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Writer's pictureSylvain Lupari

GALACTIC UNDERGROUND: (2017) (FR)

“Ça doit être un des plus beaux albums en 2017. Et C'est définitivement sur ma liste des Top 10 de cette année”

1 Destination Unknown 7:31

2 Sky Ripped 10:48 3 Emerging 5:30 4 Mirage (featuring Robert Rich) 7:31 5 Oblivion 5:42 6 Burning (featuring Roksana Vikaluk) 5:12 7 Solitary Waves (featuring Erik Wøllo) 5:33 8 Blooming (featuring Roksana Vikaluk) 6:22 9 Photons Colliding 12:34 10 Leaving 2:49 11 The Helium Well 10:44

WED020 (CD/DDL 80:01) (VF) (Ambient, soft beats & Berlin School)

Vous vous souvenez de Venja? J'avais décortiquer son album Shapeshifter, paru sur le label SynGate en 2016, qui avait laissé une belle impression dans mes oreilles. Eh bien Venja est devenu Galactic Underground et signe sa musique maintenant sur le label Belge; Wool-E Tapes. GU est un premier album qui marche un peu sur les sentiers de Shapeshifter, mais avec une vision encore plus atmosphérique et surtout plus ténébreuse. Mais pas noire au point de visiter les lieux des paysages sataniques. Noire comme dans l'inconnu et les mystère d'un univers astral. Et surfant sur sa vaste expérience, Johan Geens enrichit ses ambiances avec des éléments qui convergent vers une belle intensité se développant subtilement mais progressivement pour atteindre un point de non-retour avec le sublime Photons Colliding. Et pour ne pas faire les choses à moitié, le musicien Belge a invité des artistes de renom à joindre son projet Galactic Underground afin de peaufiner ses visions musicales, de sorte que les influences de ces derniers, notamment Robert Rich, insufflent des textures aussi uniques que celles qui propulsent cette vaste symphonie électronique au-delà de l'underground intergalactique.

Suivant une tempête de vents noirs et de tonalités issues des innombrables possibilités d'un synthétiseur, Destination Unknown déploie des arches sonores qui s'empilent et se fondent pour flotter tranquillement avec une subtile intensité dans ce mouvement ambiant orné de tonalités disparates. Bien que très calme, l'accentuation des lignes de synthé converge vers une intense finale orchestrale qui dépeint assez bien le cheminement émotionnel de GU. Sky Ripped naît des résonances harmoniques de Destination Unknown. Un ballet d'ondes synthétisées ondoie comme les ombres chinoises d'une flamme de lanterne sur un mur de stuc acrylique. Des vagues de cymbales accentuent l'intensité de ce ballet qui s'isole dans des plaines sauvages où les ululements des coyotes, loups et autres prédateurs nocturnes détournent toute impression de statisme ou de minimalisme d'une structure qui réoriente sa vision avec une très belle séquence de rythme du genre England School, Arc/Redshift, qui conduit ce très beau titre vers une finale adoucit par un concert d'Éole et de ses anges sibyllins. Emerging suit avec une approche plus intense. Si une première oreille détecte un décor lunaire plus céleste avec des bipbips et des voix de la NASA, le synthé injecte des vagues sonores qui déferlent comme une colère grandissante qui ira en grandissant. Ce décor cinématographique atténue sa lourdeur pour se dissoudre dans un banc de brises chaudes. Mirage débute avec un panorama sonore orné de bruits d'une faune insectivore. Cette faune organique rencontre ses éléments plus carnivores, comme une nuit dans les déserts californiens. On pense à ces déserts en raison de cette proximité entre les éléments de Mirage et ceux de Steve Roach. À cet égard, c'est nul autre que Robert Rich qui est aux percussions. Et ses manœuvres percussionnistes amènent les ambiances lunaires vers ces phases de rythmes tribaux qui remplissent son porte-folio musical orné de 1 000 merveilles. Les atmosphères de Oblivion sont en étroites concordance avec la vision de son titre; noires, intimidantes et intrigantes. Comme une porte sur le vide!

On passe à la seconde phase de GU Roksana, que j'ai découvert sur l'album Requiem de Spyra, et Erik Wollo viennent enrichir des ambiances déjà assez riches de ce nouveau volet dans la carrière de Johan Geens. Burning et Blooming sont 2 titres où la très belle voix de Roksana Vikaluk ajoute son plein d'excitabilité avec un large éventail d'émotions pour chants célestes. Point de rythme ici et ce n'est pas nécessaire! Derrière un pan sonore rempli de réverbérations, Burning explose de ses chants gothiques avec une superbe voix dont les intonations défrichent les poils de mes bras. Roksana récite un poème scandinave que seul un orgue peut accompagner au niveau intensité émotionnelle. Lyrique et très beau! On dirait du Dead Can Dance, à cause de cette lourde nuée de réverbérations continues, et du Klaus Schulze en compagnie de Lisa Gerrard. Et cette comparaison est encore plus évidente avec le très éthéré Blooming. C'est la plus belle connexion voix et synthé que j'ai entendu jusqu'ici. Inséré entre ces 2 titres, Solitary Waves reste dans ce volet aérien de GU avec la douce guitare d'Erik Wollo qui flotte entre les nappes de voix orchestrée par un synthé qui sculpte aussi ces nappes et ondes synthétisées au doux parfum séraphique. Nous sommes vraiment dans le cœur plus tranquille de cet album et Photons Colliding vient réveiller nos neurones engourdis par tant d'emprise céleste avec une splendide approche organique et rythmique qui se déroule dans un décor sonore hallucinant. C'est du Steve Roach et du Robert Rich combiné dans une approche de Berlin School. Très bon! C'est le pinacle de GU qui se termine dans les battements circadiens de Leaving et de ces ambiances de cosmonautes à la dérive. Le label Wool-E Tapes offre ses parutions autant en format numérique qu'en CD manufacturé. Et la pochette de GU, de même que son panel introductif du CD, seraient des éléments qui charmeraient la vision autant que nos oreilles avec une musique éclatante à tous points de vue. Un titre supplémentaire est offert sur le site Bandcamp de Wool-E Tapes. Les atmosphères organiques de The Helium Well n'ajoutent vraiment rien de plus à la richesse de cet excellent album. L'intensité est là, de même que ces larges nappes de synthé plus séraphiques qui avalent l'avancée plutôt menaçante des réverbérations qui insufflent ce côté sombre à l'univers de GU. Un magnifique album qui fait partie de mon Top 10 pour de 2017!

Sylvain Lupari (03/03/2018) *****

Available at Wool-E Discs Bandcamp

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