Une bonne ligne de basse étire ses accords un peu groovy alors que peu à peu les solos de synthé installent leurs ancrages sur cette mélodie dont l'ancêtre doit être Halloween, le thème musical développé par John Carpenter. Ainsi va Alexanderplatz! Solos de synthé ici, un autre avec une différente tonalité ailleurs et un bel étalage des différentes nappes et leurs couleurs tonales. Un autre bon titre qui se finit dans la tourmente de son ouverture.

Entre le vintage et le nouveau, le Berlin School a suivi une courbe évolutive qui le liait constamment à des rythmes répétitifs. Des rythmes robotiques créés par des machines! C'est le visage de BERLIN. Du mouvement teutonique de la Düsseldorf School à celui oxygéné et plus progressif de Ashra Tempel et finalement plus caricatural de Software, ces étapes se retrouvent dans cet album où l'histoire de la Berlin School s'écoute par le choix des séquenceurs de Fratoroler.

Sylvain Lupari (02/06/21) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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