“Une tempête de nappes aux tonalités contrastantes, Glacial Epoch propose du tribal ambiant préhistorique où est permis, même les illusions rythmiques”
1 Planetary Approach 7:06
2 Landing Party 5:12
3 Surface Exploration 6:36
4 A Flurry of Snow 6:37
5 Ice Fields 6:28
6 Glacial Epoch Part 1 6:54
7 The Endless Tundra 5:57
8 Glacial Epoch Part 2 7:12
(DDL 52:04)
(Dark Ambient Music)
C'est par un souffle bourdonnant que Isostatic couche le sombre mouvement linéaire de Planetary Approach. On peut y entendre des réminiscences de Jean-Michel Jarre sur cette toile ambiante avec des brises teintées des rayons circulaires de Ethnicolor. Des boules de particules cosmiques roulent sur cette surface lisse, créant des boucles qui glissent en suspension et dessinent une vague structure rythmique gorgée de bruits blancs. Elles tournent sur place avec un savoureux effet d'élasticité, suscitant notre intérêt pour la suite des choses. Mais ce bref passage rythmique de GLACIAL EPOCH se dirige vers une béante bouche, souffleuse de murmures réverbérants, qui les absorbent et les régurgitent en liasse de lignes translucides. Ces lignes se fondent dans les brumes nébuleuses pour réapparaitre plus loin sans trop d'incidences sur les destinées de Planetary Approach et de ce dernier album de Sean Costello. Son second en 2020! Des nuages, Cloud Forms, à l'époque glaciale, il y a toute une différence entre ces deux visions que l'artiste Anglais investit un peu mieux ici que sur les nébulosités et formes des nuages. L'époque glaciale est un enfer de glace où chaque coup d'œil ici et là est le témoin d'un éventuel événement. Et si on pouvait creuser jusque tout au fond des océans de glace, certains pensent que c'est la porte du Cosmos qui s'ouvrirait. Tout ça pour dire que malgré les voyages que Isostatic veut bien nous faire vivre par oreille, il y a toujours un aspect cosmique à portée d'oreille.
Comme ces gazouillis cosmiques et ces pads de synthé prismatique qui initient l'éclosion de Landing Party. Toujours présents, les arcs de réverbérations tissent des gribouillis qui s'étirent dans un panorama inerte. Donnant un semblant de vie qui s'épanouit avec de lentes nappes orchestrales dont les douceurs sentimentales sont décousues par ces brises et filaments soniques qui s'entortillent dans un panorama d'ambiances aussi brouillon que ces croquis fait au spirographe. Prenez ces éléments et transposez-les sur les 6 autres structures de GLACIAL EPOCH et vous avez une bonne idée des textures qui composent l'ère glacial de Sean Costello. Imaginé maintenant, des magma de laves en ébullition, dont les arches de feu s'entremêlent devant une grande bouche difforme dans une danse de la mort. Imaginé tout cela au ralenti et vous avez les intenses couleurs de cet album. Surface Exploration propose une surface lisse où les brises et les colères de Éole dansent avec des lames affutées pour faire trancher les dialogues et différentes visions de cet album. On retrouve aussi des cliquetis, certains sont même majeurs, qui initieront des schémas rhythmiques dans des titres comme Ice Fields et The Endless Tundra. C'est avec des cognements tintant comme des grosses cloches funèbres que s'ouvre A Flurry of Snow. De fascinantes lamentations émergent aussi de ce tintamarre ambiant où je cherche toujours à comprendre musicalement les visions du titre. Hormis ces étranges bruits dansant vers la seconde partie du titre, je ne comprends pas le rapport avec le titre. Un monde de constraste! Alors que les ambiances, remplies de particules de glace qui se font la jasette, de Ice Fields rencontrent un peu mieux ces objectifs. Une ligne de rythme s'articule dans ces ambiances où nos oreilles sont constamment assaillies par des vagues de sons. Son rythme aborigène devient tout simplement séduisant dans cet univers où la faune tonale est encore meilleure lorsque l'on ne cherche pas à la connecter avec les visions du titre. Un très bon passage dans cet album, de même qu'avec The Endless Tundra qui est construit sur le même principe. Glacial Epoch Part 1 est un titre paisible, voire méditatif, avec ces longs arcs de réverbérations qui rugissent d'un point à un autre. J'entends des cordes de violons étirer une agonie sur cette surface sans relief, si ce n'est que le tumulte linéaire des vents, contrairement à Glacial Epoch Part 2 qui est aussi intense que cinématographique. Sa 2ième phase est la plus séraphique de cet album, même dans son enveloppe ésotérique. C'est pour ceux qui ont un faible pour la musique ambiante et ténébreuse!
Sylvain Lupari (26/08/20) ***¼**
Disponible chez Exosphere Bandcamp
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