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Writer's pictureSylvain Lupari

Jarmodular Sounds from the Black Machine (2023) (FR)

Un album plus audacieux de ses structures de rythmes alambiqués

1 Get out of Reality 10:00

2 Starry Lullaby 12:47

3 On the Other Side of the Mind 10:06

4 Black Machine Inspiration 10:59

5 In a World of Inverted Dreams 11:56

6 A Journey to Unreal Places 11:00

7 A Journey through a Mysterious Land 11:18

8 Sacred Spot 10:10

(CD-(r)/DDL 88:18)

(Progressive Berlin School)

Jarmodular fait partie des belles surprises que les dirigeants du label Cyclical Dreams nous ont fait découvrir à la fin 2022. Ce premier album de Jaromir Ziętek offrait du solide rock électronique teinté par le New Berlin School des années Schmoelling de Tangerine Dream. SOUNDS FROM THE BLACK MACHINE est une collection de titres inspirés d'histoires et d'expériences qui parfois nous entrainent jusqu'aux profondeurs de l'esprit, analysant ainsi les rêves et les émotions qui nous ont amené à ce point. Cette brève description que le musicien-synthésiste polonais fait de son nouvel album se transpose sur une musique électronique (MÉ) conçue sur les bases de son premier album. On y retrouve ces structures polyrythmiques unifiées par un excellent maillage des percussions et du séquenceur très créatif dans le choix de ses lignes de rythmes ainsi que dans ses effets de cliquet qui sont aussi nombreux ici que dans Return to the Land of a Static Twilight.

Get out of Reality porte assez bien les dimensions de son titre. Il y a une forme d'anarchie rythmique dans ce titre où le séquenceur et le clavier unissent leur créativité afin de créer des lignes de rythmes décousues, comme de bonnes et courtes phases de mélodie cadencées. Le séquenceur active un langage rythmique qui caquète avec une tonalité un brin organique dès son ouverture. D'entrée de jeu, Jarmodular fait l'étalage des divers éléments percussifs et effets sonores qui orneront les 8 structures de son nouvel album. Le séquenceur est en mode multiligne avec des phases vives et débridées qui sont concoctées par des soubresauts rythmiques en parallèle et ses multiples effets de cliquet. Les percussions électroniques suivent ce débit avec de vives mitrailles alors que le clavier libère des essaims d'arpèges qui tantôt coulent par secousses en symbiose avec le rythme, et en d'autres moments sculptent des approches plus mélodieuses. Et dans tout ce brouhaha rythmique, le synthé manipule des effets de voix, lance d'autres effets qui roucoulent comme d'étranges solos et/ou des dialogues inconnus alors que des pads de synthé tombent avec une tonalité très TD des années Logos. Et par moments, le séquenceur et ses bouts de mélodies me font penser aux univers de Johannes Schmoelling dans Wuivend Riet et de Peter Baumann dans Trans Harmonic Nights. Starry Lullaby arrive avec une structure de rythme minimaliste stationnaire qui avance et recule, un peu comme un cha-cha-cha auquel il manque un ou deux pas. Ce rythme accueille des chants de synthé aux apparences très extraterrestres. Divers pépiements complètent le décor très sci-fi du titre. On the Other Side of the Mind est un titre atmosphérique du genre progressif/psychédélique avec des effets de synthé lugubres, des nappes de réverbérations, des mugissements électroniques et bien d'autres effets sonores qui sont en harmonie avec le sens du titre. Des accords planent dans ce décor de film d'horreur alors que des battements de batterie électronique sculptent un genre de procession nocturne dans le monde de l'irréel.

Black Machine Inspiration propose un rock électronique à saveur cosmique très entrainant. Le séquenceur lance une ligne de basse séquences qui courent en traçant d'oblongs zigzags avec une tonalité résonnante dans les bonds des ions séquencés. Le clavier dessine une ombre musicale avec des arpèges qui rayonnent en symbiose avec le rythme. Le synthé lance de superbes solos, on se croirait au temps de l'analogue, qui serpentent un univers de dialogue électronique et des effets sonores propres à l'univers de science-fiction. Un très bon titre! In a World of Inverted Dreams est un autre titre atmosphérique avec une nappe de basse solennelle et des accords cadencés qui caquètent comme un canard cybernétique. Ici aussi, la basse forge une latente procession au travers moults effets électronique de nature aviaires et extraterrestres. Le titre progresse avec des éléments de percussions trop dispersés pour soutenir un rythme, ainsi que des effets de voix humaines. A Journey to Unreal Places est un autre bon rock électronique fortement inspiré par l'univers de Tangerine Dream, notamment ces pads de synthé qui semblent sortir de la bande sonore Thief et cette brume des années métalliques. La basse est très fluide et entraînante. Autant que les percussions qui soutiennent ce rythme avec un débit saccadé, auquel Jarmodular ajoute des effets de mitrailles vives et des claquements métalliques. Le séquenceur est plutôt sobre et offre quelques bons effets de cliquet qui s'harmonisent avec les roulements des percussions électroniques. Après une ouverture dont le côté éthéré flirte avec celui un peu plus sibyllin, A Journey through a Mysterious Land suit avec bon rythme électronique des années analogue. Toujours ornée par une panoplie d'éléments percussifs, la structure est de type ascensionnelle avec une série de battements qui vont et viennent dans un environnement qui flirte avec la paranoïa, de par ces effets de voix et murmures frôlant la panique. Le séquenceur est en mode minimaliste, même si Jarmodular y apporte des inflexions, comme des phases de pilonnement linéaire, et joue sur les effets de cliquet qui sont toujours aussi savoureux pour mes oreilles. Ça donne une structure qui galope doucement sur des plaines intersidérales. Sacred Spot clôture cet album, finalement divisé entre ses phases de rythmes débridées et des phases atmosphériques très intrigantes, avec une approche méditative d'un genre tribal mais avec un élément de pieusité dans les ambiances. Le rythme est doux et structuré sur des battements qui tracent une route processionnelle. Le synthé dépose de belles harmonies aux teintes de flûte céleste, mais orne toujours les divers panoramas de SOUNDS FROM THE BLACK MACHINE avec cette vision de psychédélisme qui flirte avec l'aspect psychique d'un musicien décidé à nous faire voyager dans les profondeurs de notre âme. Là où nos émotions et nos expériences sont égales aux dimensions de cet album. Un solide 2ième opus de Jarmodular qui est plus audacieux de ses structures de rythmes alambiquées que dans Return to the Land of a Static Twilight.

Sylvain Lupari (05/10/23) *****

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

(NB : Les mots en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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