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Writer's pictureSylvain Lupari

GERT EMMENS: The Day After (2013) (FR)

C'est un très bel album où Gert Emmens est comme ce vieil ami qu'on aime revoir avec sa musique qui est une dose de réconfort

1 Waking Up 11:11 2 Cry it Out 11:10 3 Hope Fades Away 11:16 4 Silencio Eterno (Eternal Silence) 11:40 5 Searching for Answers 12:16 6 Contemplation 10:11 7 How to Move on From Here 3:55 Groove | GR-201 (CD 71:47) (Sequencer-based Netherlands School)

Un rendez-vous avec Gert Emmens reste toujours un événement à ne pas manquer. Même si le synthésiste Hollandais, dont les penchants pour le rock progressif se transposent assez librement sur ces dernières œuvres, compte plus de 16 albums en solo depuis le début des années 2000, il offre une musique toujours inspirante et très inspirée. THE DAY AFTER repose sur l'histoire d'une femme dont la seule explication pour le départ de son amoureux est un poème en espagnol, que l'on peut entendre sur Silencio Eterno (Eternal Silence), qu’il lui a laissé sur les rides de son oreiller. À travers les 7 titres de ce nouvel album notre ami Gert, qui est appuyé par la voix onirique de Kathrin Manz, suit l'évolution des émotions de l'âme brisée avec des structures de rythmes en continuelles permutations, allant de rythmes purs à des rythmes ambiants, et des harmonies qui sont teintées d'un doigté poétique qui confirme la très grande aisance de Gert Emmens dans son rôle de conteur musical.

C'est dans des brises aux teintes irisées qu'hésite à entrer le lourd tempo circulaire de Waking Up. Bien ancré sur une bonne ligne de basse pulsatoire qui fait sautiller ses accords noirs dans de lourdes résonances, le rythme offre une fine structure saccadée qui n'est pas sans rappeler Cat Scan de Tangerine Dream sur Optical Race. Une belle ligne de séquence s'enroule autour du rythme qui s'acoquine à de bonnes percussions, faisant tournoyer ses arpèges comme des feux-follets auprès d'une lueur obscure. Le synthé, toujours aussi caractéristique à l'univers de Gert Emmens, lance des harmonies aux souffles de trompettes nasillardes qui roucoulent sur une fascinante spirale un brin groove qu'un discret voile mellotronné caresse de sa brume onirique. Comme à l'accoutumé, l'ami Gert utilise ses 11 minutes à bon escient en changeant la portée de sa structure de rythme qui embrasse de brefs passages plus sereins et d'autres plus accentués où la ligne de basse croasse avec plus de mordant et les séquences piétinent avec plus d'entêtement avant que Waking Up dérive tranquillement dans les phases morphiques si uniques à la signature du synthésiste Hollandais. Cry it Out est typique des structures de rythmes flottant de Gert Emmens. Les séquences papillonnent comme une figure de ballet aquatique, moulant un rythme fragile avec des courbes qui ondulent dans une enveloppe morphique où les riffs discrets, les nappes et les lamentations soloïques d'un synthé rêveur tissent un pattern lyrique. Après 3 minutes de cette onirique danse ambiante, les percussions assomment la fragilité de Cry it Out pour le plonger dans un genre de lourd slow cosmique où les séquences dansent langoureusement sur de bonnes frappes de batterie. Le rythme change de peau à nouveau, étreignant une phase mi rythmique et mi ambiante où la voix de Matzumi et des riffs de guitare acoustique, il y a un net clin d'œil à Edgar Froese ici, guident Cry it Out vers une autre finale ambiosphérique. C'est un très bon titre.

Une ligne de séquences basse émerge des lourdes nappes d'orgue qui ouvrent Hope Fades Away. Lent, le rythme oscille comme un cheval boiteux sur un lit d'arpèges scintillants lorsque des percussions l'amènent vers un rock électronique sobre qu'Emmens arrose de ses solos aux torsades déroutantes. Flottant entre deux zones, Hope Fades Away embrasse une phase ambiosphérique et cosmique avant de plonger dans une belle structure de rythme ambiant où les séquences papillonnent avec grâce et harmonie et les percussions moulent un down-tempo très cosmique. Silencio Eterno (Eternal Silence) est le plus beau titre de THE DAY AFTER. Une ligne de séquences ondule avec musicalité sur une discrète ligne de basse qui dessine des vaguelettes qui clapotent en cascades. De fins arpèges chantent avec des voix oniriques alors que le titre bascule doucement vers une autre enveloppe rythmique. Un rythme doux où les délicates percussions stimulent un effet d'entrainement passif. Après un bref passage ambiosphérique, Silencio Eterno (Eternal Silence) coule avec une fluidité renouvelée et des harmonies réinventées. Les percussions sont plus précises, les séquences plus alertes. Les synthés ornent les ambiances de fines bruines bleutées et de tendres solos lyriques alors que la voix de Matzumi nous accueille dans la finale de morphique de cette ode cinématographique où des images dansent dans notre tête. Searching for Answers offre une figure de style musicale plus libre. Un genre de prog électronique avec des effluves de jazz qui se perdent dans des ambiances cosmiques avant de reprendre une autre forme de rythme plus ambiant, qui emprunte les sentiers furtifs de la pièce d'ouverture, et finalement un genre de funky groove où le rythme hoquète dans des vapeurs d'éther. Il y a beaucoup de mouvement dans 12 minutes, surtout avec la finale qui repose sur les cendres de Yes, dans l'inoubliable I've Seen All Good People, et les harmonies rêveuses de Yanni. Effectivement, elle est vraiment à la recherche de réponses. Contemplation, composé en 2003 avec Peter Leijdsman, est un autre beau titre moulé dans les sphères contemplatives de Silencio Eterno (Eternal Silence), alors que How to Move on From Here conclut THE DAY AFTER avec une délicieuse approche méditative et un très bel album où Gert Emmens est comme ce vieil ami que l'on aime revoir et dont on apprécie le réconfort de ses paroles. On sait qu'il ne décevra pas et que l'on peut toujours se fier à lui pour nous réchauffer l'âme et nous faire réfléchir.

Sylvain Lupari (12/10/13) *****

Disponible chez Groove NL

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