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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Isostatic Woodland Structure (2019) (FR)

C'est un album ambiant sans bavures avec un zeste de noir qui demande un peu d'écoute pour embarquer dans ce premier voyage d'Isostatique

1 Canopy 7:24

2 Woodland Wakes 6:44

3 Hollow Oak 6:40

4 Falling Leaf 6:59

5 Glade 6:19

6 Sycamore Seeds 7:39

7 Ash 6:21

8 Woodland Sleeps 7:02

(DDL 55:08)

(Dark ambient, Psybient)

Je crois bien être le seul à avoir une vision diantrement opposée à celle de Isostatic dans son premier album sur Exosphere, une division de Synphaera. En effet, si WOODLAND STRUCTURE se veut une excursion musicale cosmographique à travers les mythiques forêts anglaises, j'y ai plutôt décelée une vison futuriste assez intense par moments dont certaines ambiances se collent à si méprendre à celles de Blade Runner. La pochette, très belle en passant, dépeint un environnement où la noirceur laisse interpréter une masse ténébreuse envahissant la beauté de ces bois. C'est donc entre ces ambiances que la musique du musicien anglais Sean Costello flotte avec des parfums d'un Psybient incertain et des influences qui vont de Tangerine Dream à Steve Roach, sans oublier Vangelis et Solar Fields.

Canopy s'impose avec une onde de glace qui s'émiette en nuage de fine bruine alors que son ombre continue sa lancée pour se fondre dans une pluie où le ciel sombre est contenu dans un tube acoustique réverbérant. Sa descente est furieuse et sa suite se métamorphose en un panorama musical nappé de brume anesthésiante. Des riffs méditent en suspension, amenant cette texture d'ambiances près des marais que Tangerine Dream explorait avec le célèbre 3 AM at the Border of the Marsh from Okefenokee. Les textures qui forment les panoramas sont dans le ton et respecte l'esthétisme du label américain qui encourage ses artistes à explorer la MÉ sous toutes ses formes. WOODLAND STRUCTURE n'est pas un album-pourvoyeur de rythmes. C'est au niveau des ambiances que la musique sort de son image, de sa photo pour atteindre nos oreilles. Les lignes et les nappes de synthés sont riches de brume et d'ambiances sibyllines. Les mouvements sont lents, imitant des masses sédentaires dont les visions sont finement attachées aux contes et légendes des mythiques bois Anglais où les landes sont des lieux de rencontres non-souhaitables. Woodland Wakes nous glisse à l'orée de ces paysages ténébreux où les premiers tintements d'arpèges miroitent comme des lucioles dans une nuit d'apocalypse animé par les soubresauts de sourdes explosions, rappelant les ambiances de Blade Runner, comme celles de Underworld. Nous sommes dans cette phase cinématographique aux ambiances un brin futuristes parce qu'elles dégagent cette vision de terres abandonnées aux mains d'envahisseurs (La guerre des Mondes). Il faut attendre à Hollow Oak pour entendre une première phase rythmique concrète, la seule d'ailleurs, dans WOODLAND STRUCTURE. Le mouvement du séquenceur est spasmodique. Il tisse une figure circulaire qui joue avec sa vélocité dans un environnement plus industriel que campagnard, et ce même avec les étoiles qui scintillent de leurs tonalités de prisme dans un très bel univers de Psybient. La musique d'Isostatic possédait tous les éléments ici pour allonger cette délicieuse texture qui reviendra dans un autre décor quelques minutes plus loin. Les accords brumeux de Falling Leaf nous incitent à prendre une marche dans le ciel afin d'admirer d'un autre regard cette dryade que Sean Costello dépeint toujours avec sa vision ténébreuse. Le Psybient prend une forme plus Solar Fields avec ces arpèges tintant et miroitant dans les voiles tombant des synthés qui s'entrelacent dans un parcours sédentaire. La finale glisse tout doucement vers Glade qui emprunte le squelette rythmique d'Hollow Oak dans une vision de rythme plus effacée et plus éthérée au niveau des ambiances. Sycamore Seeds est le titre le plus harmonieux avec une vision qui me trempe légèrement dans la structure de Structures from Silence. La musique s'éloigne de ses arches de réverbérations afin de laisser s'illuminer des cors célestes et des accords de clavier qui dansent avec leurs ombres dans un beau ballet crépusculaire. Ça va dans mon iPod, section musique pour dodo! Idem pour Ash et ces nappes orchestrales dérivant comme un regard sur la vastitude des terres Anglaises. Woodland Sleeps termine ce premier album d'Isostatic avec une structure ambiante où se libère de petits filaments de mélodies perdues dans ce long bourdonnement oisif qui me laisse perplexe quand aux réelles origines de cet album et les visions de son compositeur.

Mais que ce soit un univers de science-fiction ou celui plus terre à terre des bois Anglais, cet album est une œuvre ambiante sans bavures qui demande quelques écoutes afin de bien embarquer dans un premier voyage qui laisse entendre de belles perspectives de Isostatic.

Sylvain Lupari (29/12/19) ***½**

Disponible chez Exosphere Bandcamp

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